PRIVATISATION DE L’EXAMEN DE VÉHICULES : Narendranath Gopee; « Le faux pas du gouvernement »

Réagissant à un communiqué du Conseil des ministres de vendredi dernier faisant état des progrès réalisés jusqu’ici dans le projet de la privatisation des centres d’examen de véhicules (« Fitness Centres ») de la National Transport Authority (NTA), le président de la Federation of Civil Service and other Unions, a soutenu que cette privatisation est « un faux pas du gouvernement ». Affirmant qu’il y a « anguille sous roche », Narendranath Gopee argue que le gouvernement ne peut privatiser un « département rentable » qui lui rapporte environ Rs 30 millions par an.
« J’en appelle au bon sens des ministres et des députés des deux côtés de la Chambre qui seront certainement appelés à débattre prochainement sur cette décision du gouvernement de privatiser les centres d’examen de véhicules (Fitness Centres) de la National Transport Authority (NTA) : partout ailleurs dans le monde on privatise les canards boiteux, les départements qui ne marchent pas. Or, la Vehicle Examination Division de la NTA est rentable. Grâce à ses deux centres actuels (ceux de Plaine-Lauzun et de Forest-Side), elle fait entrer dans les caisses de l’État plus de Rs 30 millions par an. Il y a anguille sous roche. À qui profite le crime ? », s’indigne le président de la Federation of Civil Service and other Unions (FCSOU), dans une déclaration au Mauricien.
Narendranath Gopee réagissait à un communiqué annonçant que le Conseil des ministres a pris note des progrès réalisés jusqu’ici dans ce projet de la mise sur pied de trois centres privés d’examen de véhicules à Forest-Side, Plaine-Lauzun et Laventure (dans l’Est). Cela « pour se conformer aux normes internationales, pour évaluer et certifier l’état des véhicules ». Ce projet, précise le communiqué, est en ligne avec la vision du Premier ministre de moderniser l’examen technique des véhicules et d’améliorer la sécurité routière. « La NTA pourra se concentrer sur son rôle principal de régulatrice dans ce secteur, de contre-vérifier les véhicules et d’entendre en appel les cas de refus d’un Fitness Certificate », ajoute le communiqué.
Le président de la FCSOU se dit d’autant plus révolté que ni les employés concernés ni les syndicats n’ont été jusqu’ici officiellement informés de ce projet de privatisation. « Nous en avons entendu parlé à travers les journaux et quand on a soulevé la question avec les hauts fonctionnaires du ministère des Transports ou avec ceux du ministère de la Fonction publique, ils nous ont répondu que cela ne relevait pas de leur ressort et qu’il ne pouvait rien faire car c’est un projet du gouvernement », ne décolèrent-ils pas.
« Privatiser l’Examination Division de la NTA est un faux pas de la part du gouvernement ! », poursuit Narendranath Gopee. Notre interlocuteur affirme qu’en principe la politique de privatisation concerne des entreprises qui ne marchent pas. « Normalman privatiz bann departman ki bizin beki pou donn zot enn boost. Ankor ki bien reflesi avan pran sa desizion-la dan latransparans », explique-t-il. « Kan mo finn demande ki fer pe rod privatiz enn departman ki pe amenn kas, personn pa finn kapav reponn mwa. Zot zis dir ki se enn desizion gouverman ! », ajoute-t-il.
Narendranath Gopee explique que si bien souvent la gestion des départements du gouvernement laisse à désirer, c’est parce que « les nominés politiques incompétents ont été propulsés à leur tête et ne prennent pas des décisions stratégiques qu’il faut à temps ». « Je ne dis pas que ceux à la NTA sont des nominés politiques ou des incompétents, mais je m’étonne qu’aucune décision n’a été prise jusqu’ici pour faire installer des équipements à la pointe de la technologie ou pour construire des infrastructures modernes », élabore-t-il. « Donnez-moi une raison valable pourquoi le privé pourra moderniser ces centres, et pas le gouvernement ? »
Notre interlocuteur dénonce également « l’empressement » des entreprises privées pour gérer ces centres. « Eski zot ti pou montre enn intere si sa departman-la pa ti rantab ? », se demande-t-il. « Il y a des zones d’ombre à éclaircir ! », conclut-il.

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