PROFESSION MÉDICALE : Examens du 29 septembre, la communication fait défaut

A 18 jours de l’examen visant à évaluer les compétences des internes – avant que ceux-ci se voient ensuite remettre leur permis d’exercer par le Medical Council –, les autorités éprouvent du mal à communiquer sur ce sujet. C’est en tout cas ce qu’estiment les anciens internes en attente et ceux terminant en décembre. Selon un responsable du Medical Council, le ministère serait en train de « finaliser certains détails », un communiqué devant être émis en fin de semaine. Cet examen, qui se déroule pour la première fois à Maurice, sera organisé avec la collaboration du National Board of Examinations of India, qui chapeaute le même jour le Foreign Medical Graduate Examination à New Delhi.
Cet examen, dont le ministère de la Santé et le Medical Council en font un secret de polichinelle, est le sujet de conversation dans la cantine des médecins dans les hôpitaux. Les  internes se posent beaucoup de questions, notamment de savoir qui seront les premiers candidats. Mais aussi sur l’heure et le lieu où se tiendra l’examen, sur le montant d’éventuels exam fees ou encore sur la nature de l’examen en question. Et de se demander aussi si un interne ayant complété à plus de 80% son stage peut y prendre part, la loi, disent-ils, ne faisant aucunement mention de date spécifique.
Selon ces nouveaux diplômés en médecine, le Medical Council (MC) et le ministère de la Santé se renvoient mutuellement la balle lorsqu’ils vont aux renseignements. « C’est à travers la presse que nous obtenons de temps en temps des informations. Le MC nous dit : “Allez voir le ministère”. Et les gens du ministère nous répondent que c’est le  Medical Council qui doit nous renseigner. Ce n’est pas sérieux… » On relève ainsi beaucoup d’angoisse parmi les 160 internes qui terminent leur stage pratique en décembre prochain. Ceux-ci ne contestent pas l’organisation d’un tel examen, mais ils souhaitent néanmoins en être exemptés, soutenant que leur demande est « juste » au vu de l’analyse de leur cas. Chercheraient-ils une faveur ? « Jamais de la vie. Nous avons des raisons valables », affirment certains d’entre eux. Ils soulignent ainsi d’abord que leur stage dure 24 mois tandis que, depuis le début de cette année, le practical training dure désormais 18 mois. Ils font ensuite remarquer qu’il y a un total de cinq évaluations couvrant plusieurs disciplines prévues au cours de ce stage et que la majorité d’entre eux sont déjà passés par au moins trois de ces différents tests d’aptitude, où ils auraient d’ailleurs obtenu de « bonnes notes ».
Ces 160 jeunes rappellent qu’ils ont obtenu leur diplôme de médecin en 2010 et qu’ils ont  attendu plus d’une année avant de pouvoir entreprendre leur stage d’internat. Or, s’ils doivent prendre part à cet examen écrit, ils devront attendre mars 2014, date à laquelle est programmé le prochain examen. De ce fait, ils ne pourront commencer à exercer leur profession.  « Nous avons contracté des dettes pour nos études et nous devons commencer à travailler pour les rembourser. Sans compter que nous avons des obligations familiales », affirment-ils.
Pour ne pas les pénaliser, quelques jeunes internes suggèrent aux autorités de leur permettre de participer à l’examen prévu le 29 septembre, arguant qu’ils ont déjà largement complété le programme de formation. Des médecins comptant une longue carrière dans le service hospitalier jugent eux aussi cette proposition « raisonnable » car, estiment-ils, ces internes ont déjà été confrontés à une variété de « clinical cases » durant ces derniers 21 mois. « C’est suffisant pour déterminer si quelqu’un a les connaissances et les aptitudes nécessaires pour exercer ce métier ou pas », croit un généraliste. Et ce dernier de faire remarquer que la loi ne spécifie pas la date à laquelle doit se tenir cet examen.
Mais un membre du MC rejette catégoriquement cet argument, soutenant qu’il s’agit d’un « exit exam » et que les 160 internes doivent se plier au règlement, autrement dit patienter jusqu’au prochain examen. Les internes terminant en décembre ne l’entendent pas de cette oreille et demandent à rencontrer le ministre de la Santé pour plaider leur cause. Une correspondance sur la question est d’ailleurs prête à partir, disent-ils.
Rappelons que la préparation du questionnaire de ce nouvel examen a été confiée au National Board of Examinations (NBE) en Inde, étant donné que les autorités mauriciennes n’ont pas l’expérience nécessaire en la matière. Il est bon de savoir que cet organisme indien, très respecté, organise deux fois par an le Foreign Medical Graduate Examination (FMGE). Selon le site du NBE, il s’agit d’un “screening test”, organisé deux fois l’an à New Delhi (précisément les derniers dimanches de mars et de septembre)   à l’intention des citoyens indiens ayant entrepris leurs études de médecine en dehors de la grande péninsule et qui veulent obtenir un « provisional or permanent registration with the Medical Council of India or any State Medical Council ».  
Alors qu’à Maurice ceux devant prendre part à l’examen du 29 septembre sont dans le flou le plus total – et attendent toujours une communication officielle –,  les candidats en Inde ont, pour leur part, été informés par le NBE depuis plusieurs mois des détails de l’exercice, dont l’on peut d’ailleurs prendre connaissance sur son site (voir plus loin). Leur formulaire d’inscription devait être envoyé avant le 30 juin.
 

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