POUR PRÉSERVER L’HÉRITAGE NATUREL: AKNL propose un projet de tourisme alternatif

L’idée a été évoquée lors des consultations prébudgétaires avec le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, récemment. La plateforme Aret Kokin Nu Laplaz (AKNL) invite le gouvernement à apporter son soutien aux planteurs et habitants des villages côtiers pour développer des projets touristiques à petite échelle. Une telle initiative, disent les animateurs, permettra de préserver notre héritage naturel et cadre avec la vision du gouvernement de soutenir les petites et moyennes entreprises.
Mettre en place un « small scale tourism scheme ». Telle est la proposition d’AKNL auprès du ministère des Finances. Ce plan, soutenu par la MauBank, la SMEDA, la MTPA et la Tourism Authority, entre autres, serait adressé aux planteurs et villageois des régions côtières. Le projet prévoit un complexe de 10 lodges de 550 m², avec des installations photovoltaïques sur les toits, sur une superficie totale d’un arpent. Le coût total d’un tel projet est évalué à Rs 20 millions.
L’esprit derrière une telle initiative est de permettre aux habitants de participer au développement économique de leur localité, tout en préservant l’héritage naturel de la région sud. Pour cela, AKNL invite le gouvernement à appliquer les dispositions de la National Development Strategy. « Le gouvernement a investi Rs 400 millions de l’argent public dans les infrastructures pour permettre aux grands groupes hôteliers de développer leurs projets, notamment aux Salines, Rivière-Noire. Si le gouvernement peut donner autant de soutien aux grands groupes hôteliers, pourquoi pas aux petits planteurs et villageois pour des projets à petite échelle ? » souligne le collectif.
Dans la foulée, AKNL souhaite également que la MTPA émette un label spécial pour le tourisme sur la côte sud. Le gouvernement est aussi invité à bannir la construction de nouveaux hôtels dans cette région de l’île.
Par ailleurs, le collectif attire l’attention du gouvernement sur l’importance du parc marin de Blue-Bay et du site de Mare-aux-Songes. Il est suggéré d’inviter une équipe de la Ramsar Advisory Mission pour évaluer la situation par rapport aux projets de développement dans ces deux régions. AKNL propose également la mise sur pied d’un nouveau comité national Ramsar avec une représentation de la société civile.
De même, le collectif suggère que Mare-aux-Songes soit protégé comme un site de patrimoine mondial de l’Unesco. « Ne pensez pas que notre approche est au détriment du développement économique et de la création d’emploi. Au contraire, nous pensons que beaucoup de touristes seraient déçus de venir à Maurice pour voir le parc marin en mauvais état ou constater que le site des dodos n’est plus qu’un petit musée coincé entre les villas ». AKNL lance un appel à ne pas détruire « notre richesse reconnue mondialement et qui peut attirer des milliers de visiteurs ».
Le collectif cite les exemples de Tubbathaha Reefs Natural Park aux Philippines, Abrohlos Marine National Park au Brésil, tous deux sites Ramsar et le berceau de l’humanité, en Afrique du Sud, site du patrimoine mondial de l’Unesco.

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