PLUIES TORRENTIELLES – APRÈS LE DÉLUGE : Bientôt une loi-cadre pour gérer les urgences en cas de catastrophe

Une réunion interministérielle, présidée par Showkutally Soodhun, a eu lieu ce matin pour faire un bilan de la situation après les pluies torrentielles ainsi que pour identifier les urgences. La construction de drains, le relogement des squatters et la situation des réfugiés sont parmi les priorités. Le travail débute immédiatement et des discussions seront entamées avec le ministère des Finances pour trouver les fonds nécessaires. Par ailleurs, le gouvernement viendra bientôt avec une loi-cadre pour gérer les urgences en cas de catastrophes climatiques. Cette loi permettra entre autres de faire évacuer les régions à risques dans la légalité.
« Maurice étant un État de droit, tout sera fait dans la légalité et chacun devra assumer ses responsabilités. » Raj Dayal, ministre de l’Environnement et de la Gestion des catastrophes, précise qu’il « ne s’agit pas de faire pression » sur les personnes qui refusent d’évacuer leurs maisons dans les zones à risques, « mais tout simplement de donner les prérogatives nécessaires » aux autorités pour agir. « Nous ne pouvons laisser les gens aller vers le suicide. »
Le National Disaster Reduction Risk Management Bill a déjà circulé dans les différents ministères de même qu’au cabinet. Le State Law Office (SLO) l’a déjà étudié. « Nous prendrons en considération tous les aspects nécessaires afin qu’il n’y ait de préjudice contre personne. Les gens qui refusent d’évacuer devront comprendre que lorsqu’on demande d’évacuer, il y a urgence. En cas de refus de respecter la loi, des actions seront prises par les autorités compétentes. Tout refus de collaborer veut également dire que l’on insiste à ses risques et périls. »
Quatorze familles habitent encore la région de Chitrakoot. Selon Raj Dayal, ces familles ont déjà obtenu un terrain ailleurs. « Mon collègue, le ministre Soodhun, m’a confirmé hier que ces familles ont déjà reçu leurs lettres et qu’elles auraient dû quitter les lieux. Mais pour des raisons qui leur sont propres, certaines refusent de partir. Par exemple, j’ai rencontré quelqu’un hier qui m’a dit qu’il a toujours vécu ici et qu’il y est habitué. »
Raj Dayal insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas « d’obliger ces personnes de partir », mais tout simplement de respecter le protocole en cas d’urgence. « Selon le Disaster Committee, il faut déclencher le mécanisme d’évacuation dès que 100 mm de pluies sont enregistrées. Or, hier, nous étions à 116 mm. Ce mécanisme est connu de tous les Stakeholders, y compris les habitants de Chitrakoot. »
Par ailleurs, le comité interministériel a établi trois priorités après les pluies torrentielles d’hier : la situation des sinistrés, la construction de drains et le relogement des squatters. Pour le ministre Soodhun, d’ici fin février, tous les squatters de la région de Port-Louis devront être relogés. En ce qu’il s’agit des réfugiés, il a été décidé que la “food allowance” sera distribuée sur une base régionale afin de décongestionner le bureau central de la Sécurité sociale. Fazila Daureeawoo, la ministre de tutelle, a rappelé que cette allocation est de l’ordre de Rs 165 par jour si les personnes sont au centre pendant trois jours consécutifs. Elles devront d’abord s’adresser à la police de la localité pour les formalités. Quelque 1 642 personnes se trouvent toujours dans les centres de refuge à ce jour.
En ce qui concerne les drains, Showkutally Soodhun a souligné : « Le travail a été entrepris par le gouvernement de sir Anerood Jugnauth dans la capitale. Autrement, nous aurions pu avoir une situation semblable à 2013. » Il a ajouté que la construction de drains continuera tout en appelant le public à ne pas obstruer ces canaux d’évacuation. De son côté, le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, a relevé qu’il existe « un problème de design et d’évacuation » aux ronds-points. Des actions seront prises pour remédier à la situation en raison des problèmes causés à la circulation et des dangers potentiels. Le ministre Alain Wong a, lui, reconnu la nécessité de mettre en place un protocole afin de savoir quand il faut fermer les bureaux en cas de problèmes climatiques.

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