- Un bureau de ce fonds des Nations unies bientôt à Port-Louis
Le rapport 2017 du Fonds des Nations unies pour la Population (UNFPA) pour l’océan Indien fait état des réalisations mais surtout des défis devant être pris en compte par le gouvernement. Le vieillissement de la population, le faible taux de fertilité chez les adultes, les grossesses précoces, autant d’aspects soulignés dans ce rapport.
« Notre taux de fertilité est de 1,4% et si nous n’accordons aucune attention, nous courons le risque d’une diminution de notre population », explique le ministre de la Santé, Anwar Husnoo lors du lancement du rapport de la UNFPA mercredi soir à l’hôtel Intercontinental à Balaclava. Ce problème, selon lui, a été abordé avec la UNFPA pour trouver des moyens à pouvoir le combattre. D’ailleurs, le rapport fait état de cette situation et cite que « Maurice connaît un vieillissement de sa population qui aura pour conséquences une réduction de la population active et une charge plus lourde sur les futures générations de travailleurs, ce qui pourrait freiner le développement économique et social du pays ». Pour lutter contre cette tendance, l’UNFPA poursuivra cette année un travail lancé en 2017 dans la conduite d’une évaluation des tendances démographiques. Le rapport note également une hausse dans le nombre de personnes de plus de 60 ans d’ici 36 ans. « Estimée à 1,3 million d’habitants, la population mauricienne se caractérise par un faible taux de croissance, estimé aujourd’hui à 0,2%, qui l’entraîne vers un vieillissement. On estime que d’ici 2054, 33,8% de la population sera âgée de plus de 60 ans contre 14,3% en 2014 », peut-on lire dans le document.
D’ailleurs, le rapport souligne que « le pays se trouve à présent face à une tendance de vieillissement de la population et reste confronté à des problèmes de santé sexuelle et reproductive ainsi que de violence basée sur le genre ». « Ce sont les deux problèmes principaux auxquels nous faisons face à Maurice », fait ressortir Anwar Husnoo.
Selon les statistiques du rapport, la violence domestique est assez prononcée à Maurice tout comme à Rodrigues. « Une femme sur quatre affirme avoir subi au moins une forme de violence dans sa vie… il est admis que les cas signalés ne représentent que la “pointe de l’iceberg” et il est juste de considérer que le phénomène est donc beaucoup plus répandu ».
Les grossesses précoces chez les jeunes à Rodrigues n’ont pas manqué d’attirer l’attention. « Les grossesses d’adolescentes constituent un défi majeur dans cette île », écrit le rapport. Pour Anwar Husnoo, l’éducation demeure la planche de salut. Par ailleurs, pour éduquer les jeunes rodriguais à une vie sexuelle saine et responsable, l’UNFPA a mené un programme de conscientisation.
Trouver des solutions aux divers problèmes de Maurice et de Rodrigues, selon Anwar Husnoo, ne se fait pas immédiatement. « Nous bénéficierons de l’expertise de l’UNFPA pour savoir quelle est la direction que nous devons prendre » et ajoute que pour encourager les couples à avoir plus d’enfants, il faut leur offrir des incitations.
De son côté, Serge Bounda, représentant résident de l’UNFPA pour Madagascar et directeur pays pour les Comores et Maurice, des défis se présentent pour notre pays, notamment du vieillissement de la population. « Il faudra prendre les dispositions nécessaires car Maurice est pratiquement arrivée au seuil de renouvellement de sa population. Il est très important pour les Mauriciens de considérer le déclin de la fertilité », dit-il quoique l’UNFPA aide le pays en ce sens.
L’UNFPA rouvrira son bureau à Maurice cette année. L’organisation avait déjà une branche à Maurice il y a plus de 35 ans. « L’ouverture de ce bureau est très importante pour que nous menions à bien notre travail », dit-il. Ajoutant à cela, Serge Bounda met en exergue les défis du pays et estime qu’un bureau de cet organisme est important. Par ailleurs, il ne cache pas le fait que Rodrigues fait face à des problèmes de grossesse précoce et de violence domestique. Ce bureau, selon lui, pourra aider à trouver des solutions.
Pour son nouveau plan stratégique 2018-2021, trois résultats transformateurs ont été mis en exergue et sont : l’élimination des décès maternels évitables, l’élimination des besoins non satisfaits en matière de planification familiale et l’élimination de violence basée sur le genre, y compris les pratiques néfastes pour les femmes et les filles. Par ailleurs, un protocole d’accord sera signé ce vendredi entre le ministère de la Santé et la UNFPA. Le rapport regroupe Maurice, Madagascar et les Comores.