QUERELLE SOURNOISE DANS LES ARCANES DU POUVOIR : Les détracteurs de XLD lui plombent les ailes

Si l’affaire de la banderole de la fête Eid Ul Fitr est close, les hostilités entre les différentes composantes du pouvoir Lepep sont, elles, loin de s’être vraiment tues. Bien loin même. Les trois semaines d’intérim de Xavier Duval couronnées par un sondage de DCDM du groupe Harel – celui-là même qui avait donné son imprimatur au contrat Betamax –, qui place le ministre du Tourisme devant Sir Anerood Jugnauth comme le politicien le plus populaire, il semble que tout cela n’ait pas été au goût de ceux qui ont toujours déploré les méthodes du PMSD. Pour mettre un coup d’arrêt à cette belle entreprise de promotion du leader bleu, des factures de restaurant attribués au Premier ministre par intérim et ministre du Tourisme, XLD, payées par la MTPA,  ont subitement fuité dans la presse sur une affaire qui relève somme toute de la bonne gouvernance, de l’utilisation de l’argent des contribuables et de la transparence.
Il est d’emblée utile de souligner que Xavier Luc Duval et son PMSD, le MSM les a accommodés par nécessité, par dépit même lors des dernières consultations populaires parce qu’il fallait, sur papier, un large front pour faire face au PTr et au MMM réunis. Un arrangement de circonstances qui connaît de temps en temps des couacs. Au moment de la répartition des investitures, de celles des maroquins ou encore des potes à distribuer dans les organismes para-publics. Si les discussions ont été âpres en coulisses sur tous ces sujets, rien n’a été jusqu’ici porté sur la place publique qui indiquerait que les relations se sont gâchées entre les deux formations.
Il y a, certes, eu l’épisode confus autour du dossier de la BAI et des propos du ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo indiquant que c’est Navin Ramgoolam qui avait écrit les réponses de XLD à la PNQ de novembre 2013 de Paul Bérenger sur le «Ponzi Scheme» de la BAI indiquant que tout allait très bien au sein de ce conglomérat jusqu’à ce que l’actuel ministre du Tourisme vienne mettre les points sur les «i» et assure que c’est lui-même qui avait rédigé ses réponses sur la BAI.
Il y a ensuite eu ce lapsus, que certains voudraient révélateur, du Premier ministre lors d’une conférence de presse sur la BAI à la fin d’avril dernier. En effet, alors qu’il était interrogé sur le rôle de l’ancien gouvernement et celui du Pm et du ministre des Finances, XLD, Sir Anerood Jugnauth répondra avec la belle spontanéité qui est la sienne un «grandement responsable» avant que ses collègues lui signalent la bourde et qu’il se rétracte en disant que l’ancien ministre de Navin Ramgoolam ne pouvait pas tout savoir des agissements de son ancien patron.
Tout cela fut vite oublié, le temps de la campagne pour les municipales, mais les petites querelles devaient reprendre de plus belle au moment de la désignation de maires, le MSM se montrant intraitable et s’adjugeant trois des mairies contre une au ML et une miette à Curepipe au PMSD. À l’humiliation est venue s’ajouter l’insulte du remuant ministre de la Santé, Anil Gayan qui, en bon prophète de malheur habituel, avait entrevu que les bleus pourraient ne rien obtenr en terme de mairat.
Quant aux trois longues semaines d’intérim au poste de Pm assumées par Xavier Duval, elles n’ont pas été de tout repos, même si rien de fâcheux pour le pays n’est intervenu durant la période concernée.  C’est une banderole bleue avec les inscriptions Xavier souhaitant Eid Mubarak à l’occasion de l’Eid Ul Fitr qui a provoqué une brusque montée d’adrénaline chez un pilier du Sun Trust, Shawkatally Soodhun qui n’a pas digéré cette campagne ciblée du leader bleu en direction d’un électorat qu’il croit être le seul à pouvoir satisfaire, lui qui multiplie depuis quelque temps les initiatives visant à accroître son audience auprès de ses coreligionnaires. Muslim Desk, Hadj, prix de la viande, le No.3 du gouvernement ne veut rien lâcher.
Craignant une escalade qui gâcherait son intérim, Xavier Duval a tempéré le jeu malgré le choix des mots plutôt violents de son collègue du MSM et il s’est contenté de commenter cette affaire sur son compte Facebook en disant espérer que de tels écarts de langage ne se répètent pas. Soodhun était, lui, gentiment invité par ses supérieurs hiérarchiques au MSM à se montrer plus discret et à s’y prendre autrement.
