LE PR CHRISTOPHER BARRY BUNKER : « Un traitement précoce des lésions génitales masculines permet d’éviter des séquelles »

Le Pr Christopher Barry Bunker, Consultant Physician Dermatology de l’University College Chelsea et de Westminster Hospitals de Londres, à Maurice sur invitation du Premier ministre, Navin Ramgoolam, a donné une conférence au centre Vivekananda à Pailles sur les maladies de la peau génitales chez l’homme et chez les personnes vivant avec le vih/sida, dont la peau est la première affectée par le virus du sida. Le Professeur a mis l’accent sur un diagnostic et une prise en charge médicale précoce afin d’éviter les séquelles et à terme, des lésions cancéreuses. Le Premier ministre et le ministre de la Santé, Lormus Bundhoo, ont assisté à la conférence qui fait partie du programme de formation continue des médecins mauriciens.
Le Pr Bunker a indiqué que les dermatoses du pénis doivent être traitées afin de réduire les dysfonctionnements sexuels et urinaires. Il a cité une variété de lésions de la peau qui peuvent affecter l’organe génital masculin, à savoir le psoriasis, le lichen sclerosus et d’autres affections dermatologiques et des inflammations accompagnées de démangeaisons, de saignement, de douleurs, d’atrophie, de tâches blanches. « Une évaluation systématique de ces affections est importante », a déclaré le Pr Bunker.
Les maladies de peau génitales chez l’homme sont associées à des traumatismes et à la chirurgie urologique. Elles sont traitées principalement, dit le Pr Bunker, par des pommades stéroïdes et rétinoïdes et des substitutifs au savon. Le diagnostic et le traitement systématique de ces lésions permettent de réduire le risque de carcinome, un cancer du pénis très rare mais dont la mortalité est élevée en raison d’un diagnostic tardif. Ce type de cancer constitue 1 % des cancers aux États-Unis, 400 cas, et 1 000 morts en Grande-Bretagne, et 10 % à 12 % dans les pays sous développés, en particulier ceux où la circoncision est pratiquée.
Maurice, a indiqué le Dr Pavaday, directeur des services de Santé, a une incidence comparable à celle des pays développés. Les facteurs de risques sont une hygiène insuffisante, le tabagisme, des inflammations chroniques, le vih. « C’est une maladie que l’on peut prévenir », a indiqué la Pr Bunker.
Par ailleurs, la peau est l’organe le plus communément affectée par le vih/sida en raison de déficiences immunitaires, explique le Professeur. Il recommande un diagnostic précoce et un traitement aux antirétroviraux des patients porteur du vih. « Un diagnostic tardif entraîne de graves séquelles », a-t-il expliqué. Les personnes vivant avec le vih/sida sont susceptibles de développer des tumeurs, lymphomes, sarcome de Karposi, des cancers oraux ou génitaux, un psoriasis et une acné sévère, des mycoses des ongles et des pieds notamment, d’allergies, la cheilitis (affectant les lèvres) et à long terme un risque de cancer.
« Des candidoses vaginales récurrentes sont le signe le plus commun d’une infection du vih/sida chez la femme », a indiqué le Pr Bunker. Les personnes infectées par le vih/sida sont susceptibles aussi de souffrir de démangeaisons (prurit), d’urticaire, de photosensiblité, de perte de cheveux. Un diagnostic tardif de l’infection par le vih entraîne de sévères séquelles, dont la démence et la gangrène de Fournier, a expliqué le Professeur. Le Pr Bunker est partisan de tests de routine du vih/sida.
Le Dr Pavaday a pour sa part indiqué que l’incidence du vih/sida à Maurice est de 0,97 % et que cette incidence diminue suite au programme d’échange de seringues et le traitement de substitution à la méthadone chez les toxicomanes.

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