PORTEURS D’IMAGES: Le cinéma à bon port

Créée en 2007, l’association Porteurs d’Images, qui organise avec l’IFM le festival Île Courts, lancera bientôt son site internet. Un grand pas en avant pour ce collectif d’amoureux du septième art dont le but est de promouvoir le cinéma à Maurice et de lui donner une visibilité internationale.
D’ici la fin de l’année, Porteurs d’Images aura son site internet, qui sera une base de données pour toutes les oeuvres audiovisuelles produites à Maurice, par des Mauriciens établis à l’étranger et éventuellement par des réalisateurs de l’océan Indien. Une partie du site est déjà visible : celle dédiée au présent festival Île Courts. Le public peut avoir accès à toutes les informations concernant cette sixième édition sur www.festivalilecourts.com. Ce projet est mis en place grâce au fonds octroyé par l’Organisation Internationale pour la Francophonie. “Nous avons répondu à un appel à projets de l’organisation. On a concocté un projet pour donner une meilleure visibilité aux productions audiovisuelles locales”, souligne Elise Mignot.
Fédérer.
Le projet se décline en plusieurs parties. Il s’agit également de proposer des oeuvres audiovisuelles locales à trois grands festivals du film. En février de cette année, l’équipe s’est rendue au Festival International du film de Toronto, qui est le plus grand marché du continent américain. En juillet, elle était au Festival International du film de Durban, le plus grand d’Afrique. En février 2013, elle sera présente au festival du film de Clermont-Ferrand, la référence mondiale en ce qui concerne les courts métrages. “Ces festivals nous donnent une visibilité très difficile à avoir au niveau mondial. C’est une façon de placer Maurice sur la carte cinématographique mondiale”, souligne Elise Mignot.
À sa création par David Constantin, Stéphane Bellerose, Gopalen Chellapermal, Utam Ramchurn et Dominique Merven, l’association Porteurs d’Images avait deux objectifs principaux. Créer le festival Île Courts et promouvoir la culture cinématographique, tout en “fédérant un peu tout ce qui se fait dans le domaine à Maurice”, précise David Constantin.
Identité propre.
À l’heure actuelle, une dizaine de membres sont actifs. Depuis six ans donc, l’association, qui fonctionne sur le principe du bénévolat, s’attelle à organiser le festival Île courts. Mais comme le précise David Constantin, ce travail se poursuit tout le long de l’année. “Lors du festival, il y a des courts métrages qui sont mis en chantier. On fait le suivi avec les réalisateurs pendant l’année. Porteurs d’Images fait également office de promoteur et de distributeur pour ces films-là. Nous essayons de les envoyer à des festivals. À ce propos, il y en a quatre qui sont partis l’année dernière. Nous essayons aussi que les réalisateurs fassent partie du voyage, autant que possible.”
Les contraintes financières auxquelles les cinéastes mauriciens doivent faire face confèrent une identité propre aux films locaux, si l’on en croit David Constantin. “Nous avons des sponsors qui nous aident pour le matériel et autres, mais nous travaillons toujours avec des budgets assez réduits. On s’est retrouvé avec des films réalisés à 800 euros dans les festivals alors que les plus petits films avaient un budget de 40,000 euros. Nous ne sommes pas dans la dynamique “On a peu d’argent; on ne peut rien faire”, mais dans celle-ci : “On a peu d’argent; qu’est-ce qu’on peut faire ?”
Cinéma différent.
Porteurs d’Images organise également pendant l’année les rendez-vous “Carte Blanche”. Il s’agit d’une sorte de prolongation du festival Île Courts. “Nous nous sommes rendu compte que le public était intéressé par les courts métrages et voulait en voir. C’est pourquoi nous avons décidé d’organiser ces rendez-vous dans lesquels les festivals internationaux sont invités à présenter des courts métrages chez nous. C’est ainsi que nous avons reçu le festival de Clermont-Ferrand il y a quelque temps. Cette année, nous avons invité le festival Tampere, qui se déroule en Finlande”, souligne Elise Mignot.
L’association se fait également un devoir d’organiser des ateliers pour les enfants. “Nous voulons que les enfants, qui seront les adultes de demain, sachent ce que c’est qu’un cinéma différent. Nous voulons qu’ils soient au courant qu’il n’y a pas que les blockbusters”, précise Elise Mignot.

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