Pravind Jugnauth à Curepipe : « Mo pena lintansion rapros mwa ek Bérenger »

À Curepipe hier, dans la circonscription No 17, où l’Alliance Morisien organisait un congrès régional, Pravind Jugnauth a choisi de répondre aux allégations à l’effet que le MSM et le MMM auraient conclu un accord « anba latab », affirmant n’avoir « aucune intention » de travailler avec Paul Bérenger. « Mwa, mo pa pou kapav travay ek Paul Bérenger. Mo pena okenn lintansion rapros mwa ek li », a-t-il déclaré. Le MMM était également la cible des principaux orateurs hier, notamment de sir Anerood Jugnauth, Ivan Collendavelloo et Steven Obeegadoo.

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Pour Pravind Jugnauth, durant son mandat de deux ans et demi, « Maurice est devenue un véritable chantier ». Et d’énumérer la construction de routes, de ponts modernes, de complexes sportifs modernes, d’infrastructures pour la santé, dont le nouvel hôpital ENT et l’hôpital pour le cancer, en construction. « La construction d’un nouvel hôpital des yeux est aussi prévue bientôt, et un hôpital universitaire à Flacq. Il y a eu également l’arrivée du Metro Express, dont la première phase est déjà complétée », dit-il.

« Dan tigit letan, nou finn realize bann proze extraordiner ! », a lancé l’ancien Premier ministre. Et de comparer ce qu’il a fait avec les réalisations de l’ancien gouvernement travailliste, observant que la route Terre-Rouge/Verdun a « dégringolé » après quelques mois et que la “ring road” à Port-Louis « s’est écroulée avant qu’elle soit opérationnelle » alors que le Bagatelle Dam, lui, « a fuité ». Ce qui fait que son coût de construction a doublé, dit-il, passant de Rs 3,1 milliards à Rs 6,2 milliards.

Selon Pravind Jugnauth, la question est de savoir « où est passé tout cet argent », reprenant : « Se enn lexanp kler ki montre ou inn pran komision ! » Il s’est aussi appesanti sur la lutte menée par son gouvernement contre le trafic de drogue et a accusé l’Alliance Nationale de vouloir légaliser le gandia « pour fer zenes roul dan nisa ». À ce propos, il a rappelé les relations entre Cindy Legallant, condamnée pour trafic de Subutex, et Richard Duval, candidat de l’Alliance Nationale au No 12.

S’attaquant au MMM,  le leader orange a estimé que « les têtes pensantes de ce parti sont passées à l’Alliance Morisien » et que ce parti est devenu « une coquille vide et un parti familial ». Il a cité le cas d’Ivan Collendavelloo, de Steven Obeegadoo, d’Alan Ganoo, de Kavy Ramano et de Françoise Labelle, qui ont choisi de le soutenir, dit-il, avant d’accuser Paul Bérenger de « n’avoir pas soutenu ni le projet de loi sur la réforme électorale, ni la loi sur le financement des partis politiques ». Aussi invite-t-il les « militan koltar » à « ne plus suivre Paul Bérenger ». Il en a également profité pour nier toute possibilité d’alliance avec le MMM. « Zot pe dir nou pou al fer lalians ek MMM. Mwa, mo pa pou kapav travay ek Paul Bérenger. Mo pena lintansion rapros mwa ek li ! »

Il a par ailleurs aussi longuement attaqué Navin Ramgoolam, rappelant que « kan ouver so kof, larzan koule kouma larivier ». Il a aussi rappelé comment la compagnie Dufry, spécialisée dans les produits “duty free”, avait payé des commissions de l’ordre de Rs 85 M à la société Frydu, appartenant à Nandanee Soornack et Rakesh Gooljaury, en raison de leurs relations. Enfin, Pravind Jugnauth a critiqué Xavier-Luc Duval, qui s’est joint à Ramgoolam après l’avoir critiqué pendant des années. Le Premier ministre sortant a conclu en se disant « confiant que la masse silencieuse » penchera en sa faveur.

Ivan Collendavelloo s’est lui aussi attaqué à Paul Bérenger qui, a-t-il dit, « est obligé de faire du porte-à-porte » au No 19. Il lui a reproché de « n’avoir pas adopté » les lois sur la réforme électorale et le financement des partis, et s’est longuement appesanti sur un chèque de Rs 10 000 qu’aurait touché Paul Bérenger en 2014.

Pour sir Anerood Jugnauth, le choix du prochain Premier ministre sera entre Pravind Jugnauth et Navin Ramgoolam, estimant en effet que le leader du MMM, Paul Bérenger, « est hors-jeu » pour prétendre à ce poste. « Si kikenn krwar ladan, fode latet inn savire ! », lance-t-il. Selon lui, la population devra opter pour « la continuité et le progrès », avec Pravind Jugnauth, ou, de l’autre côté, avec Navin Ramgoolam, « ce sera une aventure où l’avenir de tout un chacun sera hypothéqué ». Et de reprendre : « « Li pou amenn ou ver la mizer nwar. Sa fwa-la, zame ou pa pou sorti. Zame pei-la pa pou lev latet si le gouvernement est confié à Navin Ramgoolam une nouvelle fois. » Il a aussi rappelé à ceux présents les mesures impopulaires prises par Rama Sithanen alors que ce dernier était ministre des Finances, comme la taxe sur les intérêts bancaires, la National Residential Property Tax et l’élimination de la subvention partielle pour les examens de SC et de HSC.

Pour sa part, le candidat au No 17 Kenny Dhunoo a avancé que le pays est « un vaste chantier » et affirme que « le plus grand terminal » du Metro express sera à Curepipe. Eddy Boissézon a invité pour sa part les électeurs « à prendre une décision judicieuse » en faisant le choix du prochain gouvernement, arguant que le scrutin « aura une conséquence sur la vie de tout un chacun pour les 50 prochaines années ».

Enfin, pour Steven Obeegadoo, dont les quelques partisans brandissaient un drapeau vert, « voter pour le MMM constitue à donner un vote au Parti travailliste ». Il a estimé que le but du MMM est « de faire élire en groupe des députés, qui pourraient par la suite choisir entre le MSM et le PTr ».

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