PHOTOVOLTAÏQUE : Le KLR dénonce la « discrimination fiscale »

Dans une lettre remise hier au Premier ministre, sir Anerood Jugnauth et au vice-Premier ministre et ministre des Services publics, Ivan Collendavelloo, entre autres, le Kolektif Lenerzi Renouvlab (KLR) dénonce la discrimination fiscale dont sont victimes les citoyens promoteurs des énergies renouvelables, et qui favorise les Independent Power Producers (IPPs).
« Le précédent gouvernement a introduit en catimini le 1er décembre dernier une taxe scandaleuse sur les installations photovoltaïques, appelée « Standby Generation Capacity Tax », en totale contradiction avec le concept de son projet de Maurice Île Durable », écrivent les animateurs du Kolektif Lenerzi Renouvlab (KLR — voir encadré) dans une lettre remise hier au Premier ministre, sir Anerood Jugnauth et au vice-Premier ministre et ministre des Services publics, Ivan Collendavelloo, entre autres.
« Comment se fait-il que quand les Independent Power Producers forcent le Central Electricity Board (CEB) à se mettre en réserve (stand-by) afin de maximiser leurs profits, il n’y a aucune pénalité à payer, mais quand les citoyens choisissent l’énergie solaire et que cela bénéficie au pays tout entier, ils sont taxés ? » demande la KLR.
Le collectif s’indigne que quand des citoyens conscients des enjeux des énergies renouvelables choisissent d’installer des panneaux photovoltaïques, non pour faire de l’argent sur le dos du CEB, mais simplement pour leur propre consommation afin de mener un mode de vie plus écologique, ils sont obligés « d’indemniser » le CEB parce qu’ils ont moins utilisé ses générateurs. « En fait, ces citoyens-écologistes permettent au pays d’utiliser moins d’énergies fossiles pour générer de l’électricité, et par conséquent font des économies, outre de diminuer la pollution », fait observer le KLR.
« Il est cependant décevant de constater que le CEB voit dans cette initiative citoyenne d’utiliser l’énergie solaire pour sa propre consommation comme une initiative l’obligeant à mettre ses générateurs en stand-by jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’ensoleillement. Et c’est cela le projet MID dans la réalité, applaudi dans les conférences internationales, mais creux dans sa mise en oeuvre », déplore le Kolektif.
Le KLR trouve cette Standy Generation Capacity Tax d’autant plus révoltante qu’il y a déjà une « minimal connection charge » imposée par le CEB chaque mois pour tous les foyers connectés à son réseau. « Cette Standy Generation Capacity Tax est par conséquent une double taxation », dit-il.
En outre, poursuit le KLR, il est également scandaleux que les centrales à charbon des IPPs n’aient pas à payer une taxe en compensation au CEB quand ils forcent ce dernier à mettre ses générateurs en stand-by. « Le CEB est obligé de donner priorité aux centrales à charbon des IPPs sur ses propres centrales, à cause des Power Purchase Agreements (PPAs) signés avec les conglomérats sucriers. Aujourd’hui, les IPPs des conglomérats sucriers se sont complètement approprié la fourniture d’électricité, contrôlant 60 % de celle-ci, ne laissant au CEB que 40 % », commente-t-il.
« Comment se fait-il que quand les IPPs forcent le CEB à se mettre en standby afin de maximiser leurs profits, il n’y ait aucune pénalité ou taxe, mais quand les citoyens choisissent d’utiliser l’énergie solaire et que cela bénéficie à tout le pays, ils sont pénalisés ? Est-ce ainsi qu’on sert le mieux les intérêts de la nation mauricienne ? » s’interroge le Kolektif.
Le KLR exhorte par conséquent le gouvernement de l’Alliance Lepep à abolir cette « scandaleuse Standby Generation Capacity Tax » sur les installations photovoltaïques. Le Kolektif estime que cette taxe fait obstacle au développement de l’énergie solaire à Maurice et « fait reculer le pays sur la voie du développement durable ».

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