PLATEFORME “NO TO NEW ID CARD” : Dix mille signatures en vue d’une demande d’injonction

La Plateforme « No to new ID Card » recherche 10 000 signatures pour une pétition lancée hier. Objectif : déposer une demande d’injonction à la Cour suprême pour demander au gouvernement d’abandonner le projet de la nouvelle carte d’identité. Au fur et à mesure qu’elle collectera davantage de signatures, le mouvement compte multiplier les actions de contestation.
La nouvelle carte d’identité serait anticonstitutionnelle et ne respecterait pas le droit à la vie privée des citoyens et la liberté de mouvements. C’est ce que soutiennent les animateurs de la Plateforme « No to new ID Card », qui rencontraient la presse hier après-midi. Cette plateforme est constituée de travailleurs sociaux, de citoyens et de légistes, lesquels contestent l’introduction de la nouvelle carte d’identité. À quelques jours du lancement de la phase pilote du projet, qui concernera 15 000 personnes identifiées pour utiliser la nouvelle carte, cette plateforme a lancé une pétition qu’elle compte faire circuler auprès du public en étant présente dans plusieurs endroits stratégiques, comme le Jardin de la Compagnie, afin de recueillir le maximum de signatures. Dès que la barre des 10 000 signatures sera franchie, la plateforme compte déposer une demande d’injonction en Cour suprême pour faire pression sur le gouvernement afin que ce dernier abandonne le projet
En dépit de l’assurance offerte par le bureau du Premier ministre, qui chapeaute ce projet avec le ministère des Technologies de l’information et de la communication (TIC) au sujet de la sécurité de la carte et des données, les animateurs de la conférence de presse émettent des craintes de vol des informations sauvegardées sur la puce électronique et du viol de la confidentialité par des personnes malintentionnées ou, pire, des hackers. Me Erickson Mooneapillay, avocat de profession, déplore ainsi qu’aucun Information commissioner n’ait été nommé et dit craindre que les données des citoyens soient « vendues » à des sociétés de marketing ou par le gouvernement à d’autres groupes. Le projet de nouvelle carte d’identité, dit-il, est un projet « obscure ». Et de s’interroger : « Quelle est l’utilité de cette nouvelle carte ? Comment les taxpayers en bénéficieront-ils ? », avant de qualifier ce projet de « lake fer blanc » qui, dit-il, pourrait « marginaliser » la population.
Des interrogations subsistent également au niveau de l’utilisation des empreintes digitales. « Peut-on faire confiance à la compagnie qui compilera la base de données des informations des citoyens ? Quelles sont les garanties de prévenir la mauvaise utilisation des empreintes ? Respecte-on la vie privée de l’individu ? » se demande aussi Darren Govinden, lequel émet de sérieuses réserves à ce sujet. Selon ce dernier, les empreintes sur la carte ne sont pas un choix « justifié ».
Le Dr Rajah Madhewoo se pose aussi des questions sur la raison d’être de cette nouvelle carte « en cette période de crise », le projet coûtant plus d’un milliard au gouvernement. Plusieurs points ont été soulevés lors de cette conférence de presse, dont le fait que la population n’ait pas été invitée dans le débat au sujet de la nécessité de changer le système de carte d’identité.
Interrogés sur le fait de savoir si les membres de la plateforme comptent donner leurs empreintes durant l’étape d’enregistrement et de collectes de données pour la nouvelle carte, ces derniers répondent par la négative.

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