POST-EDILSON : Peu de dégâts aux plantations mais les prix continuent à augmenter

Le cyclone Edilson n’aura pas fait de gros dégâts aux plantations de légumes à travers le pays mais l’on constate quand même que les prix continuent d’augmenter au marché. Cela en raison d’un manque de légumes pour diverses raisons — fêtes de fin d’année, cyclone Bejisa en janvier, grosses pluies, température et humidité en hausse à cause des aléas climatiques sont mis en cause pour expliquer la quantité insuffisante de légumes sur les étals.
Kritanand Beeharry, planteur, dit avoir constaté peu de dégâts dans les champs sauf, peut-être, dans l’est du pays qui était plus exposé à Edilson. Mais, selon lui, le problème se pose à partir de maintenant : « La hausse de la température et de l’humidité constitue une menace directe aux plantes car les maladies vont proliférer dans trois ou quatre jours. Il faut utiliser des pesticides dès maintenant. L’anthracnose, blight et autres maladies sont des ravageuses. Il faut donc protéger les plantes très vite pour qu’on puisse continuer à avoir des légumes au marché », déclare-t-il. Les plantes sont bien présentes dans les champs, selon lui, mais il y a un problème de pollinisation avec le manque d’abeilles et autres insectes effectuant ce travail dans les plantations. « Le climat, le mauvais temps, les pluies, la chaleur ont tué tant les bons insectes que les mauvais », fait-il ressortir. « Même si certaines abeilles ont continué à polliniser les plantes, les pollens qu’ils ont déposé sur les fleurs ont été lavés par les pluies. » La production est donc retardée.
Les mouches des fruits continuent également à ravager les plantations, dit M. Beeharry, qui met en garde les agriculteurs contre leur prolifération après le passage d’Edilson. « Les larves sont présentes actuellement dans les fruits abîmés. Elles sentent bien ce qui se passe à l’extérieur, que le cyclone est passé, que la température est en hausse et qu’il faut sortir. Zot pou revolte pou sorti aster, zot pou sorti avek laraz », explique notre interlocuteur. Un autre problème qui affecte les agriculteurs après le passage d’un cyclone est la perte de minéraux des terres à cause des pluies. Il faut donc “refaire” la terre en appliquant des fertilisants.
Avant même le passage d’Edilson, les légumes étaient devenus rares au marché, à part l’aubergine et la pomme d’amour qui arrivaient en quantité suffisante mais étaient vendus à des prix variant entre Rs 50 et Rs 80 le demi-kilo pour la pomme d’amour et entre Rs 20 et Rs 30 le demi-kilo pour l’aubergine. Les autres légumes arrivaient en quantité insuffisante. Des maraîchers au marché de Port-Louis affirment n’avoir obtenu qu’une vingtaine de kilos de lalo, de voëme et d’autres légumes par jour depuis le début de l’année. Ce qui explique la hausse des prix dont celui du chouchou qui est vendu à Rs 35 et le giraumon à Rs 30 le demi-kilo.
Kripaloo Sunghoon, animateur de la Small Planters Association (SPA), estime, lui aussi, qu’il n’y a pas eu trop de dégâts dans les plantations dans le Nord, sauf, dit-il, « des légumes fins tels le cotomili, les échalotes dont les prix seront certainement en hausse. » Commentant les prix forts des légumes au marché, il affirme qu’il y a moins de plantations en ce moment dans le pays.

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