PORTRAIT : Ma vie est en trois actes : famille, travail et chant, a déclaré Jean-Paul Desveaux

Il est l’homme derrière le masque de The Phantom Of the Opera, un spectacle musical mis en scène par Claudie Ricaud. Il, c’est Jean-Paul Desveaux, baryton qui a accepté de jouer ce personnage ambivalent. Un homme a double visage amoureux d’une artiste et qui commettra l’irréparable. Dans la vie, Jean-Paul est un autre homme qui célèbre aujourd’hui ces sept ans de mariage avec Juliette son épouse. Et, en bon Roméo, il a accepté de se dévoiler, le temps d’un portrait…
Fils unique venant d’une famille de sportifs, il citera son grand-père José, illustre footballeur des années 70 et Paul son père dont il doit en partie le prénom. Lui se révèle être un fan de Manchester United. Jean-Paul Desveaux annonce tout de go la couleur, parler de lui c’est faire montre de modestie et d’humilité. « Je suis un enfant d’église, c’est à la chorale de l’Immaculée que j’ai eu le privilège de chanter. C’est une première forme d’engagement. Ensuite, il y a eu le Conservatoire qui m’a permis d’exercer ma voix, celle d’un baryton. » Sa vie, il la voit colorée, enrichissante tout en ayant un profond respect pour ses deux mentors Claudie Ricaud et Sophie Némorin. « Je leur dois tout. Quand je chante, j’ai l’impression d’être dans une bulle. Ma voix se situe entre le grave et l’aigu, je suis à la base un chanteur lyrique. Ma voix, c’est un don de Dieu. Mon premier test avec le public se situe lors de mes premières années de Conservatoire. Il y a eu aussi des échanges et des premiers contacts avec le Yale Glee Club, des concerts classiques, et évidemment West Side Story où j’ai joué le rôle de Bernardo. »
Revenant sur sa prestation dans The Phantom Of The Opera, Jean-Paul décrit ce personnage sombre — qui se cache derrière un masque et un somptueux costume taillé sur mesure par Émilien Jubeau — comme quelqu’un qui même avec des difficultés physiques se révèle un étonnant compositeur. Il décrira ce personnage qu’il incarne avec beaucoup de tendresse. « La comédie musicale est enrichissante tant au niveau de la pièce, des dialogues, le support musical. Il y a une parfaite synchronisation et ce jeu de rivalité entre Christina, Raoul et le Fantôme, tout cela se passe dans une parfaite alchimie. » Il en a encore les rêves plein la tête de son personnage, et Jean-Paul Desveaux de préciser que sur scène, même sa femme a du mal à le reconnaître. « Je m’investis totalement, je m’approprie mon personnage et je m’identifie à lui. Sur scène, on est dans un jeu d’acteurs, tout s’enchaîne, c’est une sensation inexplicable. »
Chanter dans un théâtre en Italie
Il pourrait parler pendant des heures de cette passion musicale qui l’anime. Le travail est un mot qui revient souvent en leitmotiv. C’est dessus que repose son succès. « Derrière ma réussite, il y a aussi ma famille qui est un soutien indéfectible. Juliette ma femme est mon équilibre et Saül, mon fils, l’amour de ma vie. » C’est en ces termes que Jean-Paul Desveaux décrit sa petite famille qu’il souhaiterait agrandir.
Il avoue cependant détester la monotonie. « Je suis passionné et ma vie est en trois actes : famille, travail et chant. Je ne mélange jamais les trois. Quand je suis au boulot, c’est que le boulot. Au Conservatoire ou sur scène, j’habite mon personnage. Et chez moi, je suis l’époux et le père de famille. Il faut avoir son espace à soi, c’est ce que j’apprends à ma famille. Au final, on est tous heureux. Ce lundi, je fête mes 7 ans de mariage, c’est à ma femme et mon fils que je consacrerai mon temps. J’ai une pensée pour ma mère Monique, qui m’a élevé seule après la mort de mon père. Et, parfois on pense que je suis le gendre dans la maison, tant qu’elle a de l’affection pour ma femme qu’elle considère comme sa fille. »
S’il avait un autre rêve en vue, notre interlocuteur voudrait bien être pilote de Formule 1 ou footballeur, mais la réalité de la vie le rattrape, lorsqu’il raconte qu’il a fait un grave accident en 2007, et perdu l’usage d’une de ses jambes. « Je me déplace à l’aide d’une béquille. Je revenais du Conservatoire quand une voiture m’a fauché et j’avais deux projets mes examens et mon mariage. J’ai réussi les deux. Ce sont des épreuves qui vous font ressortir plus fort. » Jean-Paul qui n’a jamais voyagé rêve d’aller au Brésil et de découvrir aussi l’Amérique, mais son plus grand souhait serait « de chanter dans un théâtre en Italie. Si quelqu’un cherche un baryton, je suis disponible. »
Proche de l’actualité, il se dit aussi déçu par la politique : « Les politiciens ne savent pas choisir les priorités. Il y a des gens qui mendient, qui cherchent un toit. J’ai une pensée spéciale pour Henri Souchon qui nous a appris l’humilité et à être proche des plus démunis. » La devise de Jean-Paul Desveaux est de se détacher pour se surpasser. « Il faut prendre du recul dans la vie et aller au bout de ses rêves. » Autrement, il se révèle être un amoureux de la vie et un passionné de la bonne cuisine, surtout des bons petits plats de sa femme Juliette. « J’aime aussi rire et m’entourer de gens. J’ai une pensée pour Claudie Ricaud et toute la troupe de The Phantom Of the Opera. Le Conservatoire a reçu récemment la plus haute distinction en chant choral, c’est une consécration pour tout l’océan Indien. Mon souhait est que chaque personne soit heureuse. Les chants et les comédies musicales apportent cette touche de bonheur dans bien des foyers. »

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