PONZI SCHEME : Judy Nathalie Rayepa libérée

Judy Nathalie Rayepa, soeur de Marjorie Bazerque, qui est soupçonnée d’avoir détourné environ Rs 300 000 des investisseurs de Emidore Co Ltd, a été libérée par la Bail & Remand Court, contre le versement de deux cautions, l’une de Rs 100 000 et l’autre de Rs 50 000. En outre, elle a dû signer une reconnaissance de dettes de Rs 500 000.
Dans son arrêt, la magistrate Sophie Chui Yew Cheong rappelle que la suspecte est accusée provisoirement de trois cas de blanchiment d’argent, d’escroquerie et de complot.
Objectant à sa motion de remise en liberté, la police a soumis trois raisons : 1) si elle est relâchée, elle risque de s’ingérer dans les témoignages ; 2) elle risque de disparaître dans la nature ; et 3) sa vie serait en danger.
La police a ajouté que c’est suite à la réception de plusieurs plaintes de présumées victimes qu’elle a ouvert une enquête, qui a établi que la femme était cosignataire des comptes bancaire de la compagnie précitée, dans laquelle elle était mêlée à toutes les transactions financières. Elle n’a touché aucun salaire mais entre juillet 2012 et février 2013, une somme de Rs 5,3 millions a été transférée sur son compte bancaire. C’est sa soeur, Gilberte Marjorie Bazerque, qui était la seule administratrice de la compagnie et la seule qui prenait les décisions.
Justifiant en cour les objections de la police, le sergent Ramyead, représentant des enquêteurs, a indiqué que seule la somme de Rs 1 million a été saisie du compte de Nathalie Rayepa et la somme de Rs 98 000 de celui d’Emidore. La police pense qu’il y a encore de fortes sommes d’argent sous le contrôle de la femme et d’autres suspects et que, si elle est relâchée, il existe des risques que les fonds soient dissipés et rendus difficiles à retracer. Pour la deuxième raison, la police a soutenu que la femme pourrait utiliser le reste de l’argent détourné pour disparaître, alors que pour la troisième, le représentant a rappelé qu’il y a des personnes qui ont investi dans Emidore tout ce qu’ils ont économisé une vie durant. Elles risquent de s’en prendre à la suspecte.
Contre-interrogé, le sergent de police a concédé que la suspecte a nié les faits qui lui ont été reprochés. Il a soutenu que les raisons avancées par la suspecte quand elle a nié les faits ne tenaient pas la route et a confirmé qu’elle ne s’est pas mêlée de cette affaire quand un audit trail a été effectué. De son côté, la plaignante a fait ressortir que sa mère vit seule et est clouée au lit.
Pour la magistrate Chui, il est connu que d’après les dispositions de la Bail Act, il faut mettre dans la balance « on the one hand the need to safeguard the necessary respect for the liberty of the citizen viewed in the context of the presumption of innocence and, on the other hand the need to ensure that society and the administration of justice are reasonable protected against serious risks which might materialise in the event that the detainee is really the criminal which he is suspected to be ». Elle devait à cette effet citer le jugement Labonne v DPP.
Outre les cautions et la reconnaissance de dette, la cour impose également à la suspecte d’avoir un lieu de résidence fixe, de se rapporter au poste de police le plus proche de sa maison deux fois quotidiennement, la première entre 6 et 10 heures et la seconde entre 16 et 18 heures, et d’avoir à sa disposition de façon permanente un téléphone portable dont le numéro doit être communiqué aux enquêteurs.

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