PLAGES PUBLIQUES : L’abattage envisagé d’une cinquantaine de filaos sur la plage de Trou aux Biches irrite les habitants

Enième combat pour les habitants et habitués de Trou aux Biches (TAB) pour préserver leur plage. Des filaos ont été marqués à la croix rouge et devraient être abattus prochainement. Selon les informations qui circulent, ces arbres doivent être abattus en vue d’un projet d’agrandissement de l’espace de parking sur cette plage. Or, récemment, le ministère des Terres et du Logement a déproclamé une partie de la plage publique de TAB, en l’occurrence une parcelle de l’aire de stationnement, et alloué le terrain au Pandit Sungkur pour l’installation de son restaurant. Projet qui a suscité de vives contestations. Pour les habitants et usagers de la plage de TAB, « il n’est pas question qu’on touche à ces filaos. » Ils ont ainsi déposé plainte à la station de police de TAB et comptent empêcher tout abattage d’arbres sur cette plage.
Depuis une semaine, la tension est vive à TAB en raison des informations qui circulent concernant l’abattage d’une cinquantaine de filaos sur la plage. Les habitants de la localité et les pique-niqueurs en tiennent pour preuve le marquage à la croix rouge de ces arbres, situés à l’entrée même de la plage. Selon les informations qui circulent, ces filaos devraient être abattus pour faire place à de nouvelles aires de stationnement. Ce qui offusque les habitants de TAB qui ne comprennent pas comment les autorités peuvent envisager un tel acte! D’autant que l’espace de parking à TAB a récemment été réduit avec l’installation sur la plage de Ritum Coffee du Pandit Sungkur. Snack qui – en dépit des nombreuses protestations dont il a fait l’objet – a ouvert ses portes à la veille de la fête de l’Indépendance. Dénonçant avec force l’octroi de cette portion de la plage publique à un proche du Premier ministre et qui, de plus, réduit le peu d’espace pour les pique-niqueurs, les protestataires font ressortir que ce serait une nouvelle aberration aujourd’hui si des arbres sont abattus pour agrandir l’espace de parking.
Flou
« Dans quel pays vit-on? On prend les espaces de parking pour offrir à des p’tits copains et maintenant, on doit abattre d’autres arbres pour créer de nouvelles aires de stationnement? », s’indignent les protestataires. Et de dénoncer que même les autorités, en l’occurrence les Bois et Forêts ne sont pas au courant de ce projet. Ce n’est que vendredi dernier que les officiers des Bois et Forêts, informés de ce marquage à la croix rouge sur une cinquantaine de filaos, ont effectué un constat de visu. Selon Georges Ah Yan, travailleur social et porte-parole du Forum Citioyen Libres (FCL), « les Bois et Forêts sont étonnés de cet acte. Ils n’ont reçu aucune demande d’abattage d’arbres. » Ce que nous a confirmé un préposé du ministère de l’Agroindustrie, soutenant qu’à ce jour, le département des Bois et Forêts n’est en présence d’aucune demande.
Le flou persiste, dès lors, quant à l’initiateur de ce marquage à la croix rouge de ces filaos. Que ce soit au niveau du Village council ou du ministère des Terres et du Logement, nul ne semble être au courant de ce projet d’abattage d’arbres. Idem au niveau de la BA qui se défend d’être à l’origine de ces marquages. Toujours avec son arrogance habituelle, le directeur de la Beach Authority, Subash Seeruttun, contacté par Week-End, indique ne pas être au courant de ces marquages à la croix rouge sur ces filaos et de même, n’être au courant d’aucun abattage d’arbres, se défendant d’un quelconque projet sur cette plage. Si aucune autorité ne souhaite se prononcer sur cette affaire, et que les conseillers du village, sollicités par les protestataires pour s’enquérir de la situation, comptent réclamer des explications plus haut, les habitants de TAB, soucieux de préserver la plage de TAB et militant surtout contre l’accaparement des plages, ont fait une déposition à la police. Ils comptent empêcher tout abattage d’arbres sur cette plage.
« Dir Pandit craze so restaurant! Pou gagn l’espace parking lerla »
« L’espace est très réduit avec le restaurant du Pandit Sungkur, les transats, les opérateurs de sports nautiques, dont les jet ski, sur cette plage. Les pique-niqueurs ne savent plus où s’installer. Si aujourd’hui, l’installation tolérée par les autorités du restaurant du Pandit Sungkur a restreint l’espace de parking, nous n’allons pas accepter que des arbres soient abattus pour créer de nouvelles aires de stationnement. Dir Pandit craze so restaurant! Pou gagn l’espace parking lerla », disent les protestataires.
Empiètement sur le domaine public
Parallèlement, la construction d’une villa avec piscine « pieds dans l’eau » en face des Résidences Balade, un peu plus loin à TAB, provoque la grogne des habitants. Pour cause, indiquent-ils, elle empiète sur une partie de la plage publique. « Les promoteurs ont démoli des campements pour en faire une villa avec
piscine pieds dans l’eau, mais ne respectent aucune règle quant à la
limite des installations », expliquent les protestataires. Ils font ressortir que, selon la loi, les constructions sur le littoral doivent respecter la distance d’au moins 30 mètres des High Water Marks. « Or, dans ce cas précis, il est évident que le promoteur n’a pas respecté les règlements », dit Vivian Marie-Jeanne, membre de l’association Solidarité de TAB. Comme d’autres membres des Forces Vives, il estime que cette construction traduit un non-respect envers les habitants de la région qui n’auront qu’un accès limité à ce qui devrait être une plage publique. « Lorsque la marée monte, les pique-niqueurs n’auront pas de place pour s’installer. Nous faisons appel aux autorités, dont le ministère de l’Environnement, pour suivre cette affaire », disent les membres des Forces vives qui s’étonnent que les autorités donnent des permis à tort et à travers, au détriment des usagers de la plage publique. « Il faut que les officiers des ministères concernés viennent vérifier que les règlements soient respectés! Nou pa dakor avek ban permi ki gouvernman pe don brik a brak! », lance Vivian Marie-Jeanne.

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