Pressions de mise malgré le départ

L’opposition parlementaire multiplie les contacts en vue de pousser à l’institution d’une commission d’enquête sur l’axe Sobrinho/GM

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Le leader de l’Opposition: « Les traitements accordés au groupe Sobrinho par la FSC et le BoI dépassent les pouvoirs d’influence de la présidente de la République »

Lakwizinn de l’Hôtel du GM appréhende des “Farewell Damage’ de la State House jusqu’au départ d’Ameenah Gurib-Fakim de la State House vendredi

À la faveur d’un faux pas constitutionnel en violation de la section 64 de la Constitution avec l’institution de la commission d’enquête Moollan, la présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, a jeté l’éponge samedi. Par le truchement d’un de ses conseils légaux, Me Yousuf Mohamed, Senior Counsel, d’une déclaration suivie d’une lettre de démission officielle en début de soirée de samedi à la Speaker de l’Assemblée nationale, Maya Hanoomanjee, elle a fixé son départ de la State House à vendredi midi. Ce développement majeur n’a pas pour autant atténué la tension sur le plan politique. Pour sa part, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, sur les conseils de Lakwizinn de l’Hôtel du gouvernement par rapport à des éventuels Farewell Damage de la State House jusqu’à vendredi, se garde de faire des commentaires sur la démission du chef de l’État. Par contre, dans les rangs de l’opposition, l’on revient à la charge avec des pressions exercées sur le gouvernement en vue d’instituer une commission d’enquête sur la connexion Sobrinho Alvaro et l’Hôtel du gouvernement. À ce jour, le Premier ministre résiste à cette démarche même si officiellement, les options restent ouvertes.

Dès ce week-end, le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, remet sur le tapis la demande en faveur de cette commission d’enquête en vue d’apporter un éclairage sur les zones d’ombre de la présence et des dessous de l’affaire Alvaro Sobrinho. Tout en faisant état de la répercussion négative des derniers événements présidentiels sur le plan international, il ne manque de souligner des Dark Spots politiques à élucider. « Les traitements accordés par la Financial Services Commission avec l’octroi de l’Investment Banking Licence au groupe Sobrinho, la pierre angulaire du scandale, de même que ceux du Board of Investment avec des Clearances pour des placements immobiliers de plus de Rs 1milliard à Royal Park, Balaclava, dépassent de loin les pouvoirs d’influence de la présidente de la République. Il y a d’autres influences politiques, qui ont pesé de tout leur poids en faveur de Sobrinho. Certains l’ont protégé et d’autres l’ont aidé. Et il faut les démasquer. Ce n’est qu’une Commission d’enquête qui pourra le faire », fait-il comprendre.

« J’espère que l’opposition va travailler dans la même direction dans la conjoncture », a poursuivi le leader du PMSD avant de commenter la démission annoncée d’Ameenah Gurib-Fakim. « C’est un jour noir pour le pays. Nous suivons les pas de Robert Mugabe et de Jacob Zuma. Au lieu de faire face à la motion de destitution et au tribunal qui devait être institué, la présidente de la République a préféré sortir par la petite porte. Je regrette le fait qu’elle n’ait pas fait face à ses détracteurs et n’ait pas dénoncé les vrais coupables dans les ramifications d’Alvaro Sobrinho à Maurice. Nous exercerons une forte pression pour que toute la lumière soit faite sur les ramifications d’Alvaro Sobrinho à Maurice », a-t-il ajouté.

De son côté, Reza Uteem, leader adjoint du MMM, a pour sa part affirmé que son parti accueillait cette démission favorablement. « La présidente a évité la présentation par le Premier ministre d’une motion de destitution au Parlement. Malgré sa démission, nous insisterons pour qu’il y ait une commission d’enquête avec les pleins pouvoirs afin de faire la lumière sur l’affaire Sobrinho dans le pays », a-t-il dit. Il était rejoint dans ce sens par Ajay Guness.

Satish Faugoo, ancien ministre de la Justice et membre du PTr, a observé que « la République de Maurice était entrée dans une crise constitutionnelle sans précédent ». Et de poursuivre : « Il y avait un flou sur ce qui s’est passé. Toute la population et les partis de l’opposition exigent désormais que toute la lumière soit faite autour de l’affaire Sobrinho. Tout laisse croire qu’il y a eu un arrangement entre le gouvernement et la présidente. On attend toujours la réaction du Premier ministre à ce sujet. En tant que légiste, je considère que la démission de la présidente est bonne pour la stabilité du pays. Il nous reste à savoir qui sont les vrais coupables dans les ramifications d’Alvaro Sobrinho à Maurice. »

Le député indépendant de l’opposition Kavi Ramano, joint sa voix à la demande de l’opposition. « Le public doit tout savoir sur les démarches d’Alvaro Sobrinho sur le sol mauricien, ainsi que tirer au clair si ce dernier a bénéficié de quelconque faveur de la part des autorités », a-t-il déclaré ce matin au Mauricien.

La balle de la prochaine étape par rapport à la commission d’enquête se trouve dans le camp du gouvernement. « Depuis les premières dénonciations de l’octroi de l’Investment Banking Licence à Alvaro Sobrinho, les preuves, justifiant que le gouvernement must come clear dans l’affaire Sobrinho, ont été étalées sur la place publique », affirme-t-on dans les rangs de l’opposition devant la première réaction timide du Premier ministre.

Au niveau de Lakwizinn du gouvernement, la principale appréhension entretenue depuis le week-end s’articule autour des éventuels « Farewell Damage », d’autant plus que des Senior Advisers sont conscients des Lake Ferblan dans le clan des VVIPs de la classe politique ou encore des cadres des différentes institutions financières qui auraient bénéficié de faveurs, directement ou indirectement du multimilliardaire controversé, Alvaro Sobrinho. À l’Hôtel du gouvernement, on reste évasif sur l’utilisation des huit véhicules d’Alvaro Sobrinho African Asset Management Ltd (dont le nom a changé depuis, après la polémique de 2017 en AS African Asset Management Ltd). Ces huit véhicules, dont deux Nissan Juke, deux Jaguar F-Pace et quatre Land Rover, auraient été mis au service de plusieurs Top Guns. Il y a encore les correspondances officielles de la State House au Prime Minister’s Office où Ameenah Gurib-Fakim informait les autorités compétentes des interventions financières dans les activités de Planet Earth Institute.

Répondant à ces pressions, qui devront monter crescendo jusqu’à la rentrée de l’Assemblée nationale du mardi 27, l’Inner Circle de Pravind Jugnauth, laissait entendre ce matin que le PM, « fera ce qu’il y a de mieux à faire » au cas où il y aurait des preuves à sa disposition.

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