Rapport “Rotin Bazar” : Le chef commissaire de Rodrigues en délicatesse

  • Le Minority Leader, Nicolas Von Mally : « Le PM et le ministre mentor doivent exiger la démission de Serge Clair comme il a été le cas pour Roubina Jadoo-Jaunbocus et Sanjeev Teeluckdharry »
  • La commission Lam Shang Leen : « This case (DCP Samoisy) is ample proof of probability of political influence in police works »

Les Findings et conclusions du rapport Rotin Bazar de la Commission sur la drogue provoquent des remous sur l’échiquier politique également à Rodrigues. La tête du chef commissaire de l’Assemblée Régionale de Rodrigues et leader de l’Organisation du Peuple de Rodrigues, Serge Clair, est mise à prix politiquement. Le Minority Leader, Nicolas Von Mally, lance un ultime appel au Premier ministre, Pravind Jugnauth, et Ministre Mentor et ministre de Rodrigues, sir Anerood Jugnauth, pour exiger la démission du chef commissaire de l’Assemblée Régionale de Rodrigues sur la base de la teneur du paragraphe 16.1 consacré à la « Political Influence in Rodrigues » dans le cas de l’arrestation du trafiquant de drogue notoire, Luco Philippe. Le responsable de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU), le DCP Samoisy, avait été victime de représailles, dont un transfert punitif signé du commissaire de police, suite à des ingérences politiques après l’arrestation et la condamnation du dénommé Luco Philippe, proche de l’OPR et du groupe Démolition à Maurice. Au cas où Serge Clair ne démissionne pas à la tête de l’Assemblée Régionale de Rodrigues, l’opposition compte déposer une motion de blâme à être débattue au sein de cette instance.

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« Avec le rapport de la commission Lam Shang Leen, et surtout les détails sur un cas spécifique d’ingérence politique caractérisée dans le travail de la police, et en particulier de l’ADSU, lors de l’arrestation et la condamnation de Luco Philippe, le chef commissaire aurait dû soumettre sa démission. Serge Clair ti bizin demisione par li kouma Roubina Jadoo-Jaunbocus et Sanjeev Teeluckdharry inn fer vandredi mem kan rapor ti piblie. Premyer minis et Minister Mentor ena devwar pou ekziz Serge Clair ale ou mem revok li », a fait comprendre au Mauricien en début de semaine Nicolas Von Mally.

En cas de statu quo et résistance de la part de l’OPR, le leader du Mouvement Rodriguais n’écarte pas la possibilité d’une nouvelle motion de blâme contre la majorité de l’OPR à l’Assemblée Régionale. « Tout le monde est parfaitement au courant du degré d’ingérence politique dans la police à Rodrigues. C’est un Secret de Polichinelle. Mais avec le rapport Lam Shang Leen, on ne peut continuer à se voiler la face. Un officier de police a subi les pires représailles pour avoir fait son travail en son âme et conscience et avec efficacité. Il a été victime d’un transfert punitif pour avoir osé appréhender un trafiquant de drogue. Le cas de Serge Clair est encore plus grave dans cette affaire quand nous savons qu’il s’occupe également du portefeuille de l’Éducation. Quel exemple donne-t-il aux petits Rodriguais? Le chef commissaire doit partir avec de nouvelles élections régionales organisées », s’appesantit Nicolas Von Mally.

Le rapport Lam Shang Leen est plus explicite sur le cas du « notorious drug trafficker – the untouchable ». Après analyse des faits, l’ancien juge, Paul Lam Shang Leen, et ses deux assesseurs, parviennent à la conclusion que « the divisional commander (of the police) stated that on assuming duties, he was warned by his precedessor of political interference in the work of the police. This is ample proof of probability of political influence in police works ».

« After the conviction of the notorious drug trafficker, DCP Samoisy whose testimony was crucial in the case of late Luco Philippe received threats and the whole family was provided security round the clock. Two days after his conviction, late Luco Philippe was found dead in his prison cell. Apparently, he hanged himself. The officer was blamed by many for his death », note le rapport Lam Shang Leen. À partir de là, les malheurs de l’officier de l’ADSU devaient aller crescendo.

Dans un premier temps, le DCP Samoisy devait apprendre par des tiers qu’il allait être transféré. « And indeed DCP Samoisy was informed of his transfer by the Divisional Commander approved by the Commissioner of Police without the Head of ADSU being aware of the matter », lit-on à la page 187 du rapport, ajoutant que l’officier de police était plus que convaincu que « after a discreet enquiry, he was certain that his transfer was triggered by the Chief Commissioner. It was only when he contacted the Head of ADSU in Mauritius mentioning that he would stir a scandal that the transfer order was cancelled ».
La commission Lam Shang Leen, qui a entendu les responsables de la police à Rodrigues au sujet des dessous de ce transfert punitif, est très critique allant jusqu’à avancer que « the acting divisional commander was just behaving like the three monkeys adopting the attitude No See, No Hear, No Speak, when he was allegedly in charge of the Criminal section. Oddly enough, it appears that the Chief Clerk at the office of the divisional commander had more information which he shared with the commision ».
De con côté, l’ACP Rajaram, qui était le Divisional Commander, a ajouté qu’au chapitre des transferts de l’ADSU « he has no say as it is the province of the Head of ADSU and the commissioner of police. He stated that he has nothing regarding the aborted transfer of DCP Samoisy ».

La commission d’enquête Lam Shang Leen cache difficilement son étonnement devant le fait que « an efficient ADSU officer who dared to arrest a drug baron who for years was never troubled or questioned by the police, was transferred after the arrest of the trafficker, reintegrated in the ADSU team six months later, to be transferred anew for no reason after the demise of the drug baron ». Et de conclure que « the only explanation, although denied by the divisional commander but which can be gathered from the testimony of other witessess, was political interference » en ajoutant que ce n’est pas la première fois que des membres de l’ADSU sont victimes de transferts après avoir appréhendé des trafiquants de drogue à Rodrigues.

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