RECYCLAGE: Le plastique, l’ennemi numéro 1 à Maurice

La campagne “Ensam Anou Recycler Plastik”, menée mercredi dernier à l’hôtel LUX* de Grand-Gaube, vise à sensibiliser ceux qui côtoient le milieu de l’hôtellerie sur l’importance du recyclage. Désormais, le défi pour tous est d’apprendre à combattre le fléau environnemental que représente le plastique. D’ailleurs, Polypet, l’AHRIM et GML Fondation Joseph Lagesse y travaillent main dans la main.
Cette campagne de sensibilisation vise principalement les hôtels et leurs employés. La raison : beaucoup d’hôtels ne trient pas les ordures de façon régulière et du coup, le plastique va directement à la décharge. De plus, en haute saison touristique ou lors de conférences de grande ampleur, l’utilisation de bouteilles d’eau ou d’autres boissons — en plastique PET (polyéthylène téréphtalate) — est très élevée. Toutefois, le plus gros problème est que le plastique est un déchet affectant le regard des visiteurs quant à la propreté de l’île.
En menant cette campagne en milieu hôtelier, « beaucoup de personnes ont été touchées car l’industrie touristique emploie au moins 28 000 salariés. Ces derniers, à leur tour, peuvent initier leur famille et leur entourage quant aux bonnes habitudes à adopter », explique Marie-Laurence Dupont, coordinatrice de GML Think Green. Et d’ajouter : « Un des objectifs de la campagne est de coordonner la collecte d’ordures dans les hôtels d’une même région. Ainsi, les recycleurs de déchets plastiques pourront intervenir lorsqu’il y aura un stock suffisant. Le camion pourra alors se déplacer dans plusieurs hôtels et ainsi rentabiliser ses trajets. »
À Maurice, environ 90 millions de bouteilles PET sont mises sur le marché chaque année. De ce chiffre, 50 % sont recyclées et environ la moitié se retrouve dans la nature : décharges, dépotoirs, bords de routes, champs de cannes ou encore plages et rivières. « Mais il ne faut pas oublier que depuis quelques années, des efforts ont été faits par l’Association des Embouteilleurs qui contribue au financement de Polypet et aux recycleurs, car en quelques années seulement, nous sommes passés de 10 % de bouteilles recyclées à 50 % ».
En termes de recyclage, les hôtels sont invités à collecter les bouteilles en plastique — PET —, mais également tous les autres types de plastique comme les emballages. « Nous les encourageons à mettre en place des procédures pour que chaque département, tel que le Housekeeping ou F&B, soit informé, mais aussi dispose de moyens logistiques pour effectuer le tri des déchets. Le recours aux recycleurs se fera alors selon un planning prédéfini. »
Selon les estimations de l’Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM), environ 20 000 bouteilles, soit 600 kg de plastique, sont disponibles par semaine dans la région de Balaclava/Pointe-aux-Piments. À l’hôtel LUX* Grand-Gaube, Polypet parvient à récupérer jusqu’à Rs 30 000 sur la vente des bouteilles PET ; cet argent est redistribué et investit dans d’autres projets « verts ». Par ailleurs, cela représente 5 300 kg de bouteilles en plastique qui n’ont pas été envoyées à Mare-Chicose.
À Maurice, la GML Foundation Joseph Lagesse a deux compagnies principales s’occupant du recyclage du plastique. Polypet Recyclers Ltd s’occupe de recycler uniquement le plastique dit PET (bouteilles). Ces bouteilles seront découpées en fragments et envoyées en Afrique du Sud dans la maison mère pour être transformées en fibre de polyester, qui sera utilisé dans la production de nouvelles bouteilles, mais aussi dans les vêtements ou les meubles de jardin. Power Plastic, le deuxième recycleur, traite les autres types de plastique comme les bouchons de bouteilles, les récipients et les sacs et les transforme en meubles de jardin.
Dans le cadre de son combat pour une île Maurice plus propre, GML Think Green a lancé ses ateliers GML Think Green’ art destinés dans un premier temps aux filiales du Groupe GML. Ils visent la création d’objets de manière artistique à partir de déchets recyclés (cadres photo, bracelets, photophores). Le but de cette activité est d’initier les employés aux techniques de création tout en leur faisant comprendre de manière ludique les 4 “R” : Réduire, Réparer, Réutiliser et Recycler. « Le coup d’envoi de ces ateliers a été donné au LUX* Belle-Mare le 03 juin dernier. Une douzaine d’employés occupant des postes divers dans l’établissement hôtelier — Kids Club, restaurant, Front Office, entre autres — y ont joyeusement participé. Quinze ateliers sont prévus au total, étalés sur deux mois », explique Marie-Laurence Dupont.

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