PMSD—XLD SUR LE DOSSIER BAI/SCBG: « Le gouvernement ne peut se laver les mains »

Commentant l’affaire des victimes du Super Cash Back Gold (SCBG) hier lors de sa conférence de presse hebdomadaire, le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval, a vu dans cette situation un « drame humain de grande envergure ». Selon lui, de par les décisions que le gouvernement a prises dans l’affaire BAI, ce dernier « s’est engagé et ne peut aujourd’hui se désengager ». Et d’ajouter : « Il faut trouver une solution. Le gouvernement ne peut se laver les mains. » Le leader de l’opposition a par ailleurs soutenu que « la foule au congrès du PMSD de dimanche a dépassé celle de tous les partis au 1er mai ». Son voeu le plus cher, dit-il, est de voir un « Premier ministre issu du PMSD, seul moyen pour Maurice de connaître un nouveau départ ». Il a d’autre part commenté la fermeture du parlement pour les trois prochaines semaines, signe, à ses yeux, « d’une faiblesse du gouvernement, qui ne peut tolérer la transparence et doit retourner dans l’ombre ».
« Depuis le début, cela a été une pagaille généralisée », considère le leader du PMSD au sujet des décisions prises par le gouvernement concernant l’ex-BAI. « Tout a commencé par la mise à mort de la Bramer Bank. Au lieu de nommer un conservateur, on a révoqué le permis de la banque le soir même. » Lors de la conférence de presse hebdomadaire du parti, Xavier-Luc Duval a établi une comparaison entre l’affaire de la Bramer et une situation « plus ou moins semblable », soit lorsque l’Union Bank avait fait faillite et que le gouvernement de l’époque l’avait nommé Special Manager. « Je n’étais pas dans la politique. Pendant neuf mois, on a opéré la banque avant de la revendre. Les déposants n’ont pas perdu un seul sou et les contribuables n’ont eu à contribuer à aucun sou. Tout le monde avait retrouvé son argent. Quand vous révoquez le permis de la banque, sa valeur, qui était de Rs 4 milliards, tombe à zéro. Ce trou a eu un effet domino et a conduit à la faillite immédiate », soutient-il, avant de déplorer la manière dont la liquidation des biens de BAI s’est déroulée. « C’est du jamais vu. On a été à l’encontre de toutes les règles d’usage. Un jour, l’histoire reconnaîtra que la liquidation de la BAI a été faite avec beaucoup d’abus de pouvoir. Il y a eu une mauvaise gestion, du copinage… ».
Le leader du PMSD ajoute : « Normalement, un liquidateur est nommé par les personnes à qui la banque doit de l’argent. Là, c’est le gouvernement qui a pris le contrôle de la liquidation et on a tout nationalisé. La Bramer Bank est devenue la MauBank, la BAI Insurance est devenue la NIC. L’hôpital Apollo, lui, a été revendu au groupe Ciel. La responsabilité du gouvernement est déjà engagée dans cette affaire. Il ne peut aujourd’hui se désengager. » S’il n’y a pas de doute que la BAI était « malade », reconnaît XLD, « quand une personne est malade, vous lui envoyez soit un médecin, soit un croque-mort », estimant que « le gouvernement a choisi d’envoyer un croque-mort ». Il a indiqué avoir promis aux grévistes de « prendre les choses en main dans quelques semaines », notamment à travers des questions à la reprise du parlement.
S’agissant de la fermeture de l’Assemblée nationale pour trois semaines, en raison du prochain exercice budgétaire, le leader de l’opposition considère que « c’est du jamais vu ». Même les sept dernières semaines, dit-il, « il y a eu une semaine sans question ». Pour lui, « il est clair que la poêle est trop lourde et trop chaude » et que « le gouvernement doit fermer le parlement ». Il ajoute : « Je pense que Pravind Jugnauth est un peu gourmand. Il a pris deux ministères lourds. Il a besoin d’un peu de temps pour reprendre son souffle. » Le leader du PMSD voit là « un compliment » pour son parti. « Cela démontre que nos questions sont percutantes et que cela fatigue le gouvernement. C’est un gouvernement qui ne peut tolérer la transparence et qui doit retourner dans l’ombre. » La manifestation des grévistes de la faim dans les rues est, selon lui, « le résultat de ce déni de démocratie qu’est le parlement ».
Auparavant, Xavier-Luc Duval avait dressé un bilan du congrès du PMSD dimanche dernier, qu’il a qualifié « d’énorme succès », avec « une foule enthousiaste ». Un rassemblement qui a réuni, selon lui, « 10 000 partisans ». Et d’émettre le voeu de voir, « dans un court ou moyen termes, un Premier ministre issu du PMSD », « seul moyen pour Maurice », selon lui, « de connaître un nouveau départ ». Il poursuit : « Nous pourrons être sûrs d’avoir un gouvernement qui opère dans la transparence, l’intégrité et l’unité de toutes les communautés. »
Xavier-Luc Duval a aussi dénoncé le nouveau système du CSR, « qui fait déjà des victimes ». Alors qu’on se trouve presque à la fin mai, selon lui, « pas un sou n’a été versé aux compagnies », ajoutant : « Bien des Ong se voient étranglées et deux ont déjà fermé leurs portes, en l’occurrence le groupe Elan et Kinouété. On sait qu’à Maurice, 85% des ex-détenus récidivent et ces deux Ong jouaient un rôle crucial dans la prévention dans ce domaine. » Il n’est d’autre part pas passé outre la motion présentée par Serge Clair sur le changement de nom de l’aéroport Sir Gaëtan Duval à Plaine-Corail. « La population à Rodrigues et à Maurice a été choquée et en colère par cette manoeuvre de Serge Clair. » Pour Xavier-Luc Duval, « Rodrigues a raté son développement ». Il a pris pour principal exemple l’exode des Rodriguais vers Maurice. « Rodrigues ne peut nourrir ses habitants (…) Le PMSD est à la recherche d’un Macron rodriguais qui puisse redonner espoir à Rodrigues. Ce n’est que là que le PMSD s’intéressera à venir à Rodrigues. »

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