PROJET CONTESTÉ: Visite du site hier par le juge Eddy Balancy et les parties concernées

À la suite de l’ordre qu’il a émis lundi, le juge Eddy Balancy, qui entend en Chambre la plainte logée par les Forces vives de Rivière-Noire dans laquelle cette association conteste le projet de la construction d’une marina, les parties concernées ont effectué hier une visite sur le site. Juge, avocats et ceux qui ont juré des affidavits ont fait le déplacement.
En vertu de l’ordre du juge, personne d’autre n’a eu droit à se rendre sur le site du projet de la construction d’une marina. Les informations que « Le Mauricien » a pu glaner indiquent que la délégation a grimpé sur deux miradors, l’un étant plus haut que l’autre, pour avoir une vue plus précise du site qui se trouve dans la partie intérieure des terres de Rivière-Noire.
Toujours selon l’ordre, les personnes présentes devaient se vêtir de manière informelle, voire en beach wear, étant donné l’état marécageux du terrain sur lequel il était prévu de se rendre. Personne n’a toutefois osé se mettre en tenue de plage, quelques personnes se contentant de porter des baskets. Soulignons que Me Siddhartha Hawoldar représente les intérêts de la partie plaignante, alors que Me Ivan Collendavelloo (SC) paraît pour les promoteurs.
Dans ce procès, les plaignants sont : 1) l’organisation Forces vives de Grande-Rivière-Noire, représentée par leur président M. Varnanaden, 2) l’Association Pêcheurs La Preneuse / Rivière-Noire par son président Jean-Noël Février et 3) l’Association des Pêcheurs Professionnels de Grande-Rivière-Noire par son président Emmanuel Jean-Pierre. Les défendeurs sont : 1) Dolphin Coast Marina Estate Ltd et 2) West Island Ltd, toutes deux représentées par Gilbert Espitalier-Noël. Le conseil de district de Rivière-Noire, les ministères de l’Environnement, de la Pêche et de l’Agro-industrie, et la Central Water Authority ont été assignés comme codéfendeurs.
Les plaignants avaient réclamé et obtenu l’arrêt des travaux de construction de la marina à Grande-Rivière-Noire. Le juge avait émis un ordre intérimaire en ce sens. Dans un affidavit, rédigé par son avoué Me Sunil Luchmun et qu’il a juré en son nom et en celui des autres plaignants, Jean Noël Février avait déclaré que les défendeurs « are presently carrying out extensive works […] which are encroaching upon Public Domain, which includes the beach and part of the Black River Fishing Reserve ».
Le président de l’Association Pêcheurs La Preneuse / Rivière-Noire cite un rapport émanant de l’océanographe Vassen Kauppaymoothoo. Celui-ci a effectué plusieurs visites sur le site et avisé les plaignants sur les divers impacts qu’un tel projet peut avoir sur l’environnement. Il indique entre autres : « In case the Respondents intend to proceed with the dredging of 33,000 m2 of an access channel in the lagoon of the declared Black River Marine Protected Area Fishing Reserve, it will cause irreversible environmental damage to the sensitive marine environment and ecosystem in this protected area which is used by skippers, fishermen, divers and the inhabitants of the area. »
L’océanographe met l’accent sur la demande du défendeur N°2 auprès du ministère de l’Environnement afin de lancer ses travaux. Cependant, précise-t-il, « it appears that works have already been started on the site and along the beach with the placing of rocks revetments around the project while the Environmental Impact Assessment (EIA) application is still under process ».
En référence aux observations de Vassen Kauppaymoothoo, Jean Noël Février déclare que, comme le défendeur N°1 a modifié les plans initiaux du projet, un nouveau EIA est requis avant de poursuivre les travaux.

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