PORTRAIT : Nous voulons faire du social autrement, a déclaré Dharshini Seesurrun

Dharshini Seesurrun, Anishta pour les intimes, est la vice-présidente d’une nouvelle association, LoH (Light of Hope), qui oeuvre pour la réintégration sociale de ceux qui vivent en marge de la société. Aux côtés du président Mevin Mooneesamy, ils ont voulu apporter leur contribution à la lutte contre la pauvreté et les fléaux sociaux. LoH compte à ce jour une vingtaine d’adhérents et de professionnels de différents secteurs. « Nous croyons qu’ensemble, nous pouvons faire du social autrement et apporter une lueur d’espoir dans le coeur des gens qui ont besoin de notre aide », confie Dharshini Seesurrun, pour qui cette quête est vitale.
Avec sa voix posée, et s’exprimant avec clarté, Dharshini Seesurrun est une jeune femme divorcée qui a connu les pires affres du mariage. Un chapitre de sa vie qu’elle ne souhaite aborder mais qui, au lieu de lui laisser des cicatrices profondes, a renforcé son caractère. « Quand on est passé par des moments difficiles, il faut s’arrêter, se relever et marcher la tête haute », dit-elle. Performante “business developer” en audit technique de profession et détentrice d’une maîtrise en management à Poitiers, Dharshini Seesurrun est une femme qui va de l’avant. Sa vie fourmille de projets, dont l’un repose essentiellement sur le social. C’est son violon d’Ingres, une sorte de quête intérieure qui lui permet d’exister. « À travers le dialogue et la communication, j’apprends chaque jour à donner de la valeur aux êtres et à l’environnement qui m’entourent », soutient-elle.
Âgée de la trentaine  Dharshini Seesurrun a vécu 17 années à Antananarivo, à Madagascar. Son père, Madhan, était directeur pour le compte d’une usine textile et s’est depuis reconverti en planteur. « C’est lui qui m’a appris les valeurs de la vie. Mes parents ont été des modèles », relate-t-elle. Dharshini Seesurrun se souvient toujours de la phrase de son père : « Apprends à monter les escaliers à petits pas. » Cette maxime est devenue la philosophie de sa vie. Toute petite déjà, l’envie d’aider les autres bourgeonne lorsqu’elle est exposée à la vie des gens qui évoluent dans la précarité. « Dans mon enfance, j’ai côtoyé des personnes, à Madagascar, dans l’extrême pauvreté. J’ai cet amour des autres qui me permet d’être proche des gens et à l’écoute de leur misère. » L’amour du social, confie-t-elle, s’est toutefois attisé aux côtés de sa petite soeur, aujourd’hui âgée de 18 ans et qui est atteinte de trisomie 21. « Elle fréquente le CEDEM et a un don pour la danse. À travers ma soeur, j’ai compris que d’autres comme elle pouvaient avoir besoin d’aide. »
D’où Light of Hope, qui signifie “lueur d’espoir”. « L’association reflète la vision et la détermination d’y arriver », dit-elle. Light of Hope, épaulée des autres adhérents et de l’équipe Bring a Smile, a récemment distribué des denrées alimentaires aux familles de Roches-Noires et Panchvati. Cette première expérience leur a permis de sonder les attentes de ces familles. « Nous voulons trouver des solutions, les encadrer afin qu’elles puissent devenir autonomes. » Un travail est alors mis en route sous forme de projet, qui repose entièrement, comme le décrit Dharshini Seesurrun, sur la collaboration de tout un chacun. « Il fallait faire un premier pas et nous sommes confiants que l’association pourra graduellement apporter sa contribution et étendre ses actions dans plusieurs régions de l’île. » Dharshini Seesurrun garde toujours en tête la maxime que lui a apprise son père, car le parcours vers la réintégration sociale enclenchée auprès des familles de Roches-Noires est long et parsemé d’embûches.
Parlant de son expérience tout-terrain avec les démunis, Dharshini Seesurrun estime que n’importe quelle personne ayant la vocation peut se mettre au service des autres. « On y arrive quand on a la connaissance et l’éducation, qui est l’arme la plus puissante pour mener n’importe quelle bataille », affirme-t-elle. Son autre passion est la politique et elle dit, avec un large sourire, espérer une place au Parlement. « L’île Maurice a besoin de femmes qui ont du potentiel, de l’intelligence, de la sagesse et du savoir-faire. La femme que je suis aujourd’hui est plus forte et épanouie, du fait des leçons apprises à chaque étape de ma vie », souligne-t-elle. Dharshini Seesurrun dédie également une pensée aux femmes battues et aux victimes de violences conjugales. « Il faut que la femme arrive à se relever et, surtout, qu’elle réveille cette flamme qui est en elle en ayant le courage d’avancer. Personne n’est à l’abri du mal, de la drogue, des coups, de la médisance… » concède-t-elle.
Dharshinee Seesurrun est aussi une passionnée des chevaux, de la lecture et des sorties en famille. Malgré son emploi du temps chargé, elle insiste sur la nécessité de se ressourcer et « d’aller vers une quête spirituelle ». Femme de tête, mais aussi de coeur, Dharshinee Seesurrun souhaite faire de Light of Hope un point d’ancrage pour ceux ayant perdu tout espoir de survie. « Nous leur tendons la main car nous souhaitons créer ensemble une île Maurice meilleure. »

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