PROJET DE VILLAGE INTÉGRÉ EN 2015 : La route à Tamarin déviée à hauteur de Shoprite

Après St-Félix, Trou aux Biches et Mon Choisy, un nouveau projet de déviation de route dans le cadre d’un projet de développement intégré est en phase de voir le jour. La route de Tamarin sera déviée à hauteur du rond-point de Shoprite, alignée dans l’axe du pont. L’initiative revient à la société R. Jhuboo, qui a déjà obtenu l’aval du conseil des ministres en ce sens. Les promoteurs avancent que cette déviation doit assurer une meilleure sécurité routière, les habitants de la localité arguent que les usagers devront faire un long détour.
La déviation de la route de Tamarin, à hauteur du rond-point de Shoprite, dont les travaux devraient démarrer l’année prochaine. Le projet de village intégré a démarré il y a une dizaine d’années avec, en premier lieu, le développement des pôles d’attraction, soit le Riverland Sports Club et l’école Paul & Virginie. « Pour cette région, nous n’avons pas voulu de morcellements classiques mais la création d’un quartier, avec notamment une école, une zone d’activités et loisirs et une zone commerciale dont la phase I a été effectuée en 2005-06 et la phase II la place Cap Tamarin en 2011-12 », explique Kian Jhuboo, un des directeurs de Trimetys Ltd, société gestionnaire de R. Jhuboo Cie. Ltée.
Il fait ressortir que le futur quartier, Cap Tamarin, s’inscrit dans une logique d’aménagement de la ville en devenir de Tamarin. « Des développements ont été effectués le long de la route nationale, mais sans réel logique d’aménagement pour qu’il y ait une intégration sociale. Si l’on veut un quartier durable, il est important d’avoir une organisation infrastructurelle », dit-il. Avec la création d’un parc public au bord des rivières, la société R. Jhuboo convient ainsi de créer des passerelles piétons et vélos en vue de connecter le nouveau quartier en voie de concrétisation au quartier historique de Tamarin, la baie. « L’objectif est de faciliter l’accès, dont l’accès piétons, vers et entre les deux quartiers », indique Kian Jhuboo. D’où l’intention d’aménager une nouvelle route, comprenant trottoirs et piste cyclable.
Sécurité
Préparé depuis 5-6 ans, le master plan, à la demande de la Road Development Authority (RDA), a été soumis à l’aval des autorités dans le cadre du projet résidentiel relatif au morcellement de 50 lots envisagé par R. Jhuboo pour ce quartier, notamment le long de l’école Paul et Virginie et remontant dans les terres. Outre le permis de land conversion obtenu en août dernier, la société R. Jhuboo, qui entreprendra son projet sur son terrain, a également obtenu la bénédiction du gouvernement quant à son projet de déviation de la route à hauteur de Shoprite. La route devra faire 18 mètre de large, soit 11 mètres de plus que l’actuelle et comprendra, outre deux bandes roulantes, des trottoirs et une piste cyclable de chaque côté.
« L’infrastructure qu’on mettra en place vient améliorer la sécurité générale du public y compris des gens du village qui traversent à pied », insiste Kian Jhuboo. C’est très loin d’être négatif, dit le promoteur, qui a pris connaissance il y a peu des contestation soulevées dans la région quant à la déviation de la route.
En effet, s’il affirme ne pas être contre le développement du village, un groupe d’habitants s’inquiète de l’impact de tels projets dans la région. Ils font ressortir que la plage de Tamarin, principalement le week-end avec le nombre grandissant de plagistes et autres surfeurs, est saturée et les développements aux alentours accentue davantage la pression sur le village. « S’il y a des développements supplémentaires, il est important de garantir la sécurité du public », estime Jean Sambacaille, porte-parole du Mouvement et Bien-être Pêcheurs de Tamarin. Il relève ainsi l’inquiétude des villageois, mis au parfum du projet de déviation. « Les habitants, qui ont pris l’habitude de marcher  jusqu’au centre commercial pour bénéficier des facilités mises à leur disposition, auront à faire deux kilomètres de plus », dit-il.
Et de faire ressortir les craintes des habitants quant à l’aménagement d’une route piétonne en bordure de la rivière où devrait être construit un rond-point, augmentant, selon lui, les risques d’agressions dans la région. « Les femmes et les enfants se rendent à longueur de journée au centre commercial. La route envisagée va passer dans une partie boisée. Des malfrats risquent d’attaquer les femmes et les enfants à cet endroit », estime le porte-parole du Mouvement et Bien-être Pêcheurs de Tamarin. Il souligne de même les inquiétudes des habitants quant au domaine public.
Le Mouvement et Bien-être Pêcheurs de Tamarin a envoyé une lettre aux promoteurs réclamant une réunion d’explications. Dans le même élan, Jan Sambacaille demande aux investisseurs de tenir compte de Tamarin dans sa globalité lorsqu’ils effectuent un développement. « Sur la plage, par exemple, il y a des lampadaires qui ne s’allument pas, des bancs cassés et la plage n’est pas propre. Nous savons que cela ne relève pas du privé, mais ce serait bien si les investisseurs pouvaient également donner un coup de main à notre village dans son ensemble lorsqu’il mettent sur pied des projets de développement », dit-il.
Le porte-parole des habitants de Tamarin demande également à la société Jhuboo de s’assurer de la protection de l’environnement. « Beaucoup de projets sont faits sans tenir compte de l’environnement. Il y a de la poussière ou encore on touche à nos rivières et à nos arbres. Ce genre d’attitude ne doit pas être toléré par les autorités », dit-il.
Un projet d’environ Rs 150M
Kian Jhuboo rappelle pour sa part avoir présenté son projet au conseil de district de Rivière Noire en août dernier, devant plusieurs conseillers de villages de la région ouest. Réunion à laquelle cependant le conseiller de village de Tamarin n’était pas présent. « Nous avons respecté la logique de dialogue avec la population locale en présentant notre projet devant les conseillers. Notre projet est loin d’être négatif, au contraire. Depuis la mise en chantier des différentes étapes en marge de la création du village intégré, nous avons créé par exemple plus de 500 emplois », dit-il, indiquant attendre pour l’heure le permis EIA pour la concrétisation de son projet de morcellement de 50 lots pour démarrer les travaux de déviation routière. Travaux qui devraient, une fois toutes les autorisations obtenues, démarrer début 2015.
À ce stade, les frais d’aménagement de la nouvelle route et la route interne menant au futur lotissement et qui seront entièrement financés par la société R. Jhuboo avoisinent les Rs 150 M.

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