Prévisions météorologiques : Des « flash floods » jusqu’à demain

Le nord accablé par les averses, avec une pointe de 156,3 mm en 24 heures, dont 115 mm entre 16h hier et 4h ce matin, 151,2 mm à Mon-Loisir Rouillard, 116 mm à Bois-Mangues et 95 mm à Port-Louis

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– Intervention des sapeurs-pompiers, de la NCG et de la SSU à Fond-du-Sac, avec une cinquantaine de maisons inondées hier

Les dernières prévisions établies par la station météorologique de Vacoas font état de nouveaux risques de “flash floods” affectant le pays jusqu’à demain au moins. Selon les indications, pour les prochaines 24 heures, les régions du plateau central et du sud-est sont sous la menace de fortes pluies. Toutefois, la Météo préfère ne pas prendre de risques en identifiant les régions concernées, parlant de « nouveaux développements nuageux sur l’île ». Au cours des dernières 24 heures, le nord a été accablé par de fortes averses, notamment le village de Fond-du-Sac et une partie de Goodlands, une nouvelle fois inondés, avec des interventions d’urgence des sapeurs-pompiers, des éléments de la Nationale Coast Guard et de la Special Supporting Unit pour secourir les sinistrés. Ainsi, devant les risques de fortes pluies, le ministère de l’Education a pris la décision de fermer toutes les institutions scolaires, soit du préprimaire au tertiaire. D’autre part, le compte à rebours des 100 jours pour les prochains Jeux des Îles de l’océan Indien (JIOI) a connu un faux départ au Caudan hier en début de soirée.

Même si des éclaircies pourraient faire leur apparition en fin de journée ainsi que dans la nuit de mercredi à jeudi, la Météo prévoit que d’autres masses nuageuses devraient se former en cours de journée, avec un retour des “flash floods” sur le plateau central et le sud-est dès demain matin. « Il y a des risques que ces fortes averses affectent d’autres régions de l’île, dépendant de l’évolution des conditions atmosphériques dans les prochaines heures », confirmait-on du côté des prévisionnistes ce matin.

Toutefois, au cours des dernières 24 heures, de fortes pluies se sont abattues sur le nord de l’île. À titre d’indications, la région de Riche-Terre a enregistré 156,3 mm de pluies en 24 heures alors que le cumul pour 12 heures entre 16h hier et 4h ce matin est de 115 mm de pluies. Au cours de ce même laps de temps, alors que les “flash floods” étaient plus intenses entre 16h et 20h hier, la pluviométrie dans la partie nord s’établissait comme suit :

– Bois-Mangues : 116 mm

– Mon-Loisir/Rouillard : 1045 mm

– Port-Louis : 95 mm

– Pamplemousses : 64 mm.

La région de Pointe-aux-Canonniers, qui continuait à être sous la pluie ce matin, avait, elle, reçu 98,6 mm en 24 heures, suivie de celles de Nouvelle-Découverte (111 mm), du Domaine Les Pailles (73 mm) et de Belle-Mare (68,7 mm). À l’ouest et au sud, le contraste était évident avec, à 4h ce matin, seulement 3 mm de pluies enregistrés à Saint-Félix et 6,8 mm à Rivière-Noire.

De son côté, le National Emergency Operations Command du National Disaster & Risk Reduction Centre (NDRRMC) a rehaussé l’alerte depuis mardi après-midi, celle-ci passant au niveau 2. Des éléments de la police ont été appelés à intervenir à plusieurs occasions. Depuis hier matin, les Mauritius Fire Rescue and Services ainsi que la Special Mobile Force sont respectivement sortis à 28 et 9 reprises afin d’évacuer des familles affectées par la montée des eaux à Triolet et Cottage, la route de cette dernière région étant même complètement impraticable du fait de l’accumulation d’eau. Ce matin, le NEOC a néanmoins confirmé que le niveau d’eau avait fortement baissé à Cottage et que la situation était revenue à la normale. Toutefois, pour rassurer les habitants, une équipe de la SMF est restée sur place en vue d’une éventuelle évacuation rapide des habitants.

Hier soir, les pompiers sont également intervenus à Fond-du-Sac pour évacuer l’eau accumulée dans les cours. Les éléments de la National Coast Guard et de la Special Support Unit ont également été dépêchés sur place pour prêter main-forte. Les Emergency Centres ont même ouvert leurs portes dans les régions affectées par les grosses averses. Selon le responsable de communication auprès du NDDRMC, les familles affectées ont cependant préféré se réfugier chez leurs proches.

L’avis de pluies torrentielles a par ailleurs obligé le ministère de l’Éducation à émettre un communiqué afin d’informer la population qu’il n’y aurait pas classes ce mercredi. De fait, toutes les écoles préprimaires, primaires et secondaires, ainsi que les universités et les centres de formations seront fermés.

Priya (Goodlands) : « Le cauchemar recommence ! »

Pour cette jeune maman de trois enfants, l’après-midi de ce 9 avril a été « à nouveau un cauchemar ». Priya travaille dans un bureau de la capitale et son mari étant employé à l’étranger, elle vit à Goodlands avec ses parents.

Fin de l’année dernière, la jeune femme avait vu toutes ses provisions, meubles et appareils électroménagers endommagés par les pluies torrentielles qui avaient frappé l’île. « En quelques heures, se rappelle-t-elle, lakaz ti inonde net. Manze zanfan, kouch… Tou trempe, gate. Frigider, masin a lave, four. Nous avons tout perdu de ce qui se trouvait au rez-de-chaussée. »

« À peine nous étions remis du calvaire de fin 2018 que la maison s’est retrouvée une nouvelle fois sous les eaux », dit-elle. En rentrant du travail hier, Priya a récupéré ses enfants à l’école et vaquait à ses occupations « comme à l’accoutumée », lorsqu’elle a remarqué qu’un peu d’eau entrait par la cuisine. « Mais nous avons vite fait de nettoyer. » À ce moment-là, continue notre interlocutrice, « rien ne laissait présager le pire ».

Ses parents, ses enfants et elle sont alors sortis « voir dans la rue, chez les voisins, parce qu’on nous a signalé que l’eau avait recommencé à monter ». En rentrant chez eux, ils ont alors eu « la très désagréable surprise » de voir que la cuisine était à nouveau envahie par les eaux. « Heureusement, nous nous y sommes pris à temps pour évacuer l’eau et sauver tout ce qui pouvait l’être ». C’est « à genoux et armée d’une serpillière » que Priya et les siens ont passé la nuit, restant sur leurs gardes, « de peur que l’eau ne remonte une nouvelle fois ». En cause, chez cette employée de bureau : « De mauvaises constructions chez le voisin, ce qui fait que l’eau accumulée chez lui dévale dans notre cour. Pourtant, on lui a archi dit de remédier à la situation. En vain. »

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