POÉSIE : Le premier Prix de poésie Édouard Maunick à Gillian Geneviève et Helena Lutchman

La première édition du Prix de poésie Édouard Maunick que l’agence Immedia a lancé en juin 2016 a trouvé une issue heureuse en tous points de vue hier en fin de journée à la salle du conseil de la municipalité de Port-Louis. Au 15 décembre dernier, 329 poèmes ont été envoyés dans les trois langues d’expression requises, le kreol, le français et l’anglais. Le jury présidé par Ananda Devi a donc eu fort à faire et le choix a été si délicat qu’il a été décidé d’attribuer le prix à deux lauréats ex aequo, Gillian Geneviève et Helena Lutchman. Et des mentions spéciales ont été prononcées pour cinq auteurs candidats.
Trois cent vingt-neuf poèmes sur Port-Louis, telle a été la récolte insoupçonnée de la première édition du Prix de poésie Édouard Maunick. L’auteur de Ki koté lamer était présent en pensée et à travers sa petite soeur qui a lu son message, à cette remise des prix, qui a commencé dans le suspense à 17 h 20 hier, à la salle du conseil de la municipalité de Port-Louis en présence du vice-président de la République Paramasivum Vyapoory, qui a ouvert la séance par un discours inaugural dans lequel il n’a pas manqué de citer quelques morceaux choisis de poésie anglaise.
Rappelons que le thème de Port-Louis s’est très naturellement imposé pour cette première édition, notamment parce que le poète qui donne son nom à ce prix y a vécu une partie de son enfance et son adolescence, puis a été bibliothécaire en chef à la mairie. Il habitait alors le Ward IV, quartier qui connaissait une vie intellectuelle et littéraire tout à fait remarquable. Souvent les écrivains et poètes mauriciens écrivent sur Port-Louis que la présidente du jury, Ananda Devi, reconnaissait bien hier comme le coeur de Maurice. Mais ce prix est venu prouver qu’il peut aussi susciter des vocations, révéler des nouvelles plumes et qu’il constitue une source intarissable d’inspiration.
L’auteure du récent recueil sur les migrants intitulé Ceux du large, a pris la parole pour réitérer la foi qu’elle porte dans la poésie et sa grande nécessité pour le monde d’aujourd’hui. Rappelant les mots de Rainer Maria Rilke pendant la Seconde guerre mondiale, elle constate que « nous sommes dans une période de grande détresse aujourd’hui. Et les poètes nous rappellent ce que c’est que d’être humain. Cette initiative est d’autant plus importante dans un monde où l’on entend un langage déformé, venant d’une autre réalité, le langage du mensonge. Un poète ne peut pas ne pas dire la vérité, sa vérité. Le poète ne peut pas faire semblant… »
La lecture des poèmes envoyés a de son point de vue démontré que la capitale fait partie de la psyché des poètes, et qu’ils montrent une réelle passion pour cette ville, ses gens, son passé, son présent et son avenir.

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