RAMA VALAYDEN ET CCID : La guerre des nerfs

Depuis une dizaine de jours avec la décision du Central CID de poursuivre agressivement le volet des Legal Fees versés par des suspects impliqués dans l’Embezzlement de Rs 80 millions au préjudice de la Bramer Bank en août 2011, une véritable guerre des nerfs oppose Me Rama Valayden aux enquêteurs de la police. Le ton est monté d’un cran en fin de semaine avec la soumission de trois affidavits par des témoins interrogés par la police se rétractant littéralement des versions des faits consignées précédemment en faisant état de pression exercées par la police. Face à ce développement, les Police Headquarters maintenaient en début de week-end que l’enquête se poursuit même s’il y a une tentative de « poison » et d’entamer l’intégrité de cette enquête au sujet de la provenance de la somme de Rs 1 905 000 versée par les Katoaroo pour la défense du banquier-escroc Younousse Katoaroo.
Après deux interrogatoires, dont le premier remonte vers la fin de 2011 et le second pas plus tard que le vendredi 18 octobre, Sadeck Katoaroo, le père de l’ancien banquier de la Bramer, est venu se rétracter, jeudi, dans un affidavit en alléguant que des pressions ont été exercées sur lui par des limiers du Central CID en vue de « frame Rama Valayden ». Il rejette la thèse initiale que les Rs 1,9 millions payées en plusieurs tranches aux hommes de loi de son fils proviendraient des « proceeds of crime », soit le détournement de fonds à la Bramer.
Sadeck Katoaroo s’est évertué d’expliquer dans l’affidavit de jeudi que la somme de Rs 1,5 millions, remise initialement à Me Rouben Mooroongapillay dans les Valayden Chambers en présence de Me Valayden le lundi 22 août 2011, représente ses économies, son Lump Sum et des prêts consentis par des proches. Dans les jours à venir, cet habitant de Saint-Pierre devra retourner au QG du Central CID pour fournir de la Documentary Evidence au sujet des sources de ce montant. Il concède qu’une partie de cette somme était gardée dans une armoire même s’il n’a pas en tête la somme exacte.
Tout indique que lors de ce nouveau rendez-vous, Sadeck Katoaroo sera de nouverau confronté à ses précédentes versions. Le véritable enjeu de l’enquête policière demeure la source de ces Rs 1,9 millions des Katoaroo. Les recoupements d’informations auprès de sources concordantes indiquent que la tranche initiale de Rs 1,5 millions était gardée dans « ène bwat larzan » confiée par Younousse Katoaroo à son père à l’éclatement du détournement de fonds.
« Ena bwat larzan dans mo la chambre. Pran sa alle guette ène avoka pou mwa », aurait déclaré Younousse Katoaroo, alors qu’il était en fuite en Malaisie en août 2011. Avec l’affidavit de jeudi, cette version est remise en cause de même que les détails des déplacements de la « bwat larzan » au cours de la période précédant le 22 août 2011. Le contact établi par Younousse Katoaroo avec Me Rouben Mooroongapillay au domicile de celui-ci le dimanche 21 août 2011 n’est nullement constesté.
« Pou sa kalité travay-là, reçu pa gagné sa »
Un autre détail majeur décidé lors de ce rendez-vous est que les deux parties ont agréé que les services de Me Valayden devaient être sollicités vu la complexité du cas : « Li pou coûte Rs 2 millions », aurait appris Sadek Katoaroo avant le contact initial avec Me Valayden. Le rendez-vous avait été pris pour le lendemain.
Lors de son interrogatoire du vendredi 18 octobre courant, Sadeck Katoaroo avait donné des indications précises sur le déroulement de la séance de travail, dans les Valayden Chambers, le lundi 22 août alors qu’il transportait toujours la « bwat larzan » contenant les Rs 1,5 millions. Cet épisode raconté par le père du banquier suspect est également contesté, plus particulièrement la tranche portant sur la remise de la somme d’argent initialement. D’autres sommes d’argent, soit Rs 405 000, auraient été remises par les proches à Me Mooroongapillay lors des déplacements à leur domicile alors qu’ils se seraient vu dire que « pou sa kalité travay-là, reçu pa gagné sa ».
« Mo ine compte cash-là. Mo ine donne cash-là Mooroogapillay. Li ine compté ek li ine gard li. Missié Valayden ti pe assize là. Ti enan zis nou trwa dan biro », aurait-il indiqué avant se de rétracter formellement jeudi. Toutefois, les limiers du Central CID détiennent une piste supplémentaire à explorer pour confirmer ce rendez-vous dans les Valayden Chambers du 22 août 2011. Les hommes de loi auraient eu une conversation téléphonique avec Younousse Katoaroo, qui se trouvait encore en Malaisie. Mais cet exercice sera précédé d’une demande de Judge’s Order en bonne et due forme.
Pour contrer les accusations du Central CID au sujet de la provenance des documents signés, des membres de la famille Katoaroo attestent que l’argent donné aux hommes de loi ne constituent nullement des Proceeds of Crime. Ces documents font actuellement l’objet d’analyses Forensic avant la suite de l’interrogatoire de Rama Valayden ou encore une éventuelle inculpation provisoire de Me Mooroongapillay, qui a été admis en clinique depuis vendredi.

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