RAPPORT ANNUEL 2013-2014 : Il faut accélérer la mise en oeuvre des réformes, selon Bheenick

Le gouverneur de la Banque de Maurice (BoM), Rundheersing Bheenick, prône une accélération du rythme des réformes pour que le pays puisse réaliser son objectif de devenir une économie à hauts revenus. Il le souligne en préambule du rapport annuel de la banque centrale pour l’exercice 2013-2014 qui vient d’être soumis au Premier ministre et ministre des Finances. La BoM a terminé l’année financière 2013-2014 avec des pertes de Rs 320,6 M par rapport à des profits de Rs 71 M en 2012-2013. Cette situation est attribuée, entre autres, aux coûts associés aux mesures pour éponger l’excès de liquidités sur le marché et au faible rendement sur les actifs en devises de la banque centrale.
Dans son Statement from the Governor, Rundheersing Bheenick soutient qu’il est temps pour Maurice de mieux focaliser son attention sur le prochain objectif qu’il doit atteindre, sa transformation en une économie à hauts revenus. Mais, prévient le N° 1 de la BoM, il ne faut pas se faire d’illusion : cet objectif ne sera pas atteint sans une accélération dans la mise en oeuvre des réformes et, préférablement, un engagement à faire de la réforme « notre credo national ». Rundheersing Bheenick affirme qu’il consacre le reste de son troisième mandat à la tête de la BoM à préparer le secteur bancaire à satisfaire les besoins d’une économie à hauts revenus. « We recognise that a lot still remains to be done, especially if we want to hasten progress in this direction – which is a perfectly legitimate objective in view of our past trajectory », écrit le gouverneur.
Les autorités bancaires, soulignent-ils, ont continuellement oeuvré pour le renforcement du cadre régulatoire et de la structure de surveillance du secteur bancaire afin de renforcer sa résilience. Rundheersing Bheenick évoque, entre autres, les actions pour la modernisation de l’infrastructure du système de paiements, l’introduction prochaine du National Payment Swich qui contribuera à une réduction des coûts des transactions bancaires et mettre les petites banques sur le même pied d’égalité que les grosses. Le gouverneur parle également de l’introduction de l’islamic banking, du private banking et l’octroi de licences pour les activités de banque d’investissement. La banque centrale a en outre revu ses procédés et sa structure organisationnelle pour relever les nouveaux défis. Elle a lancé un projet de simplification de la collecte de données et de facilitation de la transmission et de l’analyse des données provenant des banques. Au plan interne, la division de recherches économiques a été consolidée et s’est vue attribuer de nouvelles tâches en matière d’études prévisionnelles afin de mieux soutenir la BoM lorsque celle-ci passera au régime d’inflation-targeting.
« Our economy has reached a tipping point. If we unite our efforts and pull in the same direction, we will be able to carry through the much-needed reforms to take us forward to new levels of development », estime le gouverneur. Ce dernier est d’avis que c’est dans le domaine de l’inclusion et la durabilité de la croissance et du développement que la BoM peut apporter une grande contribution à la transformation de l’économie mauricienne. Une croissance inclusive et durable sera réalisée si le secteur financier se montre dynamique et compétitif, servant à la fois les intérêts des épargnants et des investisseurs. « C’est maintenant qu’on doit commencer à façonner notre vision d’un secteur bancaire moderne, juste et inclusif », fait ressortir Rundheersing Bheenick.
Parlant de la performance économique du pays, le gouverneur observe qu’en dépit d’un environnement global morose, l’économie mauricienne a su se tirer d’affaire avec un taux de croissance de 3,2 % en 2013, un taux de chômage d’environ 8 % et un taux d’inflation annuel moyen de 4 % depuis 2009. La BoM s’attend à une croissance économique de 3,5 % cette année et anticipe un taux d’inflation inférieur à 4 %. Quant au secteur bancaire, poursuit le gouverneur, il demeure robuste avec des actifs totaux dépassant la barre de Rs 1 000 milliards en mai 2013, et une progression de 7,5 % en 2013-2014. Les dépôts et crédits totaux ont augmenté de 6 % et de 2,7 % pendant l’exercice écoulé. Les banques étaient bien capitalisées avec un taux d’adéquation du capital se situant à 16,7 % et des ratios de créances douteuses relativement bas.
Le rapport annuel fait état des résultats financiers de la banque centrale pour 2013-2014, année marquée par des pertes de Rs 320,6 millions conformément aux dispositions de la section 11 (1) de la Bank of Mauritius Act de 2004. Selon les dispositions légales, le conseil d’administration de la BoM doit prendre en compte les dépenses courantes pour l’année financière et faire provision, si nécessaire, pour les créances douteuses de la banque centrale, la dépréciation de ses actifs, les contributions aux fonds créés pour le personnel et autres superannuation funds.
Lors de sa réunion du 25 septembre 2014, le conseil d’administration a constaté que l’exercice financier 2013/2014 s’est soldé par des pertes qui sont dues à une combinaison de facteurs : le faible taux de rendement sur le marché international a continué à exercer une pression à la baisse sur les revenus en intérêt concernant les placements en devises : les coûts associés aux émissions de titres pour absorber l’excès de liquidités sur le marché en roupies ont affecté les résultats de la BoM.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -