‘Preliminary Insights’ de la MCB : Pressions accrues sur les revenus du GM !

Un document du MCB Group en date d’hier brandit la menace d’un déficit de la balance des paiements, la première en quinze ans

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Le ministère des Finances procède à des coupes de 17% au lieu des 10% annoncés initialement dans les dépenses des ministères pour le prochain budget

Le taux de dépréciation de la roupie par rapport au dollar US, à l’euro et à la livre Sterling varie de 13,1% à 9%

En marge de la décision du ministère des Finances de procéder à des coupes de 17% dans les dépenses publiques, notamment celles des ministères pour le prochain exercice financier, le Think tank du MCB Group, mené par le Chief Strategy Officer, Gilbert Gnany, met en exergue les pressions accrues sur les finances publiques avec la pandémie de COVID-19. Ces Preliminary Insights sur les répercussions économiques du nouveau coronavirus, établis par le MCB Group, relèvent que Maurice devra se préparer à essuyer un déficit de la balance des paiements, soit pour la première fois en 15 ans. La situation s’annonce également des plus compliquées au tableau de change de la roupie avec un taux de dépréciation variant de 13,1% à 9% par rapport aux principales devises étrangères, notamment le dollar américain, l’euro et la livre Sterling, au cours des derniers douze mois. Face aux sombres perspectives pour Maurice, le Chief Strategy Officer du MCB Group, qui préside également le Sub-Committee sur l’Economic Recovery de Business Mauritius, plaide que « it is important that dynamic collaboration between public and private stakeholders is maintained to resolutely overcome the headwinds and challenges faced by the nation”.

Avec la date-limite pour les ministères et autres corps parapublics de soumettre leurs Budget Estimates pour 2020/21, arrivant à échéance durant le week-end, le ministère des Finances a pris la décision de serrer davantage la vis. Ainsi, la directive en date du 2 mars dernier, sous forme de Circular Letter No 2 de 2020, pour une réduction de 10% des dépenses publiques, a été revue et corrigée, avec des coupes de 17% opérées dans les Preliminary Estimates. C’est ce qu’a appris Le Mauricien de sources concordantes, affirmant que les ministères n’ont pas été informés à ce jour officiellement de cette nouvelle étape de l’opération « ser-sintir » en prélude à la présentation du premier budget signé Renganaden Padayachy, ministre des Finances. En parallèle, les recrutements dans le secteur public devra également connaître un net ralentissement au cours des prochains mois même face à une montée du chômage.

En tout cas, l’analyse du MCB Group, intitulé « COVID-19 Economic Implications for Mauritius » en date du 15 avril, jette un éclairage sur les répercussions au niveau des finances publiques. Dans cette perspective, en raison de ces pressions énormes, le MCB Group n’écarte pas la possibilité d’un déficit de la balance des paiements, soit pour la première fois en 15 ans, comme pour bien faire la démonstration de la gravité de la situation. « There is a high likelihood that the balance of payments will turn into deficit for the first time in nearly 15 years », avertit le MCB Group sans quantifier pour l’instant le montant de ce déficit par rapport au Produit intérieur brut (PIB).

A ce même chapitre, le Chief Strategy Officer de la plus importante banque commerciale avance que « fiscal metrics are anticipated to be impacted by dampened revenue collection of the government amidst the difficult context and higher expenditures linked to support measures. Of note, in the context of the April update to the World Economic Outlook database, the IMF projects that the General Government net lending/borrowing in Mauritius would deteriorate to -10,6% of GDP in 2020 (compared to -6,5% in 2019) before declining to -5,9% of GDP next year.”

Au tableau du taux de change de la roupie, la pression accrue est palpable, le quantum de dépréciation étant de 13,1% par rapport au dollar américain, de 9,9% pour l’euro et de 9% pour la livre sterling d’une année à l’autre. Les prévisions sont que la tendance au glissement de la roupie devra se poursuivre au lieu d’un renversement. « Pressures are likely to be exerted on the availability of foreign currencies in the economic system, » souligne le MCB Group.

Le document du MCB Group se penche également sur les conséquences de la crise économique découlant de COVID-19 sur le front socio-économique, dont « pressures on the ability of business operators to sustain employment across specific economic sectors amidst declining business operations ». Mention est également faite que « confinement is bringing to surface the vulnerability of the informal sector and the self-employed population who are dependent on day-to-day earnings, although the authorities have provided some relief in those respects. »

Au chapitre macro-économique, tout en s’appesantissant sur le fait que « the impact will depend on the duration and severity of the crisis as well as the success of likely capacity enhancements by the authorities » le MCB Group s’aligne sur la thèse de la contraction d’au moins 6,8% du taux de croissance pour 2020 avec le point mort d’au moins six mois pour le tourisme.

«The Mauritian economy is, in all likelihood, anticipated to register a notable contraction this year, with the IMF forecasting a negative growth of 6.8% in its recently-updated World Economic Outlook database. On the other hand, an important rebound in GDP growth can be foreseen for 2021 as per the current base case scenario, though some sectors, such as tourism, would take some time to return to pre-pandemic levels », fait ressortir Gilbert Gnany.

Le MCB Group se félicite des premières mesures mises en œuvre par le gouvernement mais ajoute que  « overall, effectively confronting and mitigating the economic damage befalling on Mauritius calls for ambitious, broad-based and coordinated support measures – along the lines of the sizeable stimulus packages deployed by several countries worldwide – with a view to attending to people’s needs, protecting employment and ensuring that businesses remain afloat. » Dans la conjoncture, le leader dans le secteur bancaire rappelle que « along the way, a key priority is to reduce stresses on the financial system and uphold supply of credit to the real sector. »

En conclusion à ces Preliminary Insights, susceptibles d’être Updated de manière régulière et au fur et à mesure que la situation évolue, le MCB Group lance un appel à la concertation à la collaboration de tous les Stakeholders – be it the Government, regulators, businesses, employees or the wider population – pour conjuguer leurs efforts « to deal with and adjust to the post-COVID era, with its new normals and realities.»

A ce titre, le Chief Strategy Officer exhorte que « whereas the above responses should – along with the country’s strong fundamentals (e.g. comfortable reserves position and institutional strength) – help the Mauritian economy to recover at a sustained pace, it is important that dynamic collaboration between public and private stakeholders is maintained to resolutely overcome the headwinds and challenges faced by the nation. »
À ce jour, sur le plan des répercussions économiques de la pandémie de COVID-19, il est plus que prématuré, voire même imprudent, de dire Ite Messa Est…

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