Rapport Rotin Bazar – “The Day After” : Craintes sur des liens entre Raouf Gulbul et l’ICAC

– Le témoin vedette, Reaz Gulbul, fait état de la présence de Sharmilla Jehangeer, une ex-Pupil à l’étude de Me Devir Lanket, sur le board de l’ICAC

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– L’étau se resserre autour du Legal Adviser du PM et candidat battu du MSM avec l’audition au QG du CCID de Mes Hurhangee et Goolamally sur le “Big Black Bag” de Saint-Pierre

Le CCID et l’ICAC étudient l’option d’une reconstitution des lieux dans l’affaire du rendez-vous nocturne de Saint-Pierre avec le Maulana

La connexion entre Legal Adviser du Premier ministre et candidat battu du MSM aux dernières élections générales de 2014, Raouf Gulbul, et l’Independent Commission against Corruption (ICAC) suscite des appréhensions. Cette question aurait été évoquée lors du passage de l’ex-Chief Clerk des Gulbul Chambers, Reaz Gulbul, au QG de l’ICAC dans le cadre des enquêtes sur le rapport “Rotin Bazar” de la drogue de la Task Force. Hier matin, ce Star Witness-in-Waiting a fait un rapide détour au Réduit Triangle, compte tenu de son rendez-vous au CCID dans le cadre du même exercice, coordonné au niveau de la Task Force présidée par le directeur général de l’ICAC, Navin Beekarry. Pour l’ex-Chief Clerk, qui a géré les affaires professionnelles de Me Gulbul, le principal point litigieux porte sur la présence de Me Sharmilla Jehangeer au sein du board de l’ICAC. D’autre part, l’étau se resserre autour de l’ex-Chairman de la Gambling Regulatory Authority (GRA) avec Mes Ashley Hurhangee et Samad Goolamally, entendus depuis la matinée par les enquêteurs du CCID au sujet de l’épisode du “Big Black Bag” de Saint-Pierre pendant la dernière campagne électorale. Aux dernières nouvelles dans la matinée, Le Mauricien a appris que le Central CID conjointement avec l’ICAC étudie la possibilité d’organiser une reconstitution des faits du rendez-vous de Raouf Gulbul avec le Maulana en question à Saint-Pierre se déroulant pendant la campagne pour les législatives de décembre 2014. Le Maulana sera convoqué aux Casernes centrales dans les prochains jours pour sa version des faits de ses contacts avec l’ancien Chairman de la GRA.

En marge de sa déposition sur les “dealings” de Me Raouf Gulbul avec des trafiquants de drogue, dont principalement les clans Peroumal et Velvindron, susceptibles de déboucher sur des délits éventuels de “Money Laundering”, Reaz Gulbul a fait état des liens entre son ancien patron et Me Sharmilla Jehangeer, membre du board de l’ICAC, instance appelée à se prononcer sur la teneur des enquêtes de cette dernière. Ce témoin a attiré l’attention des enquêteurs de l’ICAC sur le fait que Sharmilla Jehangeer soit une ex-Pupil de l’étude de Me Raouf Gulbul et que, jusqu’à tout récemment, il n’a aucun doute sur les relations et contacts entre ces deux parties.

« Mo anvi donn mo “Statement” ek kolabor plenman avek LICAC dan sa lanket-la. Me mo ena dout dan mo latet e mo per ki, malgre bon volonte bann anketer, ki sa lanket-la kapav konpromet », devait déclarer en substance Reaz Gulbul en marge de sa déposition. Il maintient craindre les répercussions de l’axe Gulbul/Jehangeer compte tenu du Master/Pupil Relationship au moment de la décision de l’ICAC au sujet des détails de ses révélations. Dans cette perspective, il réclame des garanties formelles contre « toute éventuelle ingérence externe dans cette affaire ». Très peu d’indications ont transpiré au cours de la matinée quant à la réaction du côté de l’ICAC dans cette enquête sur des cas de blanchiment de fonds avec un Senior Member at the Bar dans le collimateur.

Entre-temps, le même Reaz Gulbul a été entendu hier pendant deux heures dans les locaux du CCID. Il a surtout été question des rapports entre Me Raouf Gulbul et Parwiza Jeevah, impliquée dans une affaire de drogue. Le témoin a déclaré que l’avocat lui avait demandé de s’entretenir avec les proches de la détenue pour la convaincre de « devir lanket » en faveur du trafiquant de drogue Peroumal Veeren.
Reaz Gulbul a confirmé à la police, dans un “written statement”, qu’étant un ancien Clerk à l’étude de son oncle, la mère de Peroumal Veeren a bien remis Rs 1,5 million (en deux montants de Rs 750 000) à Raouf Gulbul pour défendre Parwiza Jeevah. L’avocat n’a fait aucune entrée dans son livre de comptes sur cet item et n’a jamais remis un quelconque reçu. Reaz Gulbul avait pour tâche d’échanger cet argent en devises auprès de deux cambistes opérant au noir.

Reaz Gulbul a déclaré au CCID avoir témoigné des conversations téléphoniques entre Raouf Gulbul et le caïd Peroumal Veeren, alors que ce dernier était incarcéré. L’avocat recevait des instructions du prisonnier. Reaz Gulbul avance de même que les cartes SIM sur lesquelles son oncle conversait avec le prisonnier lui appartiennent. Il devra retourner au CCID demain avec des détails sur d’autres volets de l’enquête et a également été auditionné à l’ICAC par rapport à la manière dont son oncle gérait l’argent qu’il recevait de ses clients.

À sa sortie du CCID, Reaz Gulbul a déclaré que « tou inn bien pase ». Et d’ajouter : « Mo less lapolis fer so lanket aster. Disi vandredi mo pou retourne. » Le CCID compte questionner Parwizah Jeeva et ses proches pour confirmer les propos de Reaz Gulbul. Ce n’est qu’après cette étape que Raouf Gulbul grimpera les marches du CCID pour être interrogé.

Par ailleurs, la pression sur l’un des Legal Advisers du Premier ministre, Me Gulbul, s’accentuera en cette fin de semaine avec la convocation à témoin de Mes Hurhangee et Goolamally. Ces derniers, qui étaient des proches lieutenants du candidat battu du MSM au No 3, reviendront en détail sur l’épisode du “Big Black Bag” avec une importante somme d’argent en provenance du trafic allégué de drogue pour les besoins de la campagne pour les élections du 10 décembre 2014.

Les déboires de Me Raouf Gulbul avec les travaux de la Task Force sur la commission Lam Shang Leen sont suivis avec intérêt redoublé par “Lakwizinn” du Prime Minister’s Office. Toute éventuelle inculpation provisoire devra constituer « a blot in the Com Strategy » de l’hôtel du gouvernement et surtout à la veille de l’appel au Judicial Committee du Privy Council du 15 janvier dans le scandale MedPoint…

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