PTR – AWARD DE RS 5 MILLIARDS AU GROUPE BHUNJUN : Ramgoolam, « Le gouvernement n’a pas d’autres choix que de payer »

Le leader du PTr, Navin Ramgoolam, qui commentait hier après-midi l’award du Singapore International Arbitration Centre concernant le paiement de Rs 5 milliards au groupe Bhunjun, a soutenu que le gouvernement n’aura pas d’autres choix que de payer. Il estime qu’un appel ne peut être interjeté contre ce Ruling. Il a réclamé la démission de l’Attorney General pour avoir passé outre l’avis du Solicitor General, qui lui avait conseillé de ne pas résilier le contrat de Betamax. Il a, également, annoncé son intention dans l’éventualité d’un retour au pouvoir de présenter une Public Mischief Act.
« Qui va faire les frais de cet award ? Est-ce le peuple mauricien qui va payer pour la gabegie, la vengeance politique et l’incompétence du gouvernement ? » s’est demandé Navin Ramgoolam, qui rencontrait la presse à son bureau à la rue Desforges hier après-midi. Il a rappelé que d’autres cas concernant des compensations et dommages sont en attente, notamment dans l’affaire BAI, celles de City Power, de Patel et d’autres cas de demande de dommage pour fausses charges portées contre eux « à cause de l’incompétence et de la soif de vengeance politique ». C’est la raison pour laquelle il a annoncé qu’un éventuel gouvernement travailliste présentera une Public Mischief Act qui obligera ceux ayant fait de fausses accusations à faire les frais des dommages et intérêts.
Navin Ramgoolam a rappelé que dans le cadre de l’affaire Betamax il avait été arrêté après qu’une charge provisoire eut été logée contre lui et qu’Anil Baichoo, des fonctionnaires ainsi que Vikram Bhunjun ont été traînés en cour « sans la moindre preuve de corruption, de bribery ou de conspiracy alors que tout avait été fait dans la transparence ».
Rappelant les raisons pour lesquelles le gouvernement a voulu se doter d’un pétrolier mauricien, Navin Ramgoolam a observé que pendant la guerre du Golfe, le GM a éprouvé beaucoup de difficultés pour transporter les produits pétroliers destinés au pays. « C’est dans l’intérêt national que nous avions décidé d’avoir un bateau appartenant à Maurice et battant pavillon mauricien, d’autant que la location de navire coûtait cher ».
L’ancien PM a rappelé qu’un appel d’offres avait été lancé et que Vikram Bhunjun avait obtenu le contrat pour la fourniture des produits pétroliers. Cependant, alors que tout s’était déroulé dans la transparence, en tant que Premier ministre, il avait décidé d’instituer un comité ministériel présidé par Xavier-Luc Duval pour revoir l’accord et le contrat qui a finalement été alloué après quelques modifications.
Il a rappelé qu’en janvier 2015, sir Anerood Jugnauth a décidé de revoir le contrat, considérant qu’il coûte trop cher au pays. C’est Vishnu Lutchmeenaraidoo qui a annoncé que le contrat a été résilié parce que les procédures n’avaient pas été suivies. Par la suite, Vikram Bhunjun a été arrêté sous plusieurs chefs d’accusation. « J’étais surpris parce que toute l’affaire avait été faite dans la transparence et pour moi la démarche gouvernementale était motivée par des raisons de vengeance politique ».
Navin Ramgoolam a accusé l’Attorney General, Ravi Yerrigadoo, d’avoir agi contre l’avis du Solicitor General, Dhiren Dabee, et d’avoir porté de fausses accusations. Il a souligné la déclaration du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, qui a affirmé qu’il avait supplié le gouvernement et surtout cinq ministre légistes de ne pas aller de l’avant avec la résiliation du contrat du Red Eagle. « Je crois dans ce qu’il affirme », dit-il. Pour lui, Ravi Yerrigadoo aurait dû démissionner pour avoir agi contre l’avis du Solicitor General.
Répondant à des questions de la presse, Navin Ramgoolam a estimé qu’il n’est pas possible de faire appel contre le Ruling du Singapore International Arbitration Centre et que le gouvernement aura à dédommager le groupe Bhunjun. Si le gouvernement refuse de payer, cela risquerait d’avoir des conséquences graves pour le pays qui perdrait sa réputation d’État de droit. Le recours à l’arbitrage international, souligne-t-il, est une pratique courante dans le monde moderne.
À une question concernant ce que fera le PTr en cas de démission de Roshi Bhadain du parlement, Navin Ramgoolam a affirmé que « we’ll cross the bridge when we reach it ». Quant au communiqué émis par le vice-Premier ministre Showkutally Soodhun concernant la rupture des relations avec le Qatar, il a soutenu que si cela s’était déroulé dans son gouvernement le ministre aurait été limogé.

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