POSSESSION DE CANNABIS : Un garde-chiourme acquitté

La magistrate Niroshini Ramsoondar a offert le bénéfice du doute à Neeran Boodhoo, un garde-chiourme affecté à la prison de Beau-Bassin. L’homme était poursuivi pour possession de 11,35 g de cannabis, drogue qui aurait été retrouvée dans sa casquette alors qu’il procédait à une fouille. La magistrate indique dans son jugement que la drogue, produite en Cour comme pièce à conviction par les policiers en charge de l’enquête, « ne concordait pas avec la description donnée auparavant ».
L’officier Neeran Boodhoo était accusé de possession de 11,35 g de cannabis, d’une valeur de Rs 5 100, enroulée dans un plastique blanc, et de « buprenorphine », contenu dans du papier aluminium.
Les faits remontent au 28 décembre 2007 alors que Neeran Boodhoo occupait le poste de garde-chiourme à la prison de Beau-Bassin. Ce jour-là, il attendait son tour pour la fouille habituelle du personnel lorsqu’un plastique serait apparu dans sa casquette, tombée accidentellement par terre. Après « l’incident », l’officier se serait immédiatement emparé du plastique pour aller ensuite le cacher. Il serait ensuite revenu pour se soumettre à la fin de l’exercice de fouille. Des policiers ont alors donné l’ordre de fouiller le casier du suspect, dans un autre bâtiment, sans pouvoir cependant mettre la main sur quelconque substance illicite. Jusqu’à ce qu’un officier de police trouve finalement un plastique, enroulé dans du ruban adhésif noir, ressemblant à celui vu en possession de l’accusé, juste à côté de son casier. En ouvrant le plastique, en présence de Neeran Boodhoo – a indiqué l’officier Peeroo, témoin dans l’affaire –, deux sachets ont été découverts : un grand, contenant de la « buprenorphine », et un plus petit, contenant cette fois du cannabis.
Les produits saisis ont ensuite été sécurisés en attendant l’arrivée de la police antidrogue. L’officier de L’ADSU Sumun a alors questionné l’accusé, lequel a nié être le propriétaire de la drogue, refusant du même coup de signer l’enveloppe où celle-ci avait été sécurisée. Devant la Cour, un des officiers présents a affirmé que le plastique contenant la drogue retrouvée près du casier de l’accusé était bien celui qu’il avait laissé tomber lors de la fouille. Problème : un autre officier a affirmé au contraire que le sachet retrouvé près du casier était « plus grand » que celui produit en Cour. A noter enfin que, depuis le jour de l’incident, aucune reconstitution des faits ni de photographies n’ont été faites. Raison pour laquelle l’avocat de l’accusé avait logé une motion demandant de se rendre sur les lieux, requête qui avait été acceptée par la Cour.
Pour sa part, Neeran Boodoo a toujours déclaré ne jamais avoir été en possession de drogue. Selon sa version, rien n’avait été retrouvé sur lui lors de l’exercice de fouille. Mais à un moment, dit-il, il aurait réalisé qu’il ne portait pas sa matraque. Il se serait donc absenté pour aller la chercher sur sa motocyclette avant de revenir pour terminer la fouille. Les officiers lui auraient ensuite demandé de les suivre vers son casier, où aucune drogue n’a été trouvée. De fait, l’accusé dit avoir été « surpris » lorsque, tout à coup, un officier a brandi un sachet contenant de la drogue avant de le remettre à un officier de l’ADSU quelques minutes plus tard.
Dans son jugement, la magistrate a pris en compte le fait qu’aucun officier n’était parti à la recherche de Neeran Boodoo lorsque celui-ci s’est absenté pendant sa fouille. De fait, il n’existe, selon elle, aucune preuve que l’accusé aurait effectivement dissimulé un plastique contenant de la drogue. La magistrate fait enfin aussi ressortir que le plastique produit en Cour n’a pas été clairement identifié, celui-ci paraissant « plus petit » que celui ayant été sécurisé près du casier de Neeran Boodoo. Pour toutes ces raisons, la juge a décidé d’accorder le bénéfice du doute à l’accusé.

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