Projet Aquacole – Christophe Pélicier : « Je n’ai jamais vu de requins ! »

Le ministère de la Pêche met en garde contre des activités pratiquées dans des zones identifiées pour la “fish farming”

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Les auditions dans le cadre de l’appel logé devant le Tribunal de l’environnement par l’AHRIM pour contester le permis EIA accordé à la compagnie sud-africaine Growfish International Ltd pour son projet de ferme aquacole se sont poursuivies hier avec le témoignage du deuxième appelant dans cette affaire, là savoir a Sea Users Association. Christophe Pélicier, instructeur de plongée sous-marine, a été appelé à la barre des témoins.

Ce directeur d’un centre de plongée a concédé que bien qu’il ait souvent pratiqué de la plongée à proximité des zones identifiées pour l’aquaculture, il n’y a jamais vu de requins. « Les épaves attirent beaucoup de petits poissons, qui attirent à leur tour des gros, mais je n’ai jamais vu de requins », a soutenu le témoin. La représentante légale du ministère de la Pêche, Me Odile Ombrasine, a cependant fait ressortir que le ministère peut prendre des actions légales contre ceux qui pratiquent des activités dans des zones identifiées pour l’aquaculture.

Christophe Pélicier est l’un des membres de la Sea Users Association. Il a expliqué qu’il pratique la plongée depuis l’âge de neuf ans et qu’il gère son entreprise, Abyss Centre de Plongée, depuis 1996. Il pratique en outre la plongée presque trois fois par semaine. Lors de son témoignage, Christophe Pélicier, qui répondait aux questions de son avocate, Me Anne Sophie Julienne, devait concéder avoir souvent fait de la plongée à proximité des zones Bambous 1 et Bambous 2, qui ont été identifiées. Appelé à répondre sur la présence de requins, Christophe Pélicier a soutenu qu’il n’y a « pas beaucoup de requins à Flic-en-Flac », là où il opère son business, et que d’en voir « est un cas exceptionnel ».

L’instructeur de plongée sous-marine a alors répété n’avoir « jamais vu de requins ».
Une fois de plus, le témoignage d’un représentant de la Sea Users Association a fait l’objet de plusieurs objections lors des auditions. Me Robin Ramburn, Senior Counsel, l’avocat de Growfish Ltd, devait ainsi à maintes reprises objecter à certaines questions de Me Julienne pour faire comprendre que l’appelant doit se plier à ce qui avait été dit dans ces points d’appel logés et qu’il ne peut témoigner en dehors de son “statement of case”. Ce qui a donné quelquefois lieu à des échanges animés entre Me Ramburn et Me Julienne. « The law tells you how you should go about your case. If you do not follow it, don’t expect me to be nice to you », a lancé Me Ramburn. « Raising your voice will not make the argument better », devait répliquer Me Anne Sophie Julienne.

Or, cette affaire se heurte toujours à plusieurs objections des défendeurs quant à la représentation des appelants ainsi que sur les points qu’ils avaient avancés dans leurs documents d’appel. Me Ramburn devait aussi soutenir qu’en insistant sur certaines questions, Me Julienne pourrait mettre son client dans l’embarras car ce dernier « n’a pas le droit de faire des activités dans des zones identifiées » pour la “fish farming”. Me Odile Ombrasine a fait savoir que le ministère se réserve le droit de prendre des actions à l’avenir à ce sujet.

Le tribunal reprendra ses travaux ce lundi avec les témoins de Growfish Ltd. Les travaux sont présidés par Vedalini Bhadain. L’AHRIM est représenté par Me Maxime Sauzier, SC, et Valentine Mayer. Growfish International, de son côté, est représentée par Mes Robin Ramburn, SC, et Anwar Moollan. Le ministère de l’Environnement et celui de la Sécurité sociale sont défendus par Mes Zaynah Essop et Carol Green.

Dans cette affaire, la Sea Users Association conteste aussi le permis accordé à Growfish International. Elle est représentée par Me Anne Sophie Jullienne. Le 26 octobre dernier, l’AHRIM a logé une “motion of appeal” devant l’Environment and Land Use Appeal Tribunal contre le ministère de l’Environnement, qui a accordé un “EIA licence” à Growfish Ltd.

Clarification de la Sea Users Association

SEA USERS ASSOCIATION – Virginia Lamarque : « Jamais vu de requin “sur les épaves” ! »

Vendredi, les derniers témoins de la Sea Users Association ont témoigné. Il s’agit de Christophe Pellicier, Gaël Béchard et Xavier Koenig. Virginia Lamarque, présidente de la Sea Users Association, tient à faire une clarification.

« Nous souhaitons rectifier le contenu de l’article publié dans Le Mauricien relatant le témoignage de M. Pellicier, qui induit en erreur les lecteurs. L’article énonce que M. Pellicier a déclaré n’avoir jamais vu de requin. Or, ce que M. Pellicier a déclaré, c’est qu’il n’avait personnellement jamais vu de requin “sur les épaves” sur lesquelles il a plongé, et que de son expérience (plus de 13 000 plongées depuis plus de 30 ans), il y avait peu de requins dans la région de Flic-en-Flac et qu’il y voyait principalement des requins de récif. Il a ajouté qu’il ne voyait que très rarement des requins-tigres et des requins bouledogues dans cette région. »

Et de conclure : « Nous rappelons que ce témoignage a été donné relativement aux alentours des sites Bambous 1 et 2 alloués à Growfi sh sur lesquels il n’y a pour le moment “pas” de fermes d’élevage de poissons. »

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