Réception à l’occasion de la fin d’année — Bérenger : « 2019, l’année des élections générales »

  • Il demande aux dirigeants du MMM de « faire preuve de détermination, de volonté et de courage pour aller aux élections seuls »
  • « Jugnauth est le premier “sitting Prime minister” du Commonwealth en poste alors que son cas est entendu par le Privy Council »

Le leader du MMM, Paul Bérenger, qui s’adressait hier aux dirigeants de son parti lors d’une réception donnée à l’occasion de la fête de fin d’année au Domaine Anna, se dit « être sûr » que les élections générales seront organisées dans le courant de l’année prochaine. Il a dans le même souffle annoncé que le « MMM ira seul » aux élections générales et que les dirigeants du parti « doivent faire preuve de détermination, de volonté et de courage ». Il a également observé que Pravind Jugnauth est le premier “sitting Prime minister” du Commonwealth à être en poste alors que son cas est entendu par le Judicial Committee of the Privy Council.

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La soirée annuelle organisée par le MMM a débuté hier par une minute de silence en hommage à Jayen Cuttaree. « C’est une partie du MMM qui est partie », a dit Paul Bérenger. Il a enchaîné en soulignant qu’en 2019 « se tiendront les élections générales et le 50e anniversaire du MMM ». Il a observé que cette année se termine « sur l’échec de la réforme électorale, et ce à cause du MSM ». Puisque la réforme électorale a échoué, a-t-il dit, « il faudra avoir un mini-amendement de la Constitution, comme en 2014, avant d’aller aux élections générales ». Il a souhaité que ce mini-amendement, qui doit être soutenu par les trois-quarts du Parlement, soit présenté « le plus rapidement possible » et qu’il soit préparé « dans le dialogue » avec les partis de l’opposition. « Il est important que les prochaines élections se déroulent dans les meilleures conditions possibles», dit-il. Et de souligner que le 22 décembre 2019, le gouvernement « will stand dissolve » et que l’actuel gouvernement « ne dispose pas d’une majorité de trois-quarts pour changer cette provision ». Il poursuit : « Si le gouvernement actuel s’accroche au pouvoir jusqu’à la dernière minute, comme en 1982, lorsque SSR avait perdu les élections par 60/0, il est possible qu’il subisse le même sort et le paie bien cher. C’est pourquoi nous pouvons prévoir sans grand risque que les élections générales auront lieu l’année prochaine. »

Commentant l’affaire MedPoint, qui sera entendue par le Privy Council le 15 janvier, Paul Bérenger a affirmé qu’il est « triste » que Pravind Jugnauth soit resté Premier ministre alors que son cas se déroule encore devant le Privy Council. « Je n’aurais pas aimé être à sa place. Il entre dans l’histoire du Commonwealth comme étant le premier “sitting Prime minister” qui se présentera devant le Privy Council. C’est honteux. Nous seulement il est resté Premier ministre, mais son père se permet de faire des commentaires pour prévoir que tout se passera bien. Il faut avoir une certaine dignité et le respect de soi-même », a constaté le leader du MMM.

Au chapitre politique, Paul Bérenger a qualifié de « dangereuse » et « inacceptable » la « tentation d’accepter un certain fatalisme politique dont font preuve certains », donnant l’impression que la corruption, les vols et abus « sont dans la nature des choses » en matière politique. « C’est très dangereux. D’autant plus que cela se fait de manière insidieuse. De plus, certains pensent que le Premier ministre de Maurice doit obligatoirement être issu d’une communauté ou de tel ou tel groupe. Il faut dire non à ce double fatalisme politique. Non, ce n’est pas comme cela. Il y a une autre politique possible. Je m’adresse à la jeunesse surtout pour cela. Il est possible d’avoir une politique de méritocratie et propre. Tout n’est pas pareil. Nous irons à trois aux élections générales. Le MMM ira seul. Cela ne changera pas », a-t-il dit.

S’adressant aux dirigeants et dirigeantes de son parti, Paul Bérenger a observé que le système électoral actuel et les “money politics” « jouent contre le MMM ». Il poursuit : « Je vous demande de faire preuve de détermination de volonté et de courage pour aller aux élections tout seul et pour aider le pays à un moment crucial de son histoire. »
Sur le chapitre du financement des partis politiques, Paul Bérenger a expliqué que son parti a « toujours été en faveur » d’une législation et de la transparence. « Toutefois, étant donné l’image pourrie de corruption du MSM, je propose que cette législation nécessite une majorité des trois-quarts, car il faudrait qu’un amendement constitutionnel soit présenté après les élections générales », a-t-il dit. Sur le plan économique, il a évoqué le chômage, qui touche 25% des jeunes. « C’est le problème le plus crucial pour l’avenir », dit-il, estimant qu’il faudrait « revoir le budget en profondeur pour atteindre un taux de croissance de plus de 5% et créer des emplois pour les jeunes ».

La célébration des 50 ans du MMM, dit-il, « dépendra largement de ce qui se passera pour les élections ».

Au niveau international, Paul Bérenger a fait part de sa conviction que 2019 sera « une année difficile » dans le monde et dans la région. Il a eu un mot spécial pour les Palestiniens et les Kurdes, « un peuple avec une histoire mais sans patrie ». Il a aussi souhaité que Maurice accompagne Madagascar et que le Premier ministre soit présent à la cérémonie de prestation de serment du nouveau président.

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