PORTRAIT : Stéphanie Lo-Hun milite pour l’égalité des genres

Stéphanie Lo-Hun slamme comme personne et a même décroché un prix dans cette discipline. À 23 ans, ce petit bout de femme qui détient un BSC with Honors en sociologie avec une spécialisation en genre veut déjà être la voix des autres femmes.
« C’est tout nouveau ce concept. Il y avait une demande dans ce sens au niveau du Ministère de la Femme et de l’Égalité des genres. Je suis contente d’avoir fait partie des premières étudiantes à avoir choisi cette spécialité en genre à l’Université de Maurice et mon diplôme sera un atout pour pouvoir guider d’autres femmes dans ce cheminement. »
Voix posée, Stéphanie Lo-Hun Sociologist (specialized in Gender) & Workshop Facilitator at Makadam Phylozophy, est une battante dans l’âme. Même si elle reconnaît pour l’instant ne pas trop savoir où ses compétences pourront être utiles. « Trouver un boulot qui se spécialise dans l’Égalité des genres n’est pas chose facile. Moi, ce qui m’intéresse c’est d’aider les femmes de Maurice à se positionner, les encadrer afin qu’elles ne soient plus des victimes. » Un autre sujet qui la touche à coeur demeure les enfants. « J’ai envie de transmettre une éducation de la vie à travers les enfants en animant des ateliers d’art expressif. Il faut que dès l’enfance, l’enfant apprenne à avoir plus d’estime de soi et c’est au cours de cet atelier que l’enfant arrivera à mieux se découvrir. » Stéphanie insiste que tout élément de base d’une bonne éducation repose sur un bon encadrement.
« Ces enfants doivent savoir lire, écrire et compter. Il faut aussi qu’on mette l’emphase sur la lecture, l’écriture et la connaissance. Un enfant doit comprendre que l’école est la base la plus importante, c’est l’éducation à la vie. Pour pouvoir changer la mentalité des hommes à l’encontre des femmes, tout doit se passer dès la petite enfance, les amener à travailler en équipe. » Parlant de l’émancipation de la femme, Stéphanie Lo-Hun trouve qu’il y a aussi de la non-compréhension quand on parle de salaire équitable. « Les femmes étudient, vont à l’université, elles aspirent à avoir un salaire qui correspond à leurs compétences, mais là aussi, il y a des failles. Parfois, un mari accepte mal qu’une femme emmène plus d’argent à la maison. Il y a des patrons qui ne sont pas encore prêts à rémunérer les femmes pour leurs compétences. Dans les foyers, il y a aussi beaucoup de violences domestiques, la femme se sent parfois emprisonnée dans son rôle de femme et de mère. » Stéphanie est confiante qu’au fil des années, cette situation va évoluer que le rôle de la femme au sein de la société sera valorisé. « Il y aura plus de graduées, plus d’accès à l’emploi, plus de femmes en politique, chef d’entreprise. » En attendant, Stéphanie Lo-Hun rêve d’apporter sa contribution. « J’ai pris une année sabbatique pour faire des études et je suis aujourd’hui à la recherche d’une révolution féminine et éducative. La femme ne doit plus être passive, c’est à travers des ateliers d’expression artistique qu’elle pourra apprendre à avoir ce regain de confiance en elle. La confiance apporte la stabilité et le courage de faire front aux situations. Pour pouvoir être responsable, il faut d’abord avoir une assurance, ce sont précisément des ateliers de formation d’art expressif qui pourront contribuer à amener un nouveau changement chez la femme. »
Stéphanie Lo-Hun est aussi une slammeuse qui a eu la chance de voir Mon Trésor, son slam, être primé. « Il n’y a pas de formule magique pour le slam, tout est dans le geste et dans la bonne attitude. »

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