RASSEMBLEMENT DU REMAKE 2000 : Il nous faut d’un tsunami à Port-Louis, mercredi, a déclaré SAJ

Sir Anerood Jugnauth appelle les partisans du Remake 2000 à être présents en grand nombre, mercredi, à Port-Louis pour le grand rassemblement de la fête du Travail. « Il nous faut d’un vrai tsunami en vue d’élections générales au plus vite », a expliqué, hier, l’ancien président de la République et leader du Remake. Intervenant, pour sa part, Alan Ganoo, leader de l’opposition et leader p.i. du MMM qualifie de « sans précédent mais sans surprise » la décision du PTr de ne pas organiser, cette année, un rassemblement pour le 1er-Mai. Pour lui, cela refléterait le « très faible niveau de crédibilité et de popularité »atteint par l’alliance gouvernementale dirigée par les travaillistes depuis la présentation du dernier budget en novembre.
Sir Anerood se dit convaincu que la majorité de la population a pris conscience que le pays part, selon lui, à la dérive. Parlant du leadership du Premier ministre, l’ancien président de la République accuse, de nouveau, Navin Ramgoolam « d’indécision » comme, dit-il, dans le cas des inondations meurtrières du 30 mars dernier. Pour lui, si le gouvernement avait mis en pratique les recommandations du Fact Finding Committee (FFC) du juge Bushan Domah, l’on n’aurait pas eu à déplorer 11 morts lors de cette catastrophe.
SAJ juge que ceux au sein de la police qui font leur travail « avec droiture » sont soumis à des brimades. Il en résulte, selon lui, que l’ensemble de la force se retrouve « démobilisée » comme, dit-il, ce fut le cas le jour des inondations. Pour lui, la force policière est, dans son ensemble, « démotivée » alors que, selon SAJ, le Commissaire de Police aurait « abdiqué toutes ses responsabilités ».
Le leader du Remake de 2000 est d’avis que les raisons avancées par le leader du PTr pour expliquer la décision de l’alliance gouvernementale de ne pas tenir de rassemblement, cette année, pour la fête du Travail n’est qu’un prétexte. Il critique le fait que Navin Ramgoolam a choisi d’assister aux funérailles de Mme Margaret Thatcher « qui n’était même plus un Premier ministre en fonction », alors que, dit-il, le chef du gouvernement n’a pas trouvé nécessaire de rendre visite aux Rodriguais après le passage du récent cyclone dans la petite île.
Pour lui, en effet, ce serait plutôt les difficultés rencontrées sur le terrain par les travaillistes qui expliqueraient un tel forfait du PTr pour le 1er-Mai. Evoquant ce qu’il appelle la « dégradation des moeurs » dans le pays, sir Anerood parle des cas répétés de crimes, assassinats et autres viols dont celui, cette semaine, d’une vieille de 80 ans perpétré par un jeune.
SAJ explique que le Remake de 2000 entend envoyer à la population le message que la situation est « très grave », que le pays « va vers la banqueroute comme en 1982 » et qu’il convient de « débarrasser le pays du gouvernement dirigé par Navin Ramgoolam ». « Nous nous souvenons du remède qu’avait dû prescrire, en 1982, le tandem Banque Mondiale/Fonds Monétaire International (BM/FMI). Nous nous acheminons vers une même situation », déclare-t-il.
Sir Anerood affirme ne rien regretter d’avoir démissionner du poste de président de la République il y a deux ans quand, dit-il, il constate la solidarité qui s’exprime sur le terrain entre les militants du MSM et ceux du MMM de même que la confiance, selon lui, de la population en l’équipe du Remake qui, assure-t-il, accueille, chaque jour, de plus en plus de déçus du PTr et du PMSD.
« Foule jamais égalée à Port-Louis »
En dépit des difficultés présentes, l’ancien président de la République exprime son entière confiance dans le pays dont l’économie peut encore être viable. Pour lui, il est nécessaire que le rassemblement du 1er-Mai du Remake de 2000 soit « une grande réussite » avec la présence d’une « foule jamais égalée à Port-Louis ». « Il ne faut surtout pas se dire qu’il ne convient pas d’être présent puisque le PTr a décidé de déclarer forfait », explique-t-il aux partisans du MSM et du MMM. « Il nous faut d’un vrai tsunami en vue d’élections générales au plus vite pour se débarrasser de ce gouvernement », dit-il.
Alan Ganoo, leader de l’opposition et leader p.i. du MMM qualifie, pour sa part, de « sans précédent mais sans surprise » la décision du PTr de ne pas organiser de rassemblement, cette année, pour la fête du Travail. Pour lui, en effet, cela refléterait le « très faible niveau de crédibilité et de popularité » de ce parti.
