RECRUTEMENT DANS LA SANTÉ PUBLIQUE : Des médecins en attente recalés au profit de proches du pouvoir

Le recrutement d’une soixantaine de médecins généralistes qui prendront leurs fonctions demain dans le service hospitalier public soulève des interrogations. La plupart de ceux qui avaient postulé pour ce poste et qui attendaient depuis plus de deux ans ont vu leur candidature rejetée, alors que ce sont de nouveaux venus qui ont été retenus. Parmi, plusieurs enfants de ministres et proches du pouvoir, si ce n’est au pouvoir eux-mêmes. Les médecins recalés se demandent quels sont les véritables critères qui ont été pris en compte pour ce recrutement effectué cette fois par le ministère de la Santé lui-même au lieu de la Public Service Commission.
Frustration, déception, colère et amertume sont les sentiments qui animent ces médecins généralistes qui n’ont pas été retenus pour pallier le manque de personnel dans les hôpitaux. Certains ont terminé leur internat en 2013 et attendent depuis deux ans pour entrer dans le service public. « Or, parmi les 450 postulants qui ont passé les interviews, 60 ont été retenus et la majorité de ces 60 médecins vient tout juste de terminer l’internat », déplorent les médecins recalés.
« Quelle politique le ministère a-t-il appliqué pour que les anciens restent tous sur la touche ? » se demandent-ils. Ce qui les étonne davantage c’est que parmi la soixantaine de nouveaux médecins qui seront postés dès demain dans les cinq hôpitaux régionaux de l’île, plus de la moitié sont des proches du pouvoir, dont certains sont des enfants de ministres. Il y aurait également parmi les nouvelles recrues un conseiller de la municipalité de Port-Louis. Trois noms de ministres sont mentionnés.
L’exercice de recrutement, selon les postulants recalés, s’était très bien passé et ne présageait aucun recalage. Pour ces médecins laissés sur la touche, « il y a quelque chose de malsain. Il faut rendre publique la liste de ces nouvelles recrues et le ministère doit dire quels critères ont déterminé leur recrutement aux dépens des autres ».
Ils rappellent que, contrairement à l’usage, ce n’est pas la PSC qui a effectué les entrevues mais le ministère de la Santé. Cela en raison d’un litige en cour impliquant la PSC, qui a ainsi gelé tout exercice de recrutement jusqu’à nouvel ordre. Or, le service hospitalier public fait face à un manque de médecins généralistes actuellement, nombreuses des dernières recrues sous l’ancien régime ayant décidé de poursuivre leurs études et de se spécialiser.
C’est le ministère de la Santé qui a lancé l’appel à candidature et procédé depuis quelques mois aux entrevues. Selon nos informations, en l’absence du Dr Pauvaday, c’est le Dr Timol, Acting Director, qui a présidé le board des interviewers. La question du choix du panel suscite également des protestations, les médecins recalés se demandant si les interviewers ont pu exercer dans la sérénité. Ils envisagent la possibilité de déposer plainte à l’Equal Opportunity Commission. Affaire à suivre.

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