PROSTITUTION INFANTILE—PRISE EN CHARGE: Le Drop-in-Centre de GRNO enfin inauguré

Offrir un encadrement aux enfants victimes d’abus sexuels, plus particulièrement dans le cadre d’exploitations commerciales, communément appelé CSEC. Tel est le but de la création d’un drop-in-centre conformément à l’engagement pris par le gouvernement mauricien auprès du Comité des droits de l’Enfant des Nations unies en 2006. Confié à la Mauritius Family Planning Welfare Association (MFPWA), le centre peut accueillir jusqu’à 30 bénéficiaires.
Complété depuis 2012, le Drop-in-Centre de Grande-Rivière-Nord-Ouest (GRNO) ne sera opérationnel qu’en novembre prochain. Après quatre appels d’offres – dont deux internationaux – infructueux, le ministère a finalement porté son choix sur la MFPWA qui gère déjà un de ses shelters. La ministre de l’Égalité des genres, du Développement de l’enfant et du Bien-être de la famille, Mireille Martin, « soulagée » de l’entrée en opération du centre, a insisté sur la nécessité d’une formation adéquate du personnel. « Nous avions placé la barre haut et n’avons pas trouvé de soumissionnaire qui correspondait à nos attentes. Nous avons fait un cinquième appel d’offres restreint en allant nous-mêmes vers les ONG spécialisées dans ce domaine. Des quatre qui ont répondu, la MFPWA a été retenue car elle connaît déjà le système », dit-elle pour expliquer le retard dans l’ouverture du centre. Elle rejette aussi la thèse du manque d’intérêt des ONG pour la gestion de ce centre, mais admet qu’il a fallu un « parcours du combattant » pour trouver un gestionnaire. « Gérer un tel centre implique des risques que certains n’ont pas voulu prendre », a-t-elle ajouté.
Cette nouvelle structure qui porte le nom d’Oasis est le sixième shelter du ministère. Sa particularité est qu’elle accueillera les victimes de prostitution infantile, âgées de 9 à 18 ans. Les résidentes auront droit à un accompagnement psychologique, une prise en charge médicale et une formation professionnelle, entre autres. L’environnement sera individualisé afin d’optimiser la réinsertion sociale. La confidentialité quant à l’identité des résidentes sera préservée et elles seront dans un endroit sécurisé.
Pendant les mois d’octobre et début novembre, le personnel sera formé avant d’accueillir les premières résidentes, au nombre de quatre à ce jour. « La formation est cruciale. Il s’agira non seulement d’accompagner, mais de reconstruire ces filles. Le but est d’aider ces enfants à réintégrer leurs familles et la société et non pas les garder dans un shelter ».
À une question du Mauricien, Mireille Martin a laissé entendre que le ministère travaillera également sur la mise en place d’une half way home, pour les filles qui ne seront pas prêtes à la réintégration après 18 ans.
À travers ce centre, a ajouté Mireille Martin, le gouvernement vient consolider sa collaboration avec différents partenaires. « À terme, nous donnerons à l’enfant vulnérable une protection adaptée. Le Children’s Bill est d’ailleurs examiné au niveau du Parquet actuellement ».
La ministre a aussi fait un plaidoyer pour une meilleure implication de la société civile dans ce combat. « Comment assurer le développement intégral de l’enfant mauricien si la société civile tolère des abus ? Je ne le répéterai jamais assez : les parents sont les premiers responsables de la protection et du bien-être de leurs enfants ».
Quant à Vidya Charan, directrice de la MFPWA, elle n’a pas souhaité s’exprimer sur la manière dont le centre opérera « pour cette fois-ci ».

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