Pointe-aux-Sables – Oasis de Paix : Quand Deloitte crée l’impact

Des employés de l’antenne mauricienne de Deloitte, une quarantaine au total, ont quitté vendredi matin le confort de leur bureau et leurs ordinateurs portables pour partager des moments de joie avec les élèves de l’école Oasis de Paix, située à Pointe-aux-Sables. C’était l’occasion pour eux de célébrer ainsi le Deloitte Impact Day.

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Les employés du cabinet d’audit Deloitte ont entamé très tôt vendredi leurs activités avec les élèves de l’école Oasis de Paix. Ils leur ont fait découvrir les différents moyens de développer leurs aptitudes dans la communication et les jeux collectifs.

Pour Jacques du Mée, le Country Managing Partner de Deloitte Maurice, il s’agit de leur façon à eux « d’encourager les jeunes à quitter leur bureau pour aller découvrir d’autres réalités » et les inciter à participer de manière plus concrète à des activités avec les gens dans leur milieu. « Pour y arriver, nous avions mis en place une équipe pour cibler les institutions à partir des activités que les Ong souhaitent elles-mêmes. Nous n’avons rien imposé », explique-t-il, avant de rappeler que l’Impact Day a été célébré pour la première fois en Amérique en 2001 avec les objectifs de « developing strategic plans for social enterprise, hosting skills, building workshop for not-for-profit leaders, providing skills development programmes and mentoring to young people. »

Pour Tony Malik, Talent Partner de Deloitte, il faut que les jeunes soient partie prenante du Deloitte Impact Day. « Our junior professional get the chance to serve in leadership roles. Not only are we doing in our commutes, but we are also immersing our professional in a way that may change their perspectives and thereby may strengthen the value they bring to their client, each other in the world. »

Ajmal Hoolash, employé comme Senior External Auditor chez Deloitte, fait part de son engagement. « J’ai consacré un peu de mon temps aux autres. Je crois que c’est une démarche positive de ma part. Cela m’a aussi permis de découvrir que tous les enfants n’ont pas la possibilité d’étudier dans les meilleures conditions. »

Jean-Philippe vient de se joindre à la firme Deloitte il y a deux mois. « Je suis satisfait d’être aux côtés de mes collègues pour donner un peu de mon temps aux autres, c’est une expérience très enrichissante », dit-il. « Mo kontan mo dan sa lekol-la » Amélie fréquente depuis trois ans l’Oasis de Paix. Elle est en Level 4 et apprend la couture, la danse, l’art et les dessins. « Mo kontan mo dan sa lekol-la. Bann anseignan pran bien letan ek nou. Zot ankouraz nou pou apran. J’aurais aimé me perfectionner dans la danse », confie au Mauricien cette habitante de La Tour Koenig. Éric fréquente la même institution secondaire depuis 2017.

« Je suis content que cette firme ait choisi notre école pour cette activité. Cela m’a permis d’apprendre des jeux que je ne connaissais pas encore. Et je sentais qu’il y avait des liens d’amitié déjà tissés lorsque j’ai échangé quelques mots avec certains employés de cette compagnie. Ces échanges nous ont fait du bien. »

Hercilie, 13 ans, doit quitter son domicile à Plaine-des-Papayes tous les jours à six heures du matin pour arriver à l’heure en classe. Comme Amélie, elle apprend elle aussi la danse, la couture, l’art et le football. Elle a beaucoup apprécié la présence des employés de Delotte qui, dit-elle, l’encourage à apprendre un métier. « Moi, j’ai l’ambition de devenir cuisinier. C’est un métier intéressant. »

Une seconde chance Monique Leung qui s’occupait des clochards, des prostituées et des anciens détenus avait été approchée par le père Henri Souchon pour diriger l’école Oasis de Paix qui se trouvait alors rue Saint-Georges, Port-Louis.

« J’ai hésité au début. Je me disais que ça allait être difficile avec les adolescents. Mais j’ai fini par accepter après une longue réflexion. Et je découvre qu’il y a des enfants de 15, 16 et 17 ans qui sont en prévoc et ne savent ni lire ni écrire, ni compter. »

Le père Henri Souchon qui n’acceptait pas de voir les élèves entassés dans deux salles de classe avait approché François Woo, directeur de la Compagnie mauricienne de textile, pour construire cette école qui a vu le jour en 2006 et qui est située sur un terrain de cinq arpents. Le projet avait coûté environ Rs 25 millions.

L’établissement dispose aujourd’hui de 12 salles de classe, de salles d’art, d’une salle informatique, d’une salle polyvalente, d’une bibliothèque, d’un terrain de jeux et d’un jardin où les élèves cultivent des légumes. Il a accueilli dans un premier temps 18 filles. En cinq ans, le nombre d’élèves, garçons et filles, avait triplé. « Nous sommes fiers d’avoir pu relever le défi. C’était notre façon à nous d’aider les enfants défavorisés car pour nous, l’Oasis de Paix est synonyme de seconde chance. Les enfants sont repartis avec différents niveaux, avec leurs compétences et leur capacité d’assimilation. Nous avons mis en place une pédagogie mieux adaptée pour cerner les difficultés des jeunes. Certains se distinguent aujourd’hui dans le secteur touristique, d’autres dans le textile. Ena zelev ki finn travay ansam dan lotel ek kinn fini marie », confie Monique Leung.

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