Un niveau qui, selon lui, n’a cessé de se confirmer depuis la présentation du dernier « bidzé fizet » en novembre dernier suivi par les municipales, les « scandales et abus », les inondations du 13 février et du 30 mars et qui ont, finalement, culminé en l’éclatement du scandale financier que l’on sait.
Pour le leader p.i. du MMM, cette succession d’événements a sérieusement « entamé » et « anéanti » la crédibilité du PTr comme, dit-il, l’a reconnu, publiquement, le ministre Arvin Boolell lors d’un congrès il y a quelques semaines. Pour lui, les raisons avancées par Navin Ramgoolam pour justifier la non tenue d’un rassemblement de l’alliance gouvernementale n’est que « prétexte pour ne pas subir une humiliation ».
Selon lui, en effet, les travaillistes ont choisi de ne pas se rassembler le 1er mai en raison du fait que le National Security Service (NSS) aurait convaincu le Premier ministre que le meeting que le PTr se proposait d’organiser à Vacoas allait être un fiasco. « C’est de la capitulation honteuse », estime Alan Ganoo. Il prend, pour cela à témoin le bouillant syndicaliste, Suttyodev Tengur, pour qui, en réalité, « Navin Ramgoolam a peur du Remake de 2000 ».
Quant aux commentaires du leader du PTr à l’effet que son parti laissait à l’opposition le soin de faire du « tam-tam » le jour de la fête du Travail, le leader p.i. du MMM souligne que ce ne sont ni sir Anerood Jugnauth ni Paul Bérenger qui ont songé, lors d’un meeting, de « met sapo lapay, dansé ».
Satisfait de la campagne de mobilisation du Remake de 2000 pour le rassemblement du 1er mai, Alan Ganoo explique que ce meeting sera l’occasion de rendre hommage aux 11 disparus des inondations du 30 mars, d’exprimer la solidarité envers les travailleurs « broyés par la machinerie gouvernementale » et de remercier et de rendre hommage au leader historique du MMM, Paul Bérenger après son retour au pays à la suite de son traitement à Paris. Alan Ganoo dit prévoir « un déferlement », mercredi, devant la mairie de Port-Louis.
PPS: « Pulsions antidémocratiques »
Evoquant, par ailleurs, le « ruling » du Speaker de l’Assemblée nationale, Razack Peeroo, mardi, par rapport à la demande écrite faite par les Private Parliamentary Secretaries (PPS) pour qu’ils obtiennent le droit d’interpellation à la Chambre, le leader de l’opposition juge que cette demande, qui arrive au moment même où le gouvernement se retrouve « acculé », n’est « pas une coïncidence ». Il accuse, ainsi, la majorité gouvernementale de vouloir « changer les règles du jeu » en cours de route.
Alan Ganoo rappelle, à cet effet, que depuis la création des postes de PPS en 1988, ces derniers n’ont jamais eu le loisir de poser des questions à l’Assemblée nationale. Il souligne que dans la lettre de nomination qui leur est remise par le président de la République au moment où ils accèdent à ces fonctions, il n’est nullement question que les PPS ont le droit d’interpellation à la Chambre.
Le leader de l’opposition trouve ainsi que c’est « guidé par ses pulsions antidémocratiques » que le gouvernement essaie de « violer les pratiques parlenemetaires » établies depuis toujours. Soulignant le fait que, dans son « ruling », le Speaker a renvoyé la balle dans le camp du gouvernement, Alan Ganoo lance une mise en garde à celui-ci: l’opposition, dit-il, sait à quoi s’en tenir si le gouvernement entendait, effectivement, « violer les pratiques parlementaires démocratiques ».
La lettre adressée au président Kailash Purryag par le syndicaliste, Ashok Subrun, du regroupement GWF/JNP lui demandant de ne pas accorder son assentiment aux deux amendements récemment votés aux lois du Travail fait aussi l’objet de commentaires du leader de l’opposition. Dans cette lettre, le syndicaliste fait état du fait que le ministre du Travail, Shakeel Mohamed, aurait gardé secret un important document du Bureau International du Travail (BIT) qui aurait dû, selon lui, être notamment discuté avec les syndicats. « Nous sommes solidaires d’Ashok Subron », déclare Alan Ganoo.
Revenant, finalement, sur toute l’affaire de pédophilie alléguée au Mauritius Institute for Training and Development (MITD), le leader p.i. du MMM qui estime que le ministre de tutelle, le Dr Vasant Bunwaree « perd la boule » appelle ce dernier à rendre publics, d’une part, le rapport du Fact Finding Committee (FFC) institué pour faire la lumière sur toute l’affaire et, d’autre part, celui du comité disciplinaire institué pour se pencher sur le cas du syndicaliste, Hemant Madhow.    

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