Ramassage d’ordures : ATICS perd le contrat de La Chaumière et prévoit de licencier

  •  La compagnie du backbencher-rebelle du MSM, Sudesh Rughoobur, demeure dans le flou pour BB/RH
  • Après le licenciement 20 éboueurs en octobre, une cinquantaine d’autres sous menace de renvoi en cette fin d’année
  • « Aucune dimension politique à ces contrats », dit le député MSM

La compagnie ATICS a avisé ses éboueurs affectés au ramassage d’ordures dans la ville de Beau-Bassin/Rose-Hill que leur contrat pourrait se terminer le 31. Tout dépendra de la décision de la municipalité de renouveler ou pas le contrat de la compagnie. La Fédération des Travailleurs Unis (FTU) déplore cette manière de faire et parle de « travail précaire ». Le député-rebelle du MSM, Sudesh Rughoobur, préfère évoquer de « procédures normales » puisque les travailleurs sont recrutés en fonction des contrats décrochés. Ayant récemment perdu le contrat de La Chaumière du ministère de l’Environnement, il refuse toutefois d’y mêler la politique.

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La FTU prévoit de manifester ce samedi à Rose-Hill contre l’éventuel licenciement d’une cinquantaine d’éboueurs, de la compagnie ATICS, qui s’occupent du ramassage d’ordures à Beau-Bassin/Rose-Hill. Ces éboueurs ont été avisés de la situation le 27 novembre dernier.

Dans la lettre de “Termination of Contract”, il est dit : « Management wishes to inform you that the Beau-Bassin and Rose-Hill Contrat is coming to term on 31st December 2018 and the company is participating in the tender exercise for the renewal of contrat. In the eventuality that our proposal for the Beau-Bassin and Rose-Hill tender is not retained, the company would have no other option than to terminate your contract of employment. »

À ce jour, la cinquantaine de travailleurs concernés sont toujours dans l’incertitude et ne savent pas s’ils seront au chômage à partir du 1er janvier ou pas.

Pour le syndicaliste Atma Shanto, la lettre envoyée aux éboueurs est « floue ». Il ajoute : « Comment peut-on venir dire qu’on participe au “tender” et, en même temps, aviser les employés qu’ils seront licenciés. Ce n’est pas normal. Qui plus est, la loi dit également que le Permanent Secretary doit être avisé de tout licenciement. Est-ce que cela a été fait ? »

Pour le négociateur syndical, cette situation relève du « travail précaire ». Il est d’avis que les travailleurs ne peuvent être dans l’incertitude. « Ils ne peuvent prévoir l’avenir, car ils ne savent pas si leur contrat sera renouvelé ou pas », dit-il. 

C’est pour cette raison, ajoute-t-il, que le syndicat manifestera samedi près du bureau de poste de Rose-Hill. Il se demande également si la lettre aux employés n’a pas été émise « pour faire pression sur les autorités ». Atma Shanto dit également avoir évoqué cette question avec le Premier ministre lors des tripartites sur la compensation salariale.

Sollicité à ce sujet, le député Sudesh Rughoobur explique que cette lettre fait partie des « procédures normales ». Il ajoute que les éboueurs ont été recrutés sous contrat pour un travail dans une région précise. « C’est ainsi à chaque fois qu’un contrat arrive à terme. Il faut aviser les travailleurs de la situation car si le contrat n’est pas renouvelé, il n’y a pas de travail », indique-t-il.

En octobre dernier, ATICS a perdu un « gros contrat » du ministère de l’Environnement, à La Chaumière. Interrogé sur une éventuelle dimension politique de cette affaire, de par sa prise de position sur plusieurs dossiers, Sudesh Rughoobur répond par la négative.

« Je ne mélange jamais politique et travail. Cela fait 20 ans que je suis dans ce secteur et cela a toujours été ainsi. On ne peut se servir de la politique pour remplir les caisses de sa compagnie. La Chaumière est un gros contrat que nous avons perdu, je le concède. Mais je dirais que la compagnie, qui a décroché le contrat, avait une meilleure offre que nous », dit-il.

Pour revenir à Beau-Bassin/Rose-Hill, le député du MSM dit « ne pas être au courant » de l’évolution du dossier et nous a référés à son General Manager, Raj Essoo. Ce dernier a, lui, laissé entendre que la municipalité étudie toujours les appels d’offres. « Nous n’avons toujours aucune réponse. Tant que nous n’avons pas de travail, nous ne pouvons dire si nous garderons l’équipe de Rose-Hill ou pas en janvier », souligne-t-il.

Toujours est-il, poursuit-il, que « le ramassage d’ordures devra se faire, et ce en attendant que le nouveau contrat soit finalisé ». Il ajoute : « S’il le faut, nous reprendrons les travailleurs temporairement, en attendant d’être fixés. » De son côté, Sudesh Rughoobur avance que sa compagnie « a toujours respecté la loi » et que « les travailleurs seront indemnisés s’ils sont licenciés ».

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