PLAGES PUBLIQUES : Le FCL devant le Conseil de Pamplemousses

Plus d’un mois après avoir déposé une lettre de contestation auprès du District Council de Pamplemousses pour contrer le projet de bâtiments commerciaux que projette d’installer la Beach Authority (BA) sur la plage de Mon Choisy, les membres du Forum Citoyens Libres (FCL) ont été appelés à s’exprimer devant le conseil. L’instance se tiendra ce mardi à 10h. Une occasion pour le FCL d’exprimer sa récrimination envers ce projet mais également d’autres projets d’accaparement des plages publiques qui lésent les droits des citoyens mauriciens.
“Des toilettes publiques ne peuvent être converties en bâtiments commerciaux. C’est une aberration. La Beach Authority doit revoir sa copie.” C’est ce que pense Georges Ah Yan, porte-parole du FCL. Selon lui, la nouvelle demande de la BA auprès du District Council est une insulte aux habitants de Mon Choisy et à la population dans son ensemble. Il rappelle qu’un ordre de la cour émis en 2010 avait mis en échec ce projet de la BA, contesté par le ministère des Terres et du Logement lui-même. Or, cette fois, la BA revient à la charge en présentant son projet différemment, note Georges Ah Yan, faisant ressortir que la demande de la BA pour l’obtention d’un Building and Land Use Permit fait état de “renovation works for three commercials buildings”.
“Si la BA parle de renovation works, c’est le même site qui est concerné. Et cette fois, au lieu de mentionner restaurant, l’instance de régulation a préféré jouer sur les mots et mettre Commercial Buildings. Il ne faut pas prendre les Mauriciens pour des imbéciles”, dit-il. Pour les membres du FCL, aussi bien que les habitants de Mon Choisy, il faut mettre un frein à ce type de développement. “Stop ! Trop c’est trop ! Nos plages ne peuvent être morcelées au profit des petits copains. Des bâtiments ne peuvent être construits sur les plages. C’est injuste pour les pique-niqueurs et les marchands de plages”, disent-ils.
Ainsi, lors du hearing fixé par le District Council de Pamplemousses à ce mardi, outre leurs griefs et les raisons pour lesquelles ils contestent l’octroi d’un Land & Building Permit à la BA pour son projet, les membres du FCL souhaitent également obtenir plusieurs éclaircissements concernant ce dossier auprès du conseil. Ils souhaitent notamment savoir si l’espace occupé par ces bâtiments sur la plage de Mon Choisy a été déproclamé en marge de ce projet de la BA. Ils comptent de même obtenir des clarifications concernant les travaux qu’envisage la BA.
Georges Ah Yan fait ressortir que ces bâtiments lorgnés par la BA n’ont été construits qu’à 60%/. “Comment peut-elle parler de rénovation alors que le bâtiment n’a pas été complété. Quelle sera la réelle nature des travaux?” demande le porte-parole du FCL. Il s’interroge également sur la position du ministère des Terres et du Logement concernant cette récidive de la BA, se demandant par la même occasion si le ministère a cette fois donné son aval.
Abu Kasenally contre le développement sauvage
Pour rappel, interrogé par Week-End la semaine dernière, le ministre de tutelle, Abu Kasenally, a indiqué que c’est à travers nos colonnes qu’il prenait connaissance de ce projet de la BA et qu’il enverrait ses officiers vérifier le site. Le ministre avait également rapellé que c’est son ministère qui a le dernier mot en ce qu’il s’agit des plages, s’insurgeant que l’organisme responsable de la gestion des plages octroie à tort et à travers des permis aux commerçants pour faire fructifier leur business, sans tenir compte des pique-niqueurs.
Et face à la volonté affichée par le directeur de la BA, Subash Seeruttun, de convertir des bâtiments laissés à l’abandon sur les plages — mêmes si ce sont d’anciennes toilettes — en espaces commerciaux, Abu Kasenally devait déclarer : “Je serais content que ce monsieur-là vienne dire ça devant moi. Il n’y aura pas de développement sauvage sur la plage. C’est pour le public et nous allons augmenter leur superficie.” Soulignant plusieurs fois que c’est son ministère qui contrôle la plage, le ministre a affirmé que, “certainement, on ne va pas permettre de transformer des toilettes en espaces commerciaux.”
Les propos du ministre des Terres et du Logement fustigeant la BA de favoriser le développement sauvage au détriment des pique-niqueurs, qui voient leur espace de plus en plus restreint sur nos plages, rassurent les contestataires. Ainsi, la semaine dernière, le FCL a envoyé une lettre au Tribunal de l’Environnement pour contester l’octroi du Land and Building Permit au pandit Sungkur en ce qu’il s’agit de la construction d’un restaurant sur la plage de Mon Choisy. Les contestataires souhaitent rappeler les autorités à l’ordre.

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