RÉFORME ÉLECTORALE: Nullement étonné si cela dure, a déclaré Sithanen

Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, et le leader de l’opposition, Paul Bérenger, prévoit un nouveau round d’échanges sur le projet de réforme électorale. La prochaine rencontre est prévue pour mardi dans une tentative de réduire le fossé entre ces deux principaux politiques sur au moins trois aspects fondamentaux de la réforme du système électoral, en l’occurrence la composition de la nouvelle Assemblée nationale revisitée, la formule d’allocation de sièges additionnels et la nécessité de s’assurer que toutes les communautés soient représentées au sein de l’hémicycle. De son côté, Rama Sithanen prévoit de conclure ce week-end les consultations avec les partis politiques et les parties citoyennes pour s’attaquer à la rédaction du document susceptible d’ouvrir la voie à cette hypothétique réforme.
« Je ne serai nullement étonné de voir les consultations durer encore plus longtemps. Certains pays ont pris de deux ans pour mettre en chantier le projet de réforme électorale », a fait comprendre, hier, à Week-End, Rama Sithanen. Il confirmé que la soumission officielle de son document pourrait se faire au cours de la première semaine de février.
« Je vais tout essayer », ajoute-t-il sachant pertinemment que tout déclic en faveur du projet de réforme ou le contraire est hors de son contrôle. Les recoupements d’informations effectués par Week-End indiquent que les trois Stumbling Blocks, qui sont l’attente d’un consensus politiques sont la composition de la nouvelle Assemblée nationale, avec trois propositions sur la table de négociations, soit 30 députés additionnels, soit 20 soit 14 avec Rama Sithanen ayant exprimé une préférence pour la formule + 20 ; la formule pour la répartition des sièges additionnels, avec les deux formules de Sachs A ne trouvant pas grâce aux yeux des politiques. L’option des Wasted Votes, que défend Rama Sithanen, prétend être le solution politique envisagée dans la conjoncture, mais attend toujours de passer l’épreuve du consensus.
« Avec le First Past the Post System, dans des circonscriptions comme Belle-Rose/Qautre-Bornes, le parti avec 50% des voix enlève les trois sièges et celui se retrouvant avec 48% du suffrage exprimé sans aucune représentation à l’Assemblée. C’est le fameux concept Winner takes all. Avec la formule de votes perdus pour l’allocation des sièges additionnels, les Wasted Votes accumulées par les partis politiques dans les différentes circonscriptions sont comptabilisés. L’allocation des sièges additionnels, qu’ils soient 30, 20 ou 14, se fait en proportion des Wasted Votes au suffrage exprimé à condition que le parti politique réalise le score-seuil imposé pour se qualifier. Cette formule à le potentiel de réduire les inégalités entre le pourcentage de vote obtenu et le pourcentage de sièges octroyés », explique Rama Sithanen dans sa croisade pour convaincre les politiques de la justesse de son argumentation.
Mais une autre condition sine qua non attachée à la formule de Waste Votes est la nécessité d’autoriser la double candidature, soit le même candidat briguant le suffrage dans une circonscription et dont le nom se retrouvant sur la liste des proportionnelles. « Cette formule de double candidature s’inscrit dans la Best International Practice et est adoptée en Nouvelle-Zélande, en Allemagne et au Lesotho entre autres », poursuit-il.
Toutefois, le dernier point semble un véritable os politique à avaler, notamment la garantie que toutes composantes ethniques soient représentées à l’Assemblée nationale avec la réforme adoptée. « Le consensus existe sur cette nécessité. Mais les partis divergent sur la route à emprunter pour atteindre cette destination », laisse-t-on entendre à la veille du nouveau round politique. Il y a encore à parfaire la proposition au sujet d’une représentations féminine accrue à l’Assemblée nationale.
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MUNICIPALES: Nouvelles listes électorales en vigueur à partir de mars
Les nouvelles listes d’électeurs compilés sur la base de l’exercice d’enregistrement par la Commission électorale se terminant hier pourraient entrer en vigueur dès mars prochain au lieu d’attendre la date-butoir du 16 août prochain prévue par la loi. C’est ce qu’a confirmé Week-End auprès des sources autorisées.
Le nouvel exercice d’enregistrement s’avère être capital avec la promulgation du nouveau Local Government Act à la fin de l’année dernière. Les dispositions de cette loi font que tout candidat à une élection régionale, soit municipale, soit villageoise, doit impérativement habiter la région où il se porte candidat.
Compte tenu que la tenue des élections municipales pourrait bien intervenir bien avant la mi-août, la Commission électorale a déjà obtenu le feu vert du State Law Office en d’une Variation of Dates au terme de la loi électorale pour que les nouvelles listes d’électeurs urbains et ruraux sur la base des nouvelles délimitations soient en vigueur à partir du mois de mars prochain. Un signe de l’imminence de cette nouvelle course électorale…

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