Là tu montes, ici je te             descends
Puis, il y a eu le sondage de DCDM qui se veut mensuel mais dont la méthodologie n’est pas très explicite sur les questions précises posées et la période exacte des interrogations menées et qui place Xavier Duval en tête du tableau comme la personnalité politique préférée des Mauriciens devant SAJ. C’en était probablement trop pour ceux qui ont les yeux rivés sur la stratégie du leader du PMSD et, le même jour, sur Radio Plus, des documents faisaient état de factures de dîners signées XLD et financés par la MTPA. Une espèce de, si là tu montes, ici je te descends.
C’est l’audit qui a déjà épinglé les extravagances des services du Tourisme qui va être contente – si elle fait vraiment son travail – d’éplucher ses factures de repas ministériels en tête à tête aux meilleures tables du pays, alors que le ministre est déjà bénéficiaire d’un Entertainment Allowance qui n’est pas négligeable et que le ministère du Tourisme dispose, lui aussi, d’un budget pour ses prestations professionnelles.
Mais il n’y a pas que le sondage qui aurait provoqué une crise d’urticaire auprès de certains caciques du MSM.  Ils supputent même que le leader du PMSD se positionne pour succéder à SAJ après les déboires judiciaires rencontrés par Pravind Jugnauth. Il y a toute une série de faits qui ne trouveraient pas grâce aux yeux des gardiens du temple orange.
Ils n’hésitent pas à citer la cérémonié organisée au Human Service Trust pour dénoncer l’alcoolisme et ils le raillent même au passage en suggérant qu’il y ait un «clip tourné à l’île Plate» pour dénoncer l’abus d’alcool. Une référence directe au clip diffusé par Thalassa montrant Xavier Duval en bonne compagnie trinquant et dansant sur la plage. Parmi les autres griefs commentés dans les officines du MSM, une autre cérémonie, à Plaine Verte cette fois, toujours dans le cadre de la fête Eid durant laquelle des téléphones portables auraient été lancés dans l’assistance en guise de «cadeaux de la part de Xavier» ou encore la création d’organisations satellites comme Le Croissant Bleu à Quatre-Bornes.
D’autres vont plus loin et posent la question du financement de toutes ses activités et ils pointent certaines connexions avec des dirigeants africains mal classés en Europe et régulièrement épinglés par des publications d’investigation comme Mediapart qui ne seraient pas étrangères à la «belle santé financière» des bleus.
Les détracteurs du PMSD ne manquent pas de rappeler que lorsque Nando Bodha est arrivé au Tourisme en 2010, il n’a pas hésité à répondre à toutes les questions de l’opposition MMM, de Rajesh Bhagwan et de Kavi Ramano portant sur la gestion de ce ministère alors qu’il était placé sous la responsabilité de XLD. On avai ainsi eu la confirmation que «Mauritius, c’est un plaisir» avait coûté Rs 40 millions et que la seule soirée de présentation de ce rebranding à la Citadelle avait coûté la bagatelle de Rs 4 millions.
Nando Bodha avait aussi révélé que les compagnies comme Events Mauritius et Discover Mauritius créées pour caser les bleus foncés Thierry Henry, Alain Wong et autres Michael Sik Yeun avaient mobilisé d’importants budgets et qu’il mettait un terme à leurs activités. Également porté à la connaissance du public, les étranges méthodes de recrutement à la Tourism Authority, où une Cleaning Unit avait été créée pour caser les Gaëtan Février, le fils de Régina Maudar et, surtout, un grand nombtre d’habitants de la circonscription du ministre d’alors, Belle-Rose/Quatre-Bornes. Nando Bodha devait décider de la fermeture de cette Cleaning Unit.  
Ceux qui sont décidés à «go for the kill» et qui ne digèrent pas ce qu’ils considérent comme des «ambitions démesurées et déplacées du PMSD» vont jusqu’à évoquer des affaires qui remontent à une quinzaine d’années et qui, selon eux, souligneraient la revendication du «droit à l’excès» si chère au PMSD. On remue l’affaire Stauffer, la distribution de billets de banque lors de la campagne pour la partielle de septembre 1999 à Beau-Bassin mais aussi les escapades ministérielles sur le Mont Blanc et l’escale marseillaise pour déguster une bonne bouillabaisse aux frais de la MEDIA et la proximité avec les dirigeants de l’Église Chrétienne.
Si tout cela ne risque pas de provoquer de grosses fissures immédiates au sein du bloc Lepep, le message que véhiculent les factures fuitées de la MYPA est que Duval et son PMSD doivent bien se tenir

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