Pollution sonore : Les festivités et leurs décibels de trop

  • La police de l’environnement sillonne l’île depuis le 13 décembre, et continuera jusqu’au 5 janvier 2020
  • L’intolérance au bruit de plus en plus perceptible

À moins dix jours des fêtes de fin d’année marquées par les traditionnels repas de famille et des soirées arrosées et dansantes entre amis jusqu’aux petites heures du matin, le bruit va aller crescendo lors de ces festivités qui, comme on le sait, se transforment souvent en véritable cauchemars pour le voisinage excédé. Des décibels de trop qui poussent même certains à alerter les autorités, voire débouchent sur des affrontements verbaux et physiques entre voisins… D’autant qu’il est de plus en plus évident qu’il y a parallèlement une montée de l’intolérance au bruit.

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20 heures. Dans un quartier tranquille des hautes Plaines Wilhems, la musique bat son plein. « Li tourné, li tourné » joue en boucle dans un domaine, devenu le temps d’une soirée salle des fêtes. Le bruit est quasi insupportable au point même de faire vibrer les vitres de la maison. « Oui, c’est comme ça tous les ans en décembre. On ne peut rien faire, les gens s’amusent et c’est un peu normal. Sauf que des fois cela devient un peu agaçant pour ceux qui veulent se coucher tôt et aussi pour ceux qui ont des animaux de compagnie qui sont souvent très agités et qui aboient plus que d’habitude », nous confie Geneviève, une habitante vivant à près de 200 mètres de ce domaine huppé.

Appeler la hotline en cas d’abus

Si les propriétaires baissent le volume après 22 h, comme le stipulait la loi, il est bon de noter que celle-ci a été modifiée il y a quelques années. « La loi a changé, il est maintenant interdit de faire du bruit pour nuire à autrui, à n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit », précise l’inspecteur Jean Nobin Brasse, de la police de l’environnement. Il ne s’agit pas de ne pas faire de bruit du tout, mais de faire attention à ne pas faire du bruit qui dérange.

« Nous comprenons que c’est la période des festivités et qu’il est tout à fait normal de s’amuser et d’écouter de la musique un peu plus fort que d’habitude, mais il y a des limites et des lois. Il faut surtout apprendre à respecter l’autre », dit-il. Ainsi, toutes les dispositions ont été prises du côté des autorités en cette période des fêtes. «Deux équipes de la police de l’environnement sillonneront l’île du 13 décembre au 5 janvier tous les jours de 16h à minuit », explique Jean Nobin Brasse. « Nous sommes d’habitude sur le terrain uniquement les vendredis et les samedis de 20 h à 2 h, mais pendant cette période, nous sommes sur le qui-vive et restons à l’écoute des habitants qui peuvent aussi nous contacter sur notre hotline, le 210 5151 et le 210 5252 », ajoute-t-il.

Quid des sanctions ? Jean Nobin Brasse nous explique que la police de l’environnement prône avant tout le dialogue et n’a recours aux sanctions et contraventions que s’il y a récidive. « Nous privilégions la sensibilisation, c’est-à-dire que lorsque nous intervenons auprès de personnes jouant de la musique à plein volume par exemple, nous leur demandons d’abord de baisser le volume. Si ensuite ces mêmes personnes décident de faire fi de cette mise en garde, nous n’avons d’autres choix que d’appliquer la loi. Et les contraventions peuvent grimper jusqu’à Rs 50 000. » Avis donc aux réfractaires qui seraient tentés de maintenir les décibels à un haut niveau après un premier avertissement des autorités !

Amende de Rs 50 000

Par ailleurs, l’officier de police explique qu’il existe deux types de règlements sur lesquels s’appuient les officiers lors de leurs interventions. Le premier est lié à l’Environment Protection (Environmental Standards for Noise) Regulations 1997Les officiers interviennent après avoir analysé les décibels à l’aide d’un sonomètre. « Ce sont les officiers du ministère de la Santé qui s’en chargent. Ils font eux aussi des tournées dans l’île pour s’assurer que personne ne dépasse la limite imposée par la loi (voir encadré) », dit-il.

La seconde loi, l’Environment Protection (Control of Noise) Regulations 2008, permet, elle, à n’importe quel policier affecté à n’importe quel département de faire appliquer la loi et d’agir s’il estime qu’il y a nuisance sonore. « Nous agissons donc par rapport à l’intensité du bruit », affirme-t-il. Ainsi, le couvre-feu de 22 heures n’existe plus, et la police peut intervenir à n’importe quel moment. Jean Nobin Brasse tient néanmoins à le redire : « Amusez-vous, mais coopérez avec vos voisins pour éviter des dérapages. D’ailleurs, il y a déjà eu dans le passé mort d’homme à Fond-du-Sac pour une histoire de musique trop forte. »

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