Recentrons nos priorités

Cette semaine encore, aucun adulte responsable n’a pu rester insensible aux dérapages de notre jeunesse. La presse a fait état du cas d’un jeune de 12 ans qui s’est retrouvé avec des injures sur son visage.  Plusieurs jeunes ont été victimes d’abus sexuels, l’une d’entre elles se retrouve enceinte à 13 ans, le petit de 7 ans, en posture humiliante, est filmé par son camarade de 14 ans et la vidéo est postée sur les réseaux sociaux. Une autre jeune s’est suicidée… en emportant avec elle le secret de cet acte de désespoir.
Il ne s’agit pas là de faits divers ou d’actes isolés, mais d’un réel problème social qui affecte notre jeunesse. Il est grand temps pour les adultes et les parents de rechercher les causes profondes de ces comportements déviants et d’y remédier.
Les premiers responsables de cette situation sont le téléphone portable et les réseaux sociaux. Dès leur plus jeune âge, ils ont encore des couches, à la maison, en voiture, ou lors des sorties familiales, les enfants ont accès au téléphone ou à la tablette de leurs parents pour jouer ou pour visionner des vidéos. Les parents, en famille ou entre amis, confient le téléphone à l’enfant “pou li res trankil, nou gagn lape”.
Dès qu’ils sont un peu plus grands, les parents n’hésitent pas à se sacrifier pour leur offrir smartphone ou autres tablettes dernier cri. Mais le plus dangereux, c’est que, le plus souvent, ces outils sont mis entre les mains des enfants sans aucun contrôle, sans limite d’accès aux sites néfastes. Ces enfants créent leur compte sur les réseaux sociaux, y visionnent n’importe quoi ou se croient permis de poster n’importe quoi. Dans notre société de consommation à outrance, les parents se voient obligés d’offrir ces gadgets à leurs enfants. Mais ils oublient la nécessité d’exercer leur contrôle parental sur les sites fréquentés par leurs enfants et les documents auxquels ils ont accès.
Les cas rapportés cette semaine révèlent aussi un manque total de respect de l’autre. Demander à un enfant de 7 ans de se livrer à un acte sexuel, le filmer et diffuser les images, écrire sur le visage de son camarade et de surcroît des insultes, relèvent d’un manque profond de respect de l’autre.
Par définition, la jeunesse est une période de prise de risques et surtout d’affirmation de soi. Mais elle ne peut évoluer dans un vide ; il est de la responsabilité des adultes de baliser la voie que la jeunesse adopte. Les jeunes ont besoin de repères, d’être encadrés par les adultes. Dans de nombreuses familles, le dialogue est quasiment absent. Lors d’une récente session de formation avec des adultes, nous leur avons demandé combien de temps par jour ils consacrent aux enfants. Ils ont été incapables de nous répondre. Par contre à la question, combien de temps ils passent devant la télé ou sur les réseaux sociaux, ils ont admis y consacrer du temps. Il est urgent de recentrer nos priorités.   
Sans tomber dans des excès moralisateurs, il est grand temps d’inculquer aux jeunes les valeurs humaines de respect, d’honnêteté et de non-violence, entre autres. Mais avant tout, les jeunes acquièrent ces notions en observant le comportement des adultes. Nous ne le dirons jamais assez, les adultes sont les rôles modèles des jeunes. C’est la responsabilité des adultes d’éviter les excès de comportement et langagiers, d’avoir une attitude positive et d’agir de manière respectueuse.

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