PORTRAIT : Anita Dongre, « La famille est primordiale à la réussite »

La célèbre designer indienne Anita Dongre, qui vient d’ouvrir sa première boutique hors des côtes indiennes, estime que le soutien de la famille est primordial à la réussite. Le Mauricien l’a rencontrée au Trianon Shopping Park, fin janvier, à l’occasion de l’ouverture de sa boutique.
Née en 1963 dans une famille de six enfants, Anita Dongre savait, très jeune, ce qu’elle voulait faire : devenir créatrice de mode. Ainsi, c’est tout naturellement qu’elle s’oriente vers cette formation au SNDT Fashion Institute de Mumbai. Après des débuts relativement fructueux en offrant des modèles très chargés inspirés de l’Inde, elle se rend compte que les femmes suivant les tendances de la mode partaient souvent à l’étranger pour acheter des vêtements de style occidental. Ayant aussi beaucoup voyagé, elle décide de lancer sa propre marque et, avec sa soeur Meena Sehra et son frère Mukesh Swalani comme associés, elle monte la compagnie And Designs India Ltd (ADIL).
« It was difficult at the beginning when I told my family that I wanted to do design. They thought I was crazy as I come from a traditionnal Indian family where women don’t work. Afterwards, when they realised I was serious, they supported me. A supportive family is extremely important. My mother, mother-in-law, husband, driver, two sisters, brother and best friends are all great and keep me going. I couldn’t do it alone and my success is my family », déclare-t-elle. À l’époque, il était difficile pour une femme de se faire une place dans une société traditionnelle. « Aujourd’hui, les choses ont changé et de plus en plus de femmes travaillent. » Le monde de la mode en attire aussi et c’est avec beaucoup de plaisir qu’elle les encadre. Membre de l’Advisory Committee de la Lakme Fashion Week et mentor de jeunes designers, elle avance qu’« ils viennent vers moi et je suis contente de pouvoir les aider à travers mon histoire ». Anita Dongre fait ressortir qu’elle les encourage toujours à poursuivre leurs rêves. « I tell them to dream big and be determined to achieve their dreams. It is difficult but they can. They need to get their family behind. »
Vingt ans après ses premiers pas dans le monde de la haute couture, notre interlocutrice s’épanouit en répondant aux nouveaux défis qui s’offrent à elle dans un univers en constante mutation. « You have to read a lot to know what is happening in the fashion world. » Cependant, tout en affirmant que la compétition est là, elle estime qu’il y a de la place pour tout le monde. « Chacun a son style et son espace. Il faut être honnête envers ses clients et répondre à leurs besoins. Il ne faut pas les décevoir. » Anita Dongre aime aller à leur rencontre. Ainsi, elle saisit chaque occasion pour le faire dans ses boutiques aux quatre coins de l’Inde. « We are hosting an event in Mauritius and the whole idea is to get to know the customers. » Elle projette d’ouvrir d’autres boutiques en dehors de l’Inde : en Afrique du Sud, à Dubaï et en Grande-Bretagne. « Mais ce n’est pas pour cette année », précise-t-elle.
Avec ses quatre principales collections des trois marques, « c’est un travail 24/7 » qu’elle effectue. « We have lots of team work, but the onus is on me. My mind is working 24/7 and very often I forget things », confie-t-elle, un sourire aux lèvres. Elle avoue avoir même arrêté de conduire. « I don’t even drive any more in Mumbai, because I’m always thinking about new models. » Surtout que la clientèle devient de plus en plus exigeante, recherchant toutes les semaines de nouveaux modèles. Même si l’inspiration n’arrive pas toujours, Anita Dongre planifie son travail avec son équipe. « You don’t know when creativity comes. Everything in my life is well organised, though sometimes very chaotic. Even in this madness there is some kind of organisation. » Anita Dongre déclare avoir encore beaucoup de rêves à concrétiser, même si elle n’a pas beaucoup de temps pour ses loisirs. « J’aurais voulu faire de la cuisine, mais je n’en ai pas le temps. Sinon, j’écoute de la musique le matin. » Même si elle est une grande bosseuse, elle consacre ses dimanches à la famille et à ses amis.

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