Quand j’étais sur la route…

POËMA ZÉPHIR

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Georges avait 56 ans. Georges était un amoureux de l’île Maurice. Georges adorait faire du vélo. Georges ne vivait que pour sillonner les routes de l’île à chaque fois qu’il était en vacances. Georges avait foi dans ce pays ; son pays d’adoption. Mais la réalité a rattrapé

POËMA ZÉPHIR

Georges. La réalité l’a percuté de plein fouet lorsqu’il a été projeté comme une marionnette par la voiture de ce jeune sans permis. Tu ne l’as pas vu venir celle-là Georges. Nous non plus…

Tu étais trop optimiste Georges. Tu l’as trop idéalisé ce pays. Tu n’as pas vu que cette île avait tellement de lacunes. L’aimeras-tu encore si je te disais qu’elle ne t’a toujours pas rendu justice ? Que celui qui a scellé ton destin est en liberté ? Combien d’autres sont dans ton cas ? Morts à cause de l’imprudence, de l’immaturité et du je-m’en-foutisme d’êtres insouciants et égoïstes. Combien dont la vie a été brisée sans que justice soit faite, laissant courir ces individus qui s’en tirent grâce à leurs petits billets, leur influence ou à ce système qui s’éternise à coffrer ceux qui sont réellement responsables d’actes mortels de la sorte. Ton accident ne figure pas parmi les plus atroces Georges, car hélas aujourd’hui, nous assistons à des morts de plus en plus sanglantes sur nos routes. Ces dernières attirent en grand nombre des jeunes vivant à la James Dean, des Mauriciens qui ne peuvent lâcher leur bouteille au détriment d’innocents qui n’osent pas dire non, ni insister pour que l’ivre mort ne les conduise pas vers leur dernière demeure.

Mais qui blâmer vraiment ? Au final, nous sommes tous fautifs. Alors, prenons notre responsabilité pour que nos routes ne soient plus des abattoirs. Les jeux vidéo et les parcours spéciaux existent pour ceux qui souhaitent vivre leur « nissa » de vitesse. Les vans et les bobs ne manquent pas si le pouvoir de l’apéro est plus fort. T’as pas encore ton permis ? Ben fais comme les gens qui ont encore un peu de matière grise et qui ne veulent pas vivre avec un mort sur la conscience, en allant trouver un moniteur d’auto-école ; même avec ce petit bout de papier, personne n’est à l’abri du malheur d’ailleurs. Ceux qui adorent se la jouer au volant de leur bolide en enflammant l’asphalte, des nuits froides derrière les barreaux vous attendent si l’existence d’un être vivant compte pour du beurre pour vous.

Les accidents ne sont pas toujours prévisibles, mais prenons la peine de penser un peu plus à ceux qui vont rester. La douleur de perdre un être cher en route est insoutenable. Soyons moins égoïstes !

A Georges et tous les autres…

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