PIRATES SOMALIENS—DÉTENUS À MAURICE APRÈS AVOIR ÉTÉ ACQUITTÉS: Le procès en appel des 12 Somaliens appelé le 29 avril

Acquittés devant la Cour intermédiaire sous une charge d’acte de piraterie en haute mer, les 12 présumés pirates restent toujours en détention sur le territoire mauricien vu que le DPP a avancé 18 points d’appel pour contester la décision de la cour. L’appel se tiendra le 29 avril, le temps que les avocats fassent part des développements dans ce procès. L’appel a été fixé au 15 mai.
Environ deux ans après l’arrestation de 12 présumés pirates somaliens âgés de 20 à 45 ans en haute mer, et après d’importantes dispositions prises pour les accueillir, la magistrate Wendy Rangan avait rendu un verdict d’acquittement à l’égard des présumés pirates, statuant que la poursuite n’avait pas fourni suffisamment de preuves pour prouver leur culpabilité. La cour avait par ailleurs fait noter que leur détention sur le sol mauricien était illégale. Les présumés pirates étaient accusés d’avoir attaqué le bateau MSC Jasmine, battant pavillon de la république française, à coups de feu. Après qu’ils aient été acquittés devant cette instance judiciaire, le DPP avait signifié son intention d’interjeter appel de la décision de la cour. Le DPP a avancé 18 points d’appel lorsque l’affaire a été appelée en Cour suprême devant le chef juge Keshoe Parsad Matadeen. Le DPP, représenté par Me Shakeel Bhoyroo, a fait part de 18 raisons contre le verdict d’acquittement des pirates somaliens. L’avocat évoque par ailleurs le fait que les magistrats ont manqué de prendre en considération les témoignages fournis par des militaires étrangers ayant procédé à l’arrestation des Somaliens. L’homme de loi déplore également le fait que les magistrats ont conclu que l’attaque présumée a eu lieu dans la zone économique exclusive de Somalie, alors que ce pays n’en a pas. Selon le DPP, les magistrats ont été induits en erreur en concluant que d’autres personnes auraient pu tenter d’attaquer le MSC Jasmine. Le DPP avait aussi fait état de documents manquant lors de la tenue du procès en Cour intermédiaire, ce qui aurait ralenti les procédures d’appel. Le chef Juge Matadeen avait ainsi renvoyé l’affaire au 29 avril, date à laquelle les avocats des deux parties pourront apporter des éclaircissements sur les nouveaux développements dans cette affaire, après consultation avec le Master and Registrar de la Cour suprême, qui détient les enregistrements audio réclamés. L’appel a été fixé au 15 mai.
Pour rappel, les présumés pirates somaliens ont débarqués à l’aéroport de plaisance le 25 janvier 2013 à bord d’un appareil militaire 5Y-BRX. Après avoir été informés de l’accusation portée contre eux, ils  avaient été placé au centre de détention d’Alcatraz avant d’être transférés dans une section spécifique à la prison centrale de Beau-Bassin pour le reste de leur séjour forcé à Maurice. Le procès intenté par le DPP contre ces Somaliens avait débuté en octobre 2013. Les dépositions des accusés avaient été lues par  l’interprète Said Sheik Abdirahman, posté aux Seychelles comme interprète pour la Counter Piracy Team. Ce qui en ressort de ces dépositions est que les accusés auraient nié être des pirates, déclarant n’être que de simples pêcheurs. Dans une déposition de l’accusé Shafi Mohamed Osman, ce dernier avait déclaré qu’il travaillait comme pêcheur et qu’il devait se rendre en mer le jour des faits allégués, avec plusieurs autres pêcheurs, pour retrouver un bateau qui aurait disparu au large. L’accusé avait déclaré qu’il n’y avait pas d’armes sur le bateau, mais uniquement de la nourriture, de l’eau, de l’essence, du charbon et des équipements de cuisine. Le Sub-Inspector Dawoojee, qui était en charge de l’enquête, avait indiqué pour sa part que les présumés pirates ont bien attaqué le MSC Jasmine mais que ce dernier avait réussi à s’échapper. La magistrate devait statuer par ailleurs, au moment de rendre son verdict, qu’il n’y avait aucune marque de violences ou de vol à bord du MSC Jasmine, ce qui démontrerait qu’il n’y avait pas eu d’intention commune de la part des accusés « pour l’exécution matérielle et physique de l’acte ». L’incident se serait produit le 5 janvier 2013.
Les 12  présumés pirates sont Abdoulakader Mohamed Ali, Said Mohamed Hassan, Ahmed Mohamed Isamel, Shafi Mohamed Osman, Hassan Salad Omar, Said Omar Farah, Mohamed Abdilahi Ahmed, Ali Hassan Mohamed, Abdi Mohamed Kidiye , Abdi Ahmed Yussuf, Abdillahi Mohamed Ahmed et Mahad Mohamed Ibrahim.

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