POINTE D’ESNY: Les pêcheurs contestent les travaux sur la route côtière

Ils sont, comme dans de nombreux cas, les derniers mis au courant et sont par conséquents les premiers à protester lorsqu’on touche à la mer. C’est le cas de le dire pour quelque 70 pêcheurs professionnels de Pointe d’Esny à Mahébourg, qui bénéficient du soutien du travailleur social Tony Aliphon. En effet, ils ont été stupéfaits de constater tôt lundi matin que des dizaines de camions déversaient des rochers dans le lagon à proximité de l’hôtel Le Preskîl — là où les visiteurs s’embarquent pour l’île aux Aigrettes — pour combler la mer à cet endroit précis.
La nouvelle devait très vite se répandre dans ce petit village et tous voulaient une bonne explication sur ce qui se déroulait. « Nous avons entendu dire que ce comblement est effectué par les autorités, mais personne n’a été en mesure de nous fournir une quelconque explication valable », déplore Tony Apollon, porte-parole des pêcheurs. « Nous regrettons surtout que nous n’ayons pas été consultés et qu’il a fallu que nous l’ayons découvert par nous-mêmes », s’insurge Alain Lamarque, un des 70 pêcheurs.
« Il se trouve que la route actuelle est de très mauvaise qualité et qu’elle est sur le point de céder. Il nous faut agir avant qu’un véhicule ne se retrouve dans l’eau », indique une source. Ainsi, explique-t-elle, il faut consolider la route existante en prévoyant une bordure. « Ainsi, la route sera de 3 m de large sur une distance de 350 m », dit notre interlocuteur.
Toutefois, déclare-t-il, la réaction des pêcheurs et des habitants de l’endroit est tout à fait compréhensible dans la mesure où ils le découvrent seulement maintenant. « En temps normal, ils auraient dû être au courant puisque la mer est leur gagne-pain et qu’ils sont les premiers touchés lorsqu’il s’agit d’un développement en mer », admet notre source.
Deux jours après, soit mercredi, une rencontre a eu lieu avec Mathieu Laclé, le conseiller du ministre de la Pêche, en vue d’éclairer ces pêcheurs qui estiment que leurs droits à l’information ont été lésés. Contacté en fin de semaine, Mathieu Laclé a brièvement expliqué à Week-End que le dossier a été remis au ministère de l’Environnement qui, selon lui, devrait faire le monitoring.
En l’absence du directeur de la Pêche, et au milieu de toute cette confusion, l’Acting Director, M. Nurrenghee, nous a invités, de concert avec Mathieu Laclé, à adresser toutes nos questions en écrit, mais celles-ci sont demeurées sans réponse

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