PORTRAIT : Isabelle Chowree, la force tranquille

16 ans, n°2 locale, une vaste expérience et six unités aux résultats de School Certificate. La pongiste Isabelle Chowree, qui vient tout juste d’entamer sa sixième année au collège Queen Elizabeth, a obtenu des résultats qui témoignent d’un équilibre parfait entre sports et études. Elle nous confie quelques-uns de ses secrets.
L’aventure pour elle commence comme pour beaucoup d’autres sportifs. Avec des parents ayant manié la raquette dans le passé, il était évident qu’elle devait tôt ou tard se retrouver devant une table de ping-pong. Ce sera même tôt. Elle n’a que neuf ans quand elle se voit jouer au ping-pong pour la première fois. Son frère aîné, Jean-Philippe, s’y met lui aussi. Un sport de famille, en somme.
Petit à petit, elle fait son bonhomme de chemin. Appelée dans les sélections de jeunes, elle fait rapidement ses preuves. Elle participe aux championnats d’Afrique cadets et juniors. Avec Jaisina Newaj, elle enlèvera le bronze du tournoi, l’argent leur échappant de peu. Les pongistes réalisent une belle performance, Newaj terminant au pied du podium et Chowree cinquième du tournoi individuel. Ce qui est, à ce jour, sa performance la plus notable.
« Avant les JIOI, je m’entraînais cinq à six fois par semaine. Maintenant, mon rythme est descendu à trois fois à cause des leçons », explique la pongiste. Pourtant, concilier les études et le sport « n’est pas si difficile », selon elle. « Il suffit d’y mettre de la volonté et de s’investir. Les résultats suivent d’eux-mêmes. »
Son choix de matières au collège laisse deviner un énorme travail. Les sciences, avec les mathématiques, la physique et la chimie ont pourtant réussi à l’éloigner un peu du giron. « J’ai dû revoir mes entraînements. Mais là encore, j’ai pu m’arranger, puisque je ne prends que des leçons de pratique », sourit-elle. Il y a donc mille raisons pour ne pas arrêter le tennis de table.
La première raison est comme une évidence. « C’est ma passion. Pourquoi devrais-je arrêter ? » Et les autres raisons suivent, naturellement. Alors qu’elle entamait son année de School Certificate, elle obtient le soutien sans relâche de ses amis et de ses parents. « C’est primordial. Ils ont toujours été là, à m’encourager, à me dire que je pouvais le faire. Sans ça, je ne pense pas que les résultats seraient ce qu’ils sont aujourd’hui. »
Et il y a aussi le soutien sans faille de l’Association mauricienne de tennis de table (AMTT). « Ils comprennent que l’école demande tout autant de sérieux que le sport. Ils nous encouragent dans cette voie. » Maintenant que le premier cap a été franchi, elle souhaite en passer d’autres. Mais un à la fois. « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de me presser. Chaque chose en son temps. »
Donc, elle s’attellera, dans un avenir plus ou moins proche, à la conquête du titre de championne nationale. « L’année dernière, j’ai fait deuxième. Puis, il y a les JIOI 2015 à la Réunion. » Et son avenir professionnel, comment le voit-elle ? « Franchement, je ne sais pas. »
Par contre, une fois ses études secondaires terminées, elle se verrait bien sur un podium africain. « Pour ça, il faut un peu plus de concentration et d’entraînements. Mais je ne songerai à la question qu’une fois que j’aurai terminé l’école. D’ailleurs, l’AMTT nous encourage dans nos études. »
Son plus grand sacrifice serait de devoir ranger la raquette au placard des bons souvenirs. « Il viendra bien un moment où je devrais m’arrêter pour mes études. Surtout si c’est dans un pays où j’ai des difficultés à trouver un club. Peut-être que je reprendrai après. Mais pour l’instant, arrêter n’est pas une option. »
Tout autre point de vue serait, pour elle, purement hors sujet…

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