Ce syndicat lancera bientôt une campagne d’affichage pour sensibiliser les jeunes sur les méfaits de la toxicomanie
Des enseignants des collèges privés se disent « inquiets » devant le comportement « anormal » de certains jeunes, craignant qu’ils ne soient sous l’emprise de drogues synthétiques et qu’ils en consomment en dehors de l’école. Selon l’Union of Private Secondary Education Employees School (UPSEE), ses membres lui parlent régulièrement de ce problème, d’où l’appel du syndicat au ministère de l’Éducation pour réunir les “stakeholders” afin de voir de quelle manière l’école peut apporter sa contribution dans le combat contre la consommation de stupéfiants.
L’UPSEE souligne que la consommation de drogue se fait en dehors de l’école mais que ses répercussions sur la vie scolaire du jeune sont tangibles. « Selon nos membres, il n’est pas normal que des jeunes tombent en syncope et que d’autres souffrent régulièrement de maux de tête ou vomissent. Si les jeunes attribuent leur malaise au fait qu’ils n’ont pas mangé avant de venir à l’école, nos enseignants soupçonnent autre chose, d’autant que certains se montrent agressifs dans leurs attitudes », explique Bhojeparsad Jugdambi, le président de l’UPSEE.
Dans certaines écoles, dit-elle, il y a des cas d’absence de longue durée chez des élèves tandis que d’autres abandonnent carrément l’école en milieu d’année, et ce sans que leurs parents informent des raisons réelles de leurs absences. « Certains parents viennent dire que leurs enfants sont malades mais sans plus de détails. Dans de nombreux cas, l’école n’a aucun contact avec les parents des élèves qui s’absentent. S’ils venaient dire à l’école en toute franchise les problèmes qu’ils ont avec leurs enfants, on aurait pu les aider à trouver des solutions », affirment les dirigeants de l’UPSEE. Ils citent le cas d’un élève de 13 ans, fréquentant un collège situé en périphérie de la capitale. « Celui-ci s’est absenté depuis le 13 janvier, soit quelques jours après la rentrée et il n’est revenu à l’école que début mai.
Lorsque la direction de l’école et ses enseignants lui ont demandé de justifier son absence, il est reparti de l’école pour ne plus revenir. On raconte que les rares fois où il était en classe cette année, il avait un comportement agressif et utilisait un langage ordurier envers ses enseignants et ses camarades de classe. » Toujours sur la base de témoignages des enseignants, l’UPSEE fait état de la présence d’individus nullement concernés par la vie scolaire et qui rôdent autour de certaines écoles à l’heure de la récréation et à la sortie des classes. « On craint fort que ce soit des dealers de drogue qui attendent les élèves pour leur refiler leurs produits », pensent les dirigeants de l’UPSEE.
Elle félicite les Ong œuvrant dans le domaine de la prévention pour leur dévouement. Cependant, force est de constater, selon ce syndicat, que les causeries organisées de temps à autre dans les établissements scolaires « se révèlent suffisantes » pour convaincre les jeunes de ne pas se laisser tenter par la drogue. Ce syndicat insiste ainsi sur « l’urgence d’une action collective » au niveau du secondaire car « l’avenir des jeunes et celui du pays sont en jeu ».
Le président de l’UPSEE ajoute : « Que nous travaillons dans un collège d’État ou privé, tout dimounn bizin met latet ansam e nou al dan mem direksion kont ladrog. » Ce syndicat estime nécessaire une « rencontre de tous les “stakeholders” » avant de préciser qu’il enverra la semaine prochaine une lettre au ministère de l’Éducation pour lui demander de considérer sa proposition dans cette direction. L’UPSEE envisage aussi d’organiser une campagne d’affichage dans des collèges privés pour sensibiliser les élèves sur le problème. Elle s’appuiera sur l’expérience de ses membres engagés dans des activités sociales concernant directement les jeunes et sollicitera l’aide du Youth Network.