POLITIQUE : Rentrée, coup d’envoi du MMM/Ptr 

Un des obstacles majeurs sur la voie menant à la tenue des élections générales anticipées, selon toute probabilité au cours de la première quinzaine de novembre, a été franchi hier après-midi. L’accord électoral entre le MMM et le Ptr sur un projet de IIe République, avec un partage des pouvoirs entre le Président de la République, élu au suffrage universel, en la personne de Navin Ramgoolam, et Paul Bérenger en tant que Premier ministre, a été avalisé par les deux nouveaux partenaires politiques. Le MMM, procédant par bulletins secrets, a approuvé l’alliance politique avec le Labour à une majorité écrasante, que ce soit au niveau du Bureau politique ou du Comité central. De son côté, le Ptr a entériné ce nouveau partenariat politique avec le MMM par acclamations et à l’unanimité par le Politiburo et le comité exécutif des rouges sur une motion présentée par le président du PTr, Patrick Assirvaden. Avec cette étape franchie, dont la genèse remonte au moins au 14 avril dernier, date de la première lézarde dans le Remake 2000 MMM/MSM, la machinerie vers les “snap elections” a été mise en branle, même si les dates de ce calendrier sont encore jalousement gardées.
Au vu du déroulement des réunions séparées, mais en simultané des instances du MMM à Rose-Hill et du PTr à Port-Louis, le suspense était davantage plus long au Square Guy Rozemond. Le Premier ministre et leader du Labour s’est en effet adressé succinctement aux journalistes en dehors du QG du parti à 18h46, soit bien après la déclaration de Paul Bérenger concluant les délibérations du MMM au Plaza.
Navin Ramgoolam, qui a renvoyé les journalistes au point de presse de ce matin, prévu à la Clarisse House, avec Paul Bérenger à ses côtés pour les détails de l’accord, a soutenu que « l’accord électoral avec le MMM a été approuvé à l’unanimité ». Et d’ajouter simplement : « Tout dimoune ine dakor avek kondisyon lalians. » Le terme « unanimité » devait être repris presque en choeur par les participants aux réunions du Square Guy Rozemond, des ministres préférant regagner tranquillement leur berline sans aucun autre commentaire.
Des recoupements d’informations auprès de sources concordantes indiquent que l’une des préoccupations évoquées par des représentants venant des Constituency Labour Parties portait sur la répartition 30/30 des investitures en vue des prochaines élections générales. « Le Ptr et le MMM sont les deux plus grands partis politiques du pays. Donc, cette alliance concerne deux grands partis avec une répartition équitable de tickets. Cette formule est un gage de la confiance totale entre les deux partenaires, assurant du même coup la stabilité du pays », a fait comprendre en substance Navin Ramgoolam pour convaincre ses partisans.
« Pour ce qui est des pouvoirs, c’est partagé. C’est ce que nous a fait comprendre Navin Ramgoolam. Les discussions se sont déroulées dans une bonne atmosphère et nous avons obtenu la confirmation que les partisans du Labour sont gonflés à bloc derrière cette alliance. Contrairement à ce qu’attendaient certains, il n’y a eu aucune intervention de la part des ministres qu’on présente comme étant “mal à l’aise” avec ce développement sur l’échiquier politique. Pa ene mouche in envole », a déclaré au Mauricien un des participants aux discussions du Square Guy Rozemond, ne cachant pas sa satisfaction devant la conclusion des négociations.
À Rose-Hill, le leader du MMM a insisté sur le fait que l’approbation de l’accord électoral se fasse par bulletins secrets, que ce soit dans le Politburo ou au Comité central, même si à un certain moment, certains avaient cru pouvoir privilégier le vote par acclamations. Alors que les détails de l’accord ne seront rendus publics qu’à la mi-journée à la Clarisse House, les membres des instances dirigeantes du MMM ont eu droit à un avant-goût sous forme de récapitulatif des grandes lignes, soit la répartition équitable des tickets entre le MMM et le Ptr, le mandat de Premier ministre à Paul Bérenger, un nombre équitable de ministères, le dossier de la politique étrangère pilotée par le Président de la République, en étroite collaboration avec le Premier ministre, les délibérations du Conseil des ministres sous le contrôle du Premier ministre, comme c’est le cas actuellement, des nominations constitutionnelles, comme la Public Service Commission, la Disciplined Forces Service Commission, l’Electoral Supervisory Commission et la Serious Fraud Office – annoncée pour remplacer l’Independent Commission against Corruption en tant qu’apex body” dans la lutte contre la fraude et la corruption, et la promotion de la “good governance”, par le Président de la République en étroite collaboration avec le Premier ministre.
« Lalyans donne satisfaksyon Navin Ramgoolam kuma presidan IIe Repiblik et Paul Bérenger kuma Premye minis ek personne pa ine risse drap lor li », a déclaré en substance le leader du MMM lors de sa présentation aux membres des deux instances de son parti. Des sources proches de la direction soutiennent que « le MMM a toujours été en faveur d’élargissements des pouvoirs du Président de la République ». Et de poursuivre : « Il n’y a rien de nouveau dans cette démarche. Le MMM a toujours prôné cette démarche à chaque fois qu’il en a été question. »
Par ailleurs, le projet de loi portant sur l’avènement de la IIe République, de même que la réforme électorale, avec l’introduction de la représentation proportionnelle, fera l’objet de préparatifs avant les prochaines élections générales avec un éventuel “vetting” par le panel d’experts pour faciliter la présentation de ces amendements à la Constitution à l’Assemblée nationale après les prochaines “snap elections”.
D’autre part, concernant le calendrier électoral, la semaine du 15 septembre devra être riche en événements avec la démission de Paul Bérenger en tant que leader de l’opposition au lendemain de l’Assemblée des délégués du MMM. La fin de cette semaine, soit le 20, devra voir la signature de l’accord par les deux leaders. Toutefois, la date de la dissolution de l’Assemblée nationale est toujours entourée d’un épais mystère. Certaines sources font état d’une décision en ce sens au cours de cette même semaine de septembre, évitant au Président de la République un nouveau leader de l’opposition. D’autres se demandent si Navin Ramgoolam participera à la Gandhi Lecture historique à l’Inner Temple de Londres en tant que Premier ministre d’un “caretaker government”. Dans cette éventualité, la dissolution pourra intervenir début octobre, le “polling day” étant alors fixé début novembre tout en respectant le délai minimal prescrit dans la Constitution de 15 jours chacun entre la publication du “Writ” et le “Nomination Day” et cette dernière étape et le jour du scrutin.

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