POISSONS MORTS: Le Syndicat des pêcheurs envisage des actions légales

La présence de substances chimiques dans l’eau à l’estuaire Terre Rouge causant la mort de milliers de poissons en juin révolte la communauté des pêcheurs. Ils se préparent à initier une action en cour contre deux usines de Riche-Terre qu’ils tiennent pour responsables de la situation. Le Syndicat des pêcheurs accorde également un délai d’une semaine aux ministères de la Pêche et de l’Environnement pour rendre leurs rapports publics. Faute de quoi, une grande manifestation sera organisée.
Cela fait plus de quarante jours depuis que des milliers de poissons morts ont été découverts à l’estuaire Terre Rouge. Le 21 juin dernier, le ministère de l’Environnement a révélé la présence de coliformes, des bactéries d’origine fécale, dans l’eau à cet endroit. Le lien avait été fait avec l’élevage de porc dans la région.
Non convaincu de cette explication, le Syndicat des pêcheurs a entrepris une contre-analyse par un laboratoire privé. Celui-ci confirme la présence de coliformes, mais relève également des substances chimiques dans l’eau.
Selon Thoomesswarr Beeharry, biochimiste comptant 35 années d’expérience dans l’analyse de la qualité de l’eau, les microbes et les produits chimiques ont consommé tout l’oxygène dans l’eau, provoquant la mort des poissons. Il note que le rapport d’analyse indique que le Biological Oxygen Demand (BOD) et le Chemical Oxygen Demand (COD) sont à 11 et 29 mg/L respectivement, alors qu’ils sont supposés être à zéro pour une eau propre. Par ailleurs, le biochimiste avance qu’un produit chimique peut être toxique en lui-même et provoquer la mort des poissons.
Après des réunions infructueuses avec les ministères de la Pêche et de l’Environnement, Judex Rampaul, président du Syndicat des pêcheurs, dit attendre que ces autorités rendent leurs rapports publics à leur tour. « Il est maintenant clair que l’eau à cet endroit est polluée. Quelle action va-t-on entreprendre contre le ou les coupables ? », se demande-t-il.
Les pêcheurs qui avaient découvert que deux usines de Riche-Terre déversaient leurs eaux dans la rivière, envisagent une démarche légale contre elles. « Nous avons un dossier solide. Les pollueurs doivent être punis. C’est la communauté des pêcheurs qui souffre de cette situation. »
Selon Thoomesswarr Beeharry, si les produits chimiques déversés dans le bassin de l’estuaire Terre Rouge sont toxiques, il faudra attendre longtemps avant que la vie ne revienne à cet endroit. Judex Rampaul déplore, lui, le fait que ce soit les pêcheurs qui doivent être sur le front dans cette affaire alors qu’il y a des autorités à qui cette responsabilité incombe.